KHALIFA SALL, EN SALLE D’ATTENTE !
Sauf imprévu majeur, c’est aujourd’hui que les débats et plaidoiries débutent dans le jugement en appel du député-maire de la ville de Dakar
Khalifa Sall, le maire de Dakar, entame ce jour, lundi 09 juillet, le volet 2 de son procès en appel dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar qui lui vaut une peine d’emprisonnement ferme de 05 années. Paradoxe cependant : l’édile de Dakar se confronte au juge Demba Kandji et sa Cour, ragaillardi par la décision de la Cour de justice de la Cedeao du 28 juin dernier. Le procès en appel va d’ailleurs se dérouler sur fond d’interprétations divergentes de l’arrêt de la juridiction communautaire, selon qu’on soit de la défense du maire socialiste, du collectif des conseils de l’Etat, membre de l’opposition ou de la majorité
Sauf imprévu majeur, c’est aujourd’hui que les débats et plaidoiries débutent dans le jugement en appel du député-maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, condamné en première instance à 05 ans de prison ferme, dans l’affaire dite de la caisse d’avance de sa mairie. Initialement programmé pour le mardi 05 juin dernier, le procès avait été reporté par le président de la Cour d’appel Demba Kandji sur demande de la défense de l’édile socialiste. Entretemps, la Cour de justice de la Cedeao a rendu sa décision en date du 28 juin 2018 sur l’affaire Khalifa Sall.
Attrait aujourd’hui à la barre dans le cadre de ce procès en appel, le maire de Dakar qui a dû avaler bien des couleuvres depuis la procédure enclenchée contre sa personne pour délits de divers ordres dans le cadre de la gestion de sa caisse d’avance, se voit en quelque sorte revigoré par l’arrêt de la juridiction communautaire. Une décision qui consacre non seulement la réalité de la violation de ses droits (droit à l’assistance d’un conseil, droit à la présomption d’innocence, droit à un procès équitable) par l’Etat du Sénégal, par l’intermédiaire de ses services judiciaires. Mais encore qui établit le caractère arbitraire de sa détention et de la levée de son immunité parlementaire et condamne l’Etat du Sénégal au versement de dommages, à hauteur de 35 millions à Khalifa Sall et cie. De sorte que l’ouverture du procès en appel de ce jour se fait sur fond d’appréciations multiformes de la décision de la Cour de justice de la Cedeao, en fonction de la position des uns et des autres : avocats de la défense ou conseils de l’Etat, opposition ou majorité, membres de la société civile ou de mouvements citoyens, universitaires ou simples gorgorlu ou allez savoir.
Le caractère contraignant ou non de la décision de la juridiction communautaire étant passé par là, le procès en appel de Khalifa Sall va s’ouvrir avec en toile de fond un relent d’expectative sur lequel le juge Demba Kandji et sa Cour sont appelés à se prononcer rapidement. Reste maintenant à savoir si la reconnaissance par la Cedeao de la violation des droits de Khalifa Sall peut pousser la Cour d’appel à casser le jugement rendu en première instance par le Tribunal correctionnel de Dakar contre le maire de Dakar et cocondamnés, pour «faux et usage de faux en écritures de commerce», «faux et usage de faux dans des documents administratifs» et «escroquerie portant sur des deniers publics».