CONDE ET AZIZ POUR SAUVER JAMMEH
MEDIATION DE DERNIÈRE CHANCE
Les troupes de la Cedao sous commandement sénégalais en vue de la restauration de la démocratie en Gambie ont été stoppées hier, alors qu’une liesse populaire les accompagnait dans les rues de Banjul. objectif : donner une dernière chance à la médiation de dernière minute entreprise à la demande de Yaya Jammeh par les présidents Abdel Aziz (Mauritanie) et alpha Condé (guinée) qui vont se rendre aujourd’hui à Banjul, pour éventuellement l’amener dans leur valise, avant l’assaut final sur la state house.
Le Président Jammeh est loin d’être suicidaire. D’après nos informations, alors que les chars de la coalition Ecomig défilaient dans les rues de la capitale, le Président sortant de la Gambie a appelé au téléphone son homologue Abdel Aziz pour exprimer «de bonnes dispositions de céder le pouvoir ».
Le président Mauritanien a immédiatement saisi son homologue sénégalais «qui se faisait beaucoup de soucis» quand aux dégâts collatéraux sur les populations gambiennes en cas d’affrontements militaires. Il y a adhéré. «Macky Sall a ordonné l’arrêt de la marche des troupes pour éviter une effusion de sang», a confié à «L’As» une source officielle qui précise «Yaya Jammeh va devoir quitter sans condition aujourd’hui, sinon l’assaut sera donné».
En interrompant le mouvement des forces armées qui n’avait rencontré jusque-là aucune résistance, la Cedeao veut donner une dernière chance à Yaya Jammeh. Ainsi, les Présidents Alpha Condé et Abdoul Aziz, en compagnie du Haut commissaire de la Cedeao, chargé des questions politiques ainsi que le représentant du secrétaire général des Nations Unies, Mohamed Ibn Chambas, se rendent ce matin à Banjul, pour cette fois-ci, amener dans leur valise, le Président sortant Yaya Jammeh et permettre ainsi à Adama Barrow de s’installer et de mettre en place son équipe. Déjà avant-hier, les tractations nocturnes de Aziz n’ont rien donné. Reste à savoir si la Cedeao aura plus de baraka pour faire entendre raison au boucher de Kanilaï et lui éviter la bérézina d’autant plus que la plupart des soldats ont brandi un drapeau blanc, signe de capitulation.