LA CONFERENCE DES PRESIDENTS SCELLE LE SORT DE KHALIFA SALL AUJOURD’HUI
Levée de son immunité parlementaire
Le président de la commission ad hoc chargée de la levée de l’immunité parlementaire du député Khalifa Sall, Aymérou Gningue, va soumettre aujourd’hui, à la conférence des présidents, son rapport sur le cas de l’édile de Dakar, qui a refusé de déférer à leur convocation à l’assemblée nationale puis, de se soumettre à leurs questions à la prison de Rebeuss hier. la conférence des présidents décidera de la date et de l’heure de la plénière chargé de lever son immunité parlementaire.
Ça cafouille grave à la commission ad hoc de l’Assemblée nationale chargée de la levée de l’immunité du député Khalifa Sall, Maire de Dakar, en détention pour détournement présumé portant sur un montant de 1,8 milliard de Fcfa. Alors que ses conseils avaient annoncé avant-hier, qu’il ne déférera à aucune convocation outre que celle d’un Juge, le Président de la Commission Aymérou Gningue lui a fait parvenir une convocation pour hier, mercredi 22 novembre. Le détenu a reçu le courrier à 12 h 30 à la Maison d’Arrêt et de Correction de Rebeuss aux alentours de laquelle ses partisans ont manifesté. La correspondance disait que les commissaires se déplaceraient jusqu’à la prison à 17 h. Khalifa Sall après avoir pris connaissance du contenu de la lettre, a refusé de la garder. Ses conseils qui étaient présents dans le cadre de leurs visites, sont restés sur les lieux jusqu’à 18 h 20 avant de rentrer sans voir l’ombre d’un commissaire. Aymérou Gningue et ses collègues ne se sont pas finalement rendus à Rebeuss.
Selon un avocat de Khalifa Sall, des membres de la Commission sont informés de certains détails de cette procédure par la presse, ils sont mis devant le fait accompli.
Sur l’attitude que compte adopter la défense, notre source déclare : «On attend, c’est par rapport aux actes qu’ils vont poser que nous allons réagir». Me Ciré Clédor Ly, également conseil de Khalifa Sall, n’y va pas par quatre chemins : « S’ils le convoquent, c’est lui qui doit se déplacer. Nous sommes dans une confusion de pouvoir où les gens ne mettent même plus des gants. Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’a même pas été respecté, pour que la commission puisse faire son travail correctement. On ne peut pas entendre quelqu’un qui n’a pas accès à son dossier. Quel est le dossier sur lequel la commission devait l’entendre ? Il n’en sait rien, il n’a rien reçu. S’il a le droit après de prendre un défenseur, ce dernier doit se retrouver avec un dossier pour savoir de quoi ils vont parler en plénière. Ils ont voulu mettre les formes, peut- être les manifestations les ont dissuadés. Personne ne sait, en tout état de cause, nous constatons que nous étions là dans le cadre de notre travail, rendant visite à notre client et jusqu’à 18 h, nous n’avons vu personne».
LA COMMISSION INVOQUE LA JURISPRUDENCE OUSMANE NGOM ET ABDOULAYE BALDE
Dans toute l’après-midi d’hier, la Commission était en réunion. A en croire nos sources, le Président de la Commission va faire le point de la situation à la Conférence des Présidents. Celle-ci se réunit aujourd’hui pour décider de la plénière. Selon un membre de la Commission, toute la procédure a été respectée. Au début, il était convenu que Khalifa Sall se présente à l’Assemblée Nationale, puis, ils lui ont envoyé une lettre vers 12 h 30 l’informant que la Commission se déplacera et l’heure de l’audition était maintenue à 17 h. Devant le refus du Maire de Dakar de répondre, ils ont pris acte. La balle est maintenant dans le camp de la conférence des Présidents, qui va décider du jour et de l’heure pour la levée de l’immunité parlementaire.
Du côté de la Commission, on invoque une jurisprudence où les députés visés ont refusé de se présenter et cela n’a pas empêché que la procédure aille à son terme. C’était le cas avec Me Ousmane Ngom, Abdoulaye Baldé, Ousmar Sarr etc, disent nos sources. A la différence que ces anciens députés n’étaient pas en détention…