LE GOUVERNEMENT DU SENEGAL DEMENT TOUTE IMPLICATION
AFFAIRE DE TRAFIC D'ARMES AU SOUDAN DU SUD
Le gouvernement du Sénégal a démenti, hier, très tard dans la nuit, l'information faisant état de l'implication du pays dans une affaire de trafic d'armes au Soudan du Sud.
L’info a fait l’effet d’un tremblement de terre au Sénégal, hier. Le pays a été cité dans un rapport de l’Onu qui incrimine un intermédiaire sénégalais dans une affaire de trafic d’armes au Soudan du Sud. Rfi en a parlé. «Ces filières d'armes qui alimentent la guerre au Soudan du Sud», dans un papier de Marie Bourreau, sa correspondante à New York. Alors que le Conseil de sécurité discute toujours d'un possible embargo sur les armes à l'encontre du Soudan du Sud, un rapport d'experts révèle que des armes venues d'Europe de l'Est et d'Israël lui sont parvenues par l'intermédiaire de l'Ouganda et du Sénégal, rapporte Rfi. Ces transferts concernent aussi bien l'armée gouvernementale que l'opposition
. C'est par hasard que la première filière d'armes vers le Soudan du Sud a été formellement identifiée. Août 2016 : de violents combats avec les forces gouvernementales poussent des fidèles de l'ex-président Riek Machar à fuir vers la République démocratique du Congo. La mission de l'ONU sur place récupère alors des armes qui portent un numéro de série quasiment identique. Selon les experts de l'ONU, il s'agit d'un stock d'armes vendu par Israël en 2007 au ministère de la Défense ougandais. Ces armes auraient été ensuite transférées à l'armée gouvernementale sud-soudanaise puis saisies par les partisans de Riek Machar. Ce dernier aurait cherché à se procurer des armes lourdes par au moins un autre biais.
L'Espagne a informé le Conseil de sécurité que l'ex-président aurait acheté des armes lourdes sur le marché noir d'Europe de l'Est grâce à un intermédiaire sénégalais. Enfin, le rapport fait état d'une commande en 2014 de 4 000 fusils d'assaut auprès d'une entreprise bulgare et à destination de l'Ouganda. Mais ces armes auraient atterri, là aussi, au Soudan du Sud. Ce rapport devrait relancer les discussions sur l'opportunité d'un embargo sur les armes dans le pays.
« Les informations tendant à créditer une telle thèse, sont dénuées de tout fondement »
La réaction du gouvernement sénégalais est tombée très tard dans la nuit, à 1 h 45 mn. Dans un communiqué signé par Seydou Guèye, ministre porte-parole du gouvernement, il est mentionné que "le Sénégal n’est pas mêlé à aucun trafic d’armes au Soudan du Sud".
« L’Etat du Sénégal tient à préciser, de la manière la plus solennelle qu’il n’est impliqué ni de près ou de loin à un quelconque trafic d’armes vers le Soudan du Sud. Les informations tendant à créditer une telle thèse, sont dénuées de tout fondement. Sans donner plus de détails, le Rapport du Groupe d’experts des Nations-unies parle d’interception de communications entre un intermédiaire localisé au Sénégal et la Direction de la SPLM/A de l’ex-Président Rieck Machar qui sollicitait une longue liste d’armes de petit calibre, de munitions et d’armes légères", lit-on dans le document précité.
Le communiqué renchérit : « Dans le texte dont les conclusions seront soumises à la prochaine réunion du Comité 2206 du Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud présidé par le Sénégal au mois de novembre prochain, il n’est fait nullement mention de l’Etat du Sénégal. A cet effet, le Sénégal, qui dirige le comité chargé du suivi des sanctions imposées au Sud Soudan, encourage le Groupe d’experts à poursuivre ses investigations, en collaboration avec les autorités espagnoles, pour corroborer davantage l’origine de ces armes et suivre leur utilisation ».
Seydou Guèye rappelle que le Sénégal, qui assure la présidence du Conseil de sécurité, "a décidé de placer son mandat sous le signe du maintien de la paix et de la sécurité".