LE MERCATO PARLEMENTAIRE
Ruptures, alliances, gel d'activités...
Les mutations notées dans les groupes parlementaires et chez les non-inscrits ne peuvent être silencieuses. Elles sont trahies par les discours politiques, les nouvelles alliances. Ainsi va le marché des transferts à l’Assemblée nationale.
Outre Cheikh Tidiane Diouf, le député Oumar Sarr a marqué le mercato parlementaire en signant un contrat de compagnonnage avec le Président Macky Sall et, par conséquent, avec sa majorité qui le soutient à l’Assemblée nationale. Ils rejoignent Madjiguène Fall et Mariama Diallo qui, aux premières heures de l’initiative visant la création d’un groupe parlementaire Rewmi, ont opté de rester dans le camp présidentiel.
C’est un but contre son camp ! L’équipe de Idrissa Seck à l’Hémicycle a perdu bien des titulaires durant les premières années de la 12e Législature. Désormais, elle ne dispose que de six joueurs à l’Assemblée nationale, insuffisants pour prétendre à une équipe capable de se frotter au groupe parlementaire Bby.
Un projet qui est d’ailleurs rendu plus difficile par le nombre de membres requis porté à quinze députés. Si ces alliés de circonstance de l’Alliance pour la République (Apr) ne poussent pas le toupet jusqu’à démissionner de leur parti politique au risque de perdre leur mandat parlementaire, ils fragilisent la faible représentativité de l’opposition à l’Assemblée nationale.
Pour qui jouent Iba Der Thiam et Me Ousmane Ngom ?
Les lignes se desserrent davantage. Le seul groupe parlementaire composé d’opposants, les Libéraux et Démocrates, est au bord de l’im plosion à cause de la poussée de fièvre que vit le Parti démocratique sénégalais.
Encore que Me Ousmane Ngom, qui ne porte plus le maillot bleu du Pds, attend l’offre du coach de la majorité, Macky Sall. Quelle talonnade ! Mais l’attitude qui irrite des militants Libéraux vient de Iba Der Thiam, qui était sur le banc, avant de remplacer Souleymane Ndéné Ndiaye, démissionnaire.
L’historien ne porte pas le fardeau libéral. Au contraire, il a présidé la Commission qui avait la charge de réfléchir sur la baisse du prix du loyer. Loin des combats libéraux, il dirige pour le gouvernement, le projet de Réécriture de l’histoire du Sénégal. Quel dribble !
Les non-inscrits du pouvoir
Un autre mouvement de députés est constaté dans le cercle des noninscrits. Me El Hadji Diouf est un non-inscrit mais joue bien la musique que le pouvoir veut entendre. Sokhna Dieng Mbacké ne courrait pas le risque de perdre son mandat, si elle rejoignait le groupe majoritaire. Son parti, celui de son époux, roule maintenant pour Macky Sall. Serigne Modou Kara est nommé ambassadeur itinérant ; Isma Dioum, Conseiller spécial du président de la République.
Toutefois, le comportement et le discours qui seront les plus observés à l’Hémicycle sont ceux de Djibo Kâ. Le leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) a quitté le Front patriotique pour la défense de la République (coalition de l’opposition) pour répondre favorablement à l’invitation politique de l’actuel Président.
S’il s’asseyait dans la rangée de l’opposition, il ne sera pas désormais loin des hommes de Moustapha Diakhaté. Par contre, Mamadou Lamine Diallo a un peu pris le sens inverse en démissionnant du groupe parlementaire Benno yokk yaakaar au lendemain du vote de la proposition de loi relative à l’augmentation du nombre de députés requis pour constituer un groupe parlementaire à 15.