"CRÉER DES RAPPORTS DE FORCE NÉCESSAIRES À UNE DÉSTABILISATION DU PAYS POUR FAIRE TOMBER MACKY"
Ibrahima Sène du PIT met à nu le stratagème de l'opposition
L'opposition regroupée dans "Mankoo Taxawu Senegaal" ambitionne de faire tomber le Président Macky Sall "bien avant la Présidentielle de 2019", à en croire Ibrahima Sène. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, ce membre du Comité central du Parti de l'indépendance et du travail (PIT) met à nu le stratagème des leaders de la coalition susnommée pour arriver à leurs fins.
Quel commentaire faites-vous du rassemblement organisé, vendredi dernier, par "Mankoo Taxawu Senegaal" pour réclamer la libération de Khalifa Sall ?
Le rassemblement n'était pas seulement pour la "Libération de Khalifa", mais aussi pour le "Retour de Karim" ! Les préoccupations des Sénégalais ont été le dernier de leur souci. Leurs préoccupations véritables, c'est de créer les conditions politiques pour libérer Khalifa et amnistier Karim, donc de mettre fin à la traque des biens mal acquis pour instituer l'impunité pour les délits économiques, comme Wade l'avait fait pour les crimes politiques avec la Loi Ezzan de triste mémoire.
C'est pourquoi, pour ces coalisés, leurs prétentions affichées d'imposer une cohabitation par la majorité parlementaire qu'ils sollicitent auprès des électeurs, pour mieux prendre en charge les intérêts des Sénégalais, ne sont que des leurres.
Tout cela ne sert à rien d'autre que pour masquer leur stratagème qui vise à impulser une dynamique de mobilisation afin de créer des rapports de force nécessaires à une déstabilisation du pays pour faire tomber le Président Macky Sall bien avant la Présidentielle de 2019.
Le rassemblement de ce vendredi, en testant ainsi leur capacité de mobilisation, est le premier jalon de ce stratagème. De même que les accusations portées sur le système électoral et sur la carte d'électeur qu'ils jugent "illégale", ne sont que le début de leur préparation du terrain pour contester, dans la rue, les résultats des élections législatives, qu'ils ne doutent pas de perdre. C'est tout le sens qu'il faut donner à l'engagement total de Wade dans cette coalition.
Idrissa Seck a déclaré que l'emprisonnement du maire de Dakar entre dans le cadre du plan concocté par Macky Sall pour détruire ses adversaires. Vous en dites quoi ?
C'est ridicule comme déclaration ! Est-ce donc Macky qui a demandé à Khalifa d'user comme il l'a fait de la "Caisse d'avance" dont la gestion est à l'origine de ses déboires judiciaires ? Idy n'a aucun argument pertinent pour défendre Khalifa, donc, il lui faut des affabulations à cet effet.
Khalifa a été élu maire de Dakar en 2009 par la coalition "Benno Siggil Senegaal" avec l'objectif de rompre avec les méthodes de gestion héritées du maire PDS sortant, Pape Diop ! Malheureusement, Khalifa a reconnu, pour la "Caisse d'avance", de l'avoir gérée comme ses prédécesseurs ; ce que Pape Diop a confirmé ! Alors le défendre, c'est remettre en cause la reddition des comptes, comme Wade l'a fait avec son fils. Ces coalisés ne peuvent pas cacher leurs objectifs politiques réels. Mais ils trouveront sur leur chemin tous ceux qui sont adeptes de la reddition des comptes.
Les élections législatives s'annoncent difficiles pour "Benno Bokk Yaakaar", au vu de l'unité affichée par les principaux leaders de l'opposition...
Je ne crois pas que cela puisse rendre les Législatives "difficiles" pour la coalition "BBY". Par contre, c'est un manque d'unité et de cohésion de "BBY" qui lui rendront "difficiles", non seulement les Législatives, mais aussi la gestion de la situation postélectorale. Cette unité et cette cohésion de "BBY" lui sont aussi bien vitales que pour la stabilité et la paix civile en perspective de la Présidentielle de 2019. L'unité de "délinquants et d'aigris" ne peut en aucun cas perturber "BBY", mais devrait l'inciter à mobiliser tous ceux qui sont soucieux d'un devenir de progrès social et de prospérité dans un État de droit.
Quel appel lancez-vous à vos alliés en vue de ces échéances ?
Unité, cohésion, mobilisation et vigilance ! Le recours de ces coalisés auprès de la CENA pour contester la légalité de la carte d'électeur après sa confection et l'affichage des listes électorales, et à quelques jours du dépôt des candidatures, montre tout à fait, qu'ils ne veulent pas de la tenue des Législatives le 30 juillet, et qu'ils sont dans une dynamique de contester les résultats, le cas échéant ! Ils n'ont relevé aucun cas d'homonymie suspect. Par contre, ils savent bien que l'absence de filiation sur la carte d'électeur peut être compensée par la photo du titulaire qui y figure. Mais, rien n'est de peu pour leur campagne d'intoxication, visant à justifier leur prochaine déroute électorale et leurs recours prémédités à la rue pour contester les résultats.
Donc mobilisons-nous pour vulgariser leur stratagème, tout en restant vigilants à tout instant pour parer à tout éventuel dérapage. L'État de droit devrait prévaloir à tout moment pour assurer les conditions nécessaires à la tenue pacifique des Législatives du 30 juillet, à la proclamation des résultats et dans la situation postélectorale. Toute faiblesse de l'État de droit serait fatale pour notre peuple.
Que vous inspire la polémique autour du gaz et du pétrole ?
Cette polémique est nauséabonde ! Elle ne repose que sur des approximations et des procès d'intention ! En effet, elle s'articule autour du mot d'ordre "restituer au peuple ses biens pétroliers illégalement spoliés" !
Quels sont les biens ainsi incriminés ?
L'opposition cite des "recettes fiscales", alors que durant la période de prospection de ressources pétrolières, il n'est prévu ni dans nos lois, ni dans celles d'aucun autre pays, le droit de percevoir des taxes fiscales sur les investissements utilisés à cet effet !
En outre, elle cite "une appropriation" du frère du Président Macky Sall d'une part du capital des entreprises autorisées à faire de prospection pétrolière dans notre pays.
Pourquoi donc cette opposition n'a pas traîné le frère du président de la République devant nos tribunaux ?
Un jugement public aurait permis d'édifier les Sénégalais sur ces accusations ! Mais, pour le moment, ce sont les accusateurs qui sont traînés en justice au Sénégal par les accusés pour diffamation ! Enfin, elle estime que les transactions entre les autorités compétentes de l'État et les firmes pétrolières étrangères sont illégales au point de les attaquer auprès de juridictions étrangères ! Si tel est le cas, pourquoi se donner tant de mal, alors qu'un recours devant la Cour Suprême en annulation de ces actes administratifs incriminés est possible ?
Tout cela ressemble à plus d'agitation politicienne à des fins inavouées qu'à une réelle volonté de défendre les intérêts pétroliers du peuple ! Le parcours gouvernemental des accusateurs leur enlève, dans ces accusations, tout crédit au sein des populations qui y voient juste une volonté mesquine de ternir le blason d'un régime qu'ils vouent aux gémonies, et qui hante leur nuit du fait de leurs forfaitures.
Il est certain que cette agitation va disparaître de sa belle mort après les élections. Mais que les accusateurs se le tiennent pour dit : élus députés ou non, ils devront répondre devant les procédures judiciaires pendantes qui sont enclenchées par les accusés.