DES COINCIDENCES POLITIQUEMENT TROUBLANTES
Condamnation de Barth, convocation d'agents de la ville de Dakar à la Dic, Khalifa Sall exprime sa colère
Après la condamnation de Barthélemy Dias à deux ans de prison dont six mois ferme en plus d’une amende de 25 millions de nos francs à verser à la famille du défunt Ndiaga Diouf, et l’emprisonnement de Bamba Fall ainsi que huit autres responsables socialistes, des agents de la ville de Dakar sont convoqués à la Division des investigations criminelles. En effet, suite à un rapport de l’Inspection générale d’Etat, le président de la République a saisi le Procureur pour faire la lumière sur la gestion des fonds de la caisse d’avance de la ville de Dakar. Mais derrière cette saisine, l’édile de la ville décèle des coïncidences politiquement troublantes qu'il a tenu à partager hier avec l’opinion nationale et internationale. EnQuête vous livre quelques extraits de son discours prononcé dans ce sens à la ville de Dakar hier.
Condamnation de Barthélemy Dias
‘’Le procès de Barthélemy Dias fut une épreuve au cours de laquelle notre camarade, soutenu par sa commune, par ses collègues maires, le conseil municipal de Mermoz mais surtout par la population de Dakar, a eu un comportement qui nous a honorés. C’est la raison pour laquelle nous l’avons entendu et nous l’avons félicité. Nous lui avons dit nos sentiments d’encouragement et de soulagement et notre détermination à l’accompagner dans toute initiative qu’il prendra.
Nous sommes aussi émus de ce que des maires, des conseillers municipaux soient dans les liens de la prévention : Bamba Fall, Bira Kane Ndiaye et tous leurs autres collègues sont des élus locaux aujourd’hui dans les liens de la prévention pour qui, le bureau municipal a dit son engagement à les soutenir et à la accompagner pour que, les concernant, le droit puisse être dit.’’
Convocation d’agents de la ville de Dakar à la DIC
‘’Nous avons échangé en tant que bureau municipal sur une situation qui prévaut aujourd’hui au niveau de la ville. Une mission de l’Inspection générale d’Etat (IGE) a séjourné dans la ville de Dakar pendant 18 mois. Elle a rendu ses conclusions qui, en ce qui concerne le volet gestion, relèvent de considération et d’appréciation qui nous permettent de continuer dans ce que nous sommes en train de faire, c’est-à-dire continuer à gérer la ville dans la transparence, l’inclusion et la collégialité.
Toutefois, nous avons été informés de ce que le président de la République ait décidé, concernant la gestion des fonds de la caisse d’avance de la ville, de nous déférer au niveau du Procureur de la République. Aujourd’hui, des agents de la ville, que ce soit au niveau de la DAF ou de la perception, sont entendus au niveau de la Division des investigations criminelles (DIC).
C’est une situation particulière concernant un domaine particulier. Parce qu’il s’agit de la gestion de ce qu’il est communément appelé Caisse d’avance de la ville. Nous nous sommes émus de ce que ces collaborateurs subissent pareilles situations et nous avons décidé, au niveau du bureau, de convoquer le conseil municipal dans de brefs délais.
D’ailleurs, il m’est arrivé lors des trois dernières réunions du conseil municipal, de l’informer sur cette situation qui prévaut à ce niveau. Il s’agit de la situation de ces fonds qui sont gérés de manière dérogatoire par le maire de la ville au profit des populations et des citoyens de Dakar.
Ces fonds existent dans la ville de Dakar depuis Lamine Guèye et même Blaise Diagne compte tenu de la situation de la ville et de sa position. Ils ont été créés sous l’autorisation du Président Senghor d’abord, confirmé ensuite par le Président Diouf, puis par le Président Wade.
Ces collaborateurs qui sont convoqués sont en train de suivre la procédure et vous comprendrez que je ne puisse pas aller dans le fond. Toutefois, ce qui mérite d’être relevé, c’est la concomitance de cette situation avec le climat politique actuel, cette situation particulière n’est faite qu’à Dakar.
Ce qui mérite d’être relevé, c’est que ces crédits ont une vocation et un objectif connus de tout le monde. Tous les Dakarois connaissent ces fonds et les ont sollicités et en ont bénéficié. Aujourd’hui, il faudra répondre devant la justice puisque telle est la volonté du président de la République.
Mais nous le ferons à notre manière le moment venu. Nous considérons que c’est politiquement des coïncidences très troublantes et que véritablement, nous devrons y apporter les réponses qu’il faut.’’