CES OBSTACLES QUI DISQUALIFIENT LES CANDIDATURES INDEPENDANTES
NOMBRE DE SIGNATURES ELEVE, CHERETE DE LA CAUTION…
Même si la réforme adoptée lors du référendum du 20 mars 2016 leur permet de se présenter aux élections, les candidats indépendants ont tous les problèmes pour exécuter ce droit. Du fait de plusieurs conditions difficiles à remplir, comme le nombre de près de 20 000 signatures à rassembler dans 7 différentes régions, la cherté de la caution, beaucoup de candidats indépendants risquent d’être laissés en rade aux prochaines élections législatives. Tout porte à croire que le blocage a été béni par la classe politique qui ne veut pas avoir à se frotter avec ces nouvelles stars dans l’espace politique.
A priori, pour les élections législatives à venir, la réforme constitutionnelle, adoptée lors du dernier référendum du 20 mars 2016, permet aux candidats indépendants de pouvoir se présenter sans intégrer les formations politiques classiques. Cela fait que plusieurs personnalités veulent se lancer en présentant leurs listes pour les prochaines élections législatives prévues au mois de juillet 2017. De ce fait, que ce soit à l’intérieur du pays ou à l’étranger, il y a des Sénégalais qui commencent à se préparer pour être dans les starting- blocks. Cependant, les indépendants risquent d’avoir de mauvaises surprises et d’être déçus car les conditions de participation aux élections législatives. Certains d’entre eux qui ont discuté avec « L’As» et qui sont au fait de quelques conditions accusent la classe politique sénégalaise de « bloquer les indépendants lors des prochaines élections».
D’après eux, le fait que pour présenter une liste dans un département du Sénégal ou même dans une circonscription électorale à l’étranger, il y a des conditions très difficiles à remplir pour eux. Il s’agit entre autres, du fait que pour tout candidat indépendant voulant participer aux législatives même pour une circonscription étrangère, il doit rassembler 0,2% des inscrits sur les listes nationales soit environ 20 000 signatures valides, si on se réfère au dernier fichier électoral (Ndlr : ce nombre est à déterminer encore avec le nouveau fichier). A côté de cela, l’autre difficulté dénoncée est que tout candidat, même dans une circonscription étrangère, doit avoir au moins 1000 signatures dans 7 différentes régions du pays. Ce qui est techniquement et physiquement presque impossible pour beaucoup de candidats indépendants, notamment ceux qui veulent avoir des listes à l’extérieur de nos frontières pour faire partie des députés de la diaspora. «Quelqu’un qui est candidat par exemple à Paris, quelle logistique lui faudra-t-il pour rassembler toutes ces signatures. Et un indépendant qui veut déposer une liste pour une circonscription en Amérique du Nord qu’est ce que les populations du département de Louga ou de Tamba ont à voir avec lui. On devait lui demander de rassembler ces signatures dans la circonscription électorale qu’il sollicite», martèle notre interlocuteur.
LA CAUTION FIXEE LE 23 FEVRIER PROCHAIN
L’autre blocage qui inquiète les candidats indépendants est celui de la caution. D’après nos informations, le montant pour le candidat indépendant sollicite un siège d’une seule circonscription, sera le même que pour toute liste fut-elle celle de Benno Bokk Yakaar ou d’une quelconque autre formation politique se présentant dans tous les départements. Lors des dernières élections législatives, la caution était fixée à 20 millions de francs Cfa. Ce montant inquiète les indépendants même si c’est ce jeudi 23 février que le ministre de l’Intérieur reçoit les partis politiques, les personnalités indépendantes pour discuter de la caution qui devrait être dans la même fourchette.
Tous ces obstacles font dire aux indépendants que les formations classiques, pouvoir comme opposition, qui font de l’espace politique leur chasse gardée, comptent isoler ceux qui veulent proposer des alternatives à la politique politicienne. Nos interlocuteurs soutiennent que le référendum a institutionnalisé les candidatures indépendantes, mais la classe politique les a rendues presque impossibles, car avec les conditions draconiennes à remplir et la cherté de la caution, beaucoup vont renoncer à participer. Cela apparaîtrait en tout cas comme un échec de l’inclusion démocratique car ce point a été adopté après le dernier référendum. Nos tentatives de joindre Casimir Demba Cissé, Directeur de la Communication à la Direction générale des élections, pour plus d’informations sur les conditions de participation des indépendants aux élections sont restées vaines.