«L’ABSENCE DE KHALIFA SALL A L’ASSEMBLEE JEUDI SERAIT UNE FORFAITURE»
MOUSSA TINE, MANKO TAXAWU SENEGAL
Les leaders de Manko taxawu Sénégal de Thiès se sont retrouvés hier au centre culturel Daniel Brottier pour cogiter sur le cas de Khalifa Sall, à quelques heures de l’installation de la treizième législature dont il est membre, et appeler à la mobilisation pour sa libération. pour Moussa tine leader de l’alliance pencoo, «une absence de Khalifa Sall à l’assemblée nationale jeudi, serait une forfaiture»
«Avec le cas Khalifa Sall, on n’est plus sur le terrain de l’humain et de l’humanisme. Le pouvoir a montré une froideur, un cynisme en politique qui requiert une grande mobilisation pour engager le combat qui ne se jouera pas sur le terrain des sentiments». Ces propos ont été tenus hier à Thiès par Moussa Tine de l’Alliance Pencoo, lors d’une rencontre regroupant les leaders de la coalition Manko Taxawu Sénégal de Thiès. Selon lui, il ne faut pas accepter qu’il y ait un député qui soit à moins d’un kilomètre de l’Assemblée nationale et qu’il n’ait pas la possibilité de participer aux débats liés à l’installation de la législature. «Il faut que les citoyens se lèvent et exigent que Khalifa Sall soit à l’Assemblée nationale jeudi. Il n’y sera pas ni pour lui-même, ni pour sa famille mais pour représenter toute la nation et il faut qu’on se donne les moyens d’exiger qu’il soit présent et son absence serait une forfaiture».
De l’avis de Moussa Tine, c’est la Constitution du Sénégal qui indique clairement que la souveraineté appartient au peuple, qui l’exerce ou par voie référendaire ou par la voie de ses représentants, que sont les députés. De ce point de vue, il n’y a ni un député de Thiès, de Dakar ou de quelque localité que ce soit, mais des députés de la République, membre de la représentation nationale et maintenir un député en prison, c’est comme si tout le Sénégal était en prison.
A l’en croire, il nous faut arrêter cette façon de faire de la politique, il y a des institutions, de la réglementation, des lois qu’il faut respecter et on ne doit pas agir seulement selon les intérêts du moment. L’exemple de Barthélémy Dias est là, dit-il, et lorsqu’il était dans la liste de Benno Bokk Yaakaar, le juge l’a libéré car la loi électorale lui donnait une certaine protection et c’est ainsi qu’il a pu mener sa campagne, avant d’aller siéger à l’Assemblée nationale et il n’a jamais été inquiété. Maintenant se désole-t-il, le cas Khalifa Sall n’a pas été traité de la même manière, pour la simple raison qu’il n’est pas du même bord politique que le président de la République. « Non seulement on ne le libère pas pour qu’il puisse aller battre campagne, mais pire encore, aujourd’hui qu’il est définitivement élu, on le garde encore en prison. Khalifa Sall n’est plus en détention préventive, mais en séquestration», ditil.
Il martèle que cette situation interpelle tous les citoyens et le mouvement qui est né à Thiès va s’étendre dans tous les départements du pays, pour que la bataille puisse être menée au plan national. Un sentiment partagé par Yankhoba Diattara, vice- Président du Conseil départemental de Thiès et responsable de Rewmi, présent à la rencontre. Pour sa part, le député Hélène Tine a affirmé que l’heure est grave car depuis 6 mois, Khalifa Sall est injustement incarcéré et dès lors qu’il est candidat d’une liste, il devait recouvrer la liberté pour aller battre campagne et cela ne serait pas un cadeau, mais un droit. Et dans ce cadre dit-elle, le cas Barthélémy Dias est un cas d’école et qui avait été traité par le même régime qui est là aujourd’hui en train de priver Khalifa Sall de ses droits politiques et civiques les plus élémentaires.
Et depuis le 14 Août dernier, date de la publication officielle des résultats des législatives par le Conseil constitutionnel, Khalifa Sall bénéficie d’une immunité parlementaire. Après avoir égrené le chapelet des coups portés contre Khalifa Sall en prison, Hélène Tine a affirmé que ce n’est plus de l’injustice, mais de l’acharnement.
NOMINATION DE ALIOU SALL
A propos de la nomination du frère du président de la République à la tête de la Caisse de dépôt et consignation, Moussa Tine parle de confusion. «Je pense qu’il ne peut pas faire cela et je crois toujours à une confusion sur l’identité de la personne qui a été nommée. Je pense qu’il lui reste une parcelle d’intelligence pour ne pas oser faire cela. En tout état de cause, il y a des choses suspectes car quelqu’un a clairement déclaré que c’est suite à des divergences avec Marième Faye Sall, qu’il a été éjecté du gouvernement. Cette situation traduit le fait que notre République est en danger car il y a une famille qui prend en otage les institutions »