«IL FAUT ACCEPTER QUE L’ELECTEUR NE SOIT PAS OBLIGE DE PRENDRE TOUS LES 47 BULLETINS DE VOTE»
OUSMANE TANOR DIENG SUR LA PLÉTHORE DE LISTES
Le nombre pléthorique de listes aux prochaines élections législatives ne laisse pas indifférent le président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). En visite de courtoisie à Mbour, hier dimanche, auprès de ses militants, Ousmane Tanor Dieng a fait un plaidoyer à l’endroit des états majors des listes. Pour le maire de Nguéniène on doit trouver un consensus pour permettre à l’électeur de choisir quelques bulletins de vote seulement sur les 47 en lice.
Les électeurs risquent de connaître d’énormes difficultés s’ils sont obligés de prendre l’ensemble des bulletins de vote avant de passer à l’urne, le 30 juillet prochain. Déjà, certains observateurs de la scène politique ont sonné l’alerte en soutenant que les électeurs risquent de passer la journée sans accomplir leur devoir civique, à défaut du bulletin unique et de choix de bulletins. S’engouffrant dans cette brèche, le secrétaire général du Ps pense qu’il est important de trouver une solution à ce problème. «Une pléthore de listes, cela peut poser des problèmes de lenteurs. Donc, il faut qu’on ait d’ici là un consensus et qu’on accepte que l’électeur ne soit pas obligé de prendre l’ensemble des bulletins. Si on doit aller avec les 47 listes, il faut préparer, former nos concitoyens pour qu’ils puissent voter», indique Ousmane Tanor Dieng.
Sur le choix des candidats aux postes de député et le quota du Ps au sein de la coalition Bby qui n’est que 17 candidats sur les 165, le président du Hcct appelle les militants frustrés au calme et leur demande de rentrer dans les rangs, même s’il reconnaît leur colère légitime. «Des remous ont été notés depuis la publication des listes pour les législatives. C’est tout à fait normal. Dans ce pays, nous avons été, à un moment donné, un parti hégémonique. Malgré cela, les investitures ont toujours été difficiles, controversées et contestées. Mais le problème, c’est que des espoirs ont été déçus. En effet, des gens pensaient qu’ils devaient légitimement être investis et ne l’ont pas été. C’est normal qu’il y ait des frustrations », dit le maire de Nguéniène.
Pour calmer les frustrations qui pourraient aboutir à un vote sanction, Ousmane Tanor Dieng trouve qu’il «faut avoir le courage et l’honnêteté d’écouter les contestations, les commentaires des uns et des autres, et donner les réponses appropriées, leur expliquer les raisons pour lesquelles telle ou telle investiture a été faite. Comme ce sont des personnes responsables et disciplinées, elles comprendront pourquoi on a pris telle ou telle décision.
En ce qui concerne le Parti socialiste, nos camarades feront ce qu’on leur demandera de faire une fois qu’ils auront manifesté leur mécontentement », affirme le leader des socialistes. Au moment où de nombreuses voix s’élèvent pour prédire la dislocation de Bby au lendemain des législatives, Ousmane Tanor Dieng tempère et clame haut et fort que la coalition va survivre à cette tempête. «Il n’y a pas lieu de dramatiser et de penser que Bby va éclater. Année après année, on nous dit que Benno ne survivra pas et scrutin après scrutin on en sort relativement renforcé», se vante Ousmane Tanor Dieng qui jette un pavé dans la mare de l’opposition. «Ceux qui ont éclaté, ce sont ceux qui n’ont pas été capables de s’entendre », disent-ils.