DIONNE AU FRONT, COGNE SUR L'OPPOSITION
Attaques tous azimuts contre le chef de l'Etat
C'est un Mouhamed Boun Abdallah Dionne offensif qui a fait face ce dimanche aux populations de Gossas. Venu communier avec sa base, le chef du gouvernement s'est défait de sa veste de premier ministre pour enfiler celle d'un directeur de campagne pour ainsi solder ses comptes avec les leaders de l'opposition. Mouhamed Boun Abdallah Dionne s'en est vertement pris à Idrissa Seck et à Ousmane Sonko, mais aussi à certains membres de la société civile.
«Ceux sont des spécialistes du découragement national, ils portent même poisse à la nation », a déclaré hier dans son fief à Gossas, Mohamamd Boun Abdallah Dionne. Convaincu de la victoire du président Macky Sall en 2019, le Premier ministre déclare que la classe politique sénégalaise se résume en deux catégories: « une qui parle au peuple et qui s'attelle aux préoccupations des populations et une autre qui n'est obnubilée que par le fauteuil présidentiel. Des gens qui, à l'en croire « n'ont ni programme, ni capacité pour mener à bon port le bateau de l'émergence ».
Dans cette catégorie, le chef du gouvernement décrit les responsables comme des spécialistes du découragement national, des personnes pour qui rien ne marche. « Ce sont des gens qui perdent leur temps, ils ont une mauvaise stratégie. Le face-à- face qu'ils veulent créer n'est pas dans leurs intérêts. Ils n'ont qu'à travailler à la formulation d'une offre politique alternative qui dépasse les objectifs stratégiques du Plan Sénégal Émergent s'ils en ont les capacités. C'est à dire la transformation de notre économie de façon structurelle pour un développement fulgurant. S'ils ont des politiques meilleures que les bourses de sécurité familiales ou quelque chose d'alternative à la Couverture maladie universelle, l'éducation pour tous », dit-il. «Ils n'ont qu'à poser cela sur la table et la population tranchera », lance le chef du gouvernement.
«ILS PORTENT MEME LA POISSE AU PAYS»
Toujours dans son exercice de description des candidats à la succession du maire honoraire de Fatick à la tête de la magistrature suprême, Boun Abdallah Dionne déclare-t-il : «Il y'a aussi dans ce lot des sans programmes, des révolutionnaires en gestation qui tirent sur tout ce qui bouge. Ils passent leurs temps dans les réseaux sociaux à parler pétrole à longueur de journée alors que l'on a même pas une goutte de gaz. Ils portent même la poisse au pays», avance le directeur de campagne de la coalition Benno Book Yakaar aux dernières élections législatives. « Le président a signé un accord avec la Mauritanie. Avant même que l'accord n'arrive à la table du conseil des ministres pour validation, ils se sont mis à parloter et par leur immaturité, ils ont créé le même problème en Mauritanie au point que des gens réclament chez le pays frère la publication de l'accord alors que ce n'est même pas parvenu au parlement Mauritanien», a-t-il ajouté. Boun Dionne affirme que dans tous les pays au monde, certaines questions provoquent un consensus sur l'essentiel. C'est à dire les intérêts fondamentaux du peuple. «Qui incarne le peuple si ce n'est l'Assemblée nationale », a-t-il indiqué.
A cet effet, il a informé qu'un accord international comme celui signé par les chefs d'Etat sénégalais et mauritanien ne peut qu'être présenté qu'à l'hémicycle. « La révolution nécessite du subjectif certes, mais elle nécessite des conditions objectives. En cela, le président Macky Sall est plus révolutionnaire que toutes ces personnes réunies car agressant les préoccupations objectives du peuple sénégalais », tonne t-il. Dans sa diatribe, le Premier ministre n'a pas manqué de lancer des piques à la presse. « Je voudrais dénoncer les politiciens en cagoulés sous le couvert de la société civile. J'ai vu, il ya deux jours le rapport 2017 de Amnesty international qui attaque le gouvernement que je dirige. Ledit rapport dit que le Sénégal continue sa politique de régression vis à vis des LGBT, (lesbiennes, homosexuels ...ect. ) C'est écrit noir sur blanc.
Et cela aucune presse ne le dit. Quand les journalistes parlent du rapport, ils nous parle de détention de X ou de Y en sautant cette partie. Que la presse publie l'intégralité du rapport et les Sénégalais sauront le projet de société qu'il y'a derrière ces politiciens encagoulés». Ne s'arrêtant pas en mi-chemin, Dionne invite le patron de Rewmi à dire aux sénégalais d'où il puise l'argent qu'il utilise pour faire la politique. «On ne peut ne pas travailler depuis plusieurs années et continuer à vivre dans le luxe. Qu'il justifie sa fortune. Je suis Pm depuis quatre ans, mais je ne suis pas riche au point de ne plus travailler», dit-il.