LE FRONT « NON » ANNONCE UNE TOURNEE AUPRES DES RELIGIEUX
RÉFÉRENDUM DU 20 MARS
Les membres du front du Non « Niani Banna » ont procédé hier au lancement de la campagne du Non au référendum du 20 mars 2016. Partis politiques et organisation de la société civile se sont mis en ordre de bataille pour le démarrage de la campagne le 12 mars prochain «contre la forfaiture de Macky Sall. Pour faire obstacle au projet, le Front Niani Bagna entend prêcher la bonne parole même auprès des guides religieux
Dans la perspective du prochain référendum, l’opposition et la société civile ont décidé depuis quelques temps de sonner la charge contre le régime de Macky Sall qui a choisi de présenter les 15 points de la reforme constitutionnelle lors du référendum du 20 Mars. Hier en conférence de presse, «Avenir Sénégal Bignou Beugueu», Y en marre, la Raddho etc se sont regroupés au sein du Front du Nanni Banna (refus) pour décliner leur plan d’actions pour faire triompher le Non.
Selon Cheikh Tidiane Dièye, membre de la plateforme «Avenir Sénégal Bignou Beugueu», l’objectif du Front du Non est de mobiliser le peuple pour un vote massif. «Nous appelons le peuple à s’opposer dans un sursaut patriotique à ce projet de reforme constitutionnelle qui ne répond pas aux aspirations du peuple sénégalais. Ainsi, nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition afin d’éclairer le peuple sur les pièges que renferme cette révision dont les plus évidents sont la possibilité qu’il donne à Macky Sall de faire en éventuel troisième mandat à partir de 2024. Une reforme dangereuse qui prévoit aussi la suppression tacite du second tour conformément aux modifications de l’article 26. Ainsi, nous comptons lancer une vaste campagne d’information et de sensibilisation auprès des chefs religieux, des syndicats et des populations pour s’opposer à cette forfaiture de Macky Sall», déclare Cheikh Tidiane Dieye porte-parole du jour.
Il estime que le boycott va servir la cause de ceux qui ont trahi les idéaux d’une République démocratique, solidaire et citoyenne. «L’inaction serait dangereuse pour l’avenir de notre Constitution. En effet, le vote du Non serait significatif du degré d’engagement politique des Sénégalais qui montreront ainsi qu’ils savent toujours s’indigner. Nous appelons à un plus grand respect du peuple sénégalais qui mérite une large concertation autour de cet enjeu essentiel à la vie de notre République. Nous exhortons les Sénégalais à ne pas prêter attention au chiffon rouge du maintien du septennat que tentent de mettre en avant certains caciques du régime. Un subterfuge qui sera alors validé par le Conseil constitutionnel comme ce fut le cas pour Abdoulaye Wade en 2012», affirme Cheikh Tidiane Dièye.
ABOUBACRY MBODJ : «SI LE (NON) L’EMPORTE, LE PRESIDENT DOIT ALORS DEMISSIONNER»
Pour Fadel Barro du mouvement Y en marre, l’option du Non ne constitue pas une remise en cause des prises de position des autres organisations du Front anti-référendum. « Macky a choisi d’entrer dans l’histoire par la petite porte, donc nous ne pouvons que nous mobiliser pour lui montrer que la parole du dirigeant a toujours un caractère sacré dans notre société. A cet effet, nous encourageons tous les Sénégalais de tous les bords à s’exprimer fortement pour le Non. C’est tout à fait normal qu’il y ait d’autres fronts afin d’exprimer leur désaccord. En outre, comme l’autre front est en discussion pour définir une position commune et que nous étions déjà dans ce processus du front Nani Banna avec un hymne «Sénégal Bagn na» et une cyber activité sur la toile, nous avons choisi d’y aller avec notre plateforme. Par ailleurs, nous n’excluons pas de créer des synergies d’actions avec d’autres plateformes pour renforcer la force du Non», clame le Y en marriste.
S’agissant des conséquences d’une victoire du Non, le secrétaire général de la Raddho s’est voulu clair. «Le boycott est pour nous une démission et vise à maintenir le statu quo. Nous sommes persuadés que quand les Sénégalais auront connaissance de la réalité de cette révision, ils apporteront un soutien massif au Non. Si le président de la République est conséquent avec lui-même, il devra alors démissionner comme l’avait fait en son temps De Gaulle. Mais je doute que Macky Sall ait la grandeur de l’ancien président français pour pouvoir le faire», dit-il.