JAMMEH DOIT RESPECTER LA SOUVERAINETÉ POPULAIRE
EXIGENCE DE LA RADDHO
Dakar, 17 jan (APS) - La Rencontre africaine des droits de l’homme (RADDHO) dit exiger du président sortant Yahya Jammeh "le respect de la souveraineté populaire telle qu’exprimée lors du scrutin présidentiel du premier décembre’’ dernier en Gambie, avec la victoire proclamée du candidat de l’opposition Adama Barrow.
Dans un communiqué transmis à l’APS, la RADDHO invite le président gambien sortant à se conformer, sur ce point en particulier, "à la Constitution gambienne et à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance".
Aussi appelle-t-elle les autorités gouvernementales à "mettre un terme aux actes d’intimidation et aux arrestations arbitraires perpétrées par les forces de sécurité contre les journalistes et les membres de l’opposition".
Elle demande par ailleurs à la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, de prendre les dispositions nécessaires, "pour que l’actuelle transition politique en Gambie se déroule de manière pacifique en recourant, au besoin, à des sanctions économiques ciblées pour contraindre le président Jammeh à céder le pouvoir à son successeur".
Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, conteste les résultats de la présidentielle gambienne du 1-er décembre dernier, au lendemain de laquelle il avait pourtant reconnu sa défaite et félicité son adversaire Adama Barrow, le candidat de l’opposition, pour sa victoire.
Jammeh, qui a déposé un recours, exige la tenue d’une nouvelle élection. Or, le président de la Cour suprême gambienne, s’est récusé lundi de l’examen du recours porté devant cette juridiction par le président sortant contre l’investiture de son successeur.
La RADDHO exhorte en outre l’Union africaine et les Nations unies "à ne ménager aucun effort pour trouver une solution pacifique à la crise postélectorale en Gambie et lance un appel aux populations sénégalaises , bissau-guinéennes et aux organisations de la société civile, afin qu’elles accueillent et assistent, dans la pure tradition africaine, les réfugiés et les personnes déplacées de Gambie", peut-on lire.
Le Sénégal a accepté d’accueillir M. Barrow sur son sol à la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en attendant son investiture et l’aboutissement des efforts de l’organisation sous-régionale visant à convaincre le président sortant d’accepter un transfert pacifique du pouvoir.
A Dakar, Adama Barrow a envoyé lundi après-midi son conseiller spécial Ahmad Faty lire une déclaration devant la presse, dans laquelle il assure qu’il prêtera serment jeudi pour exercer ses fonctions de chef d’Etat.