LE SEN PLAIDE L’EXCLUSION, LE BP SAISI POUR TRANCHER
AVENIR POLITIQUE DE KHALIFA SALL ET CIE AU PS
Pour s’être écartés de la ligne de conduite adoptée par la direction du parti socialiste (Ps), Khalifa Sall et ses partisans comme Bamba Fall, Barthélémy Dias, Idrissa Diallo sont coupables «d’auto-exclusion » des rangs socialistes. C’est ce qu’indique le secrétariat exécutif national (sen) qui s’est réuni, samedi dernier, sous la présidence de Ousmane Tanor Dieng. Ainsi, le sen a proposé à l’unanimité l’exclusion des dissidents qui seront édifiés sur leur sort en novembre prochain, lors de la réunion du bureau politique.
Samedi dernier, le Secrétariat exécutif national (Sen) du Parti socialiste a tenu, sous la présidence de Ousmane Tanor Dieng, une réunion marathon (sept tours d’horloge) (Ps) au cours de laquelle il a fait un round up des questions d’actualité. Il s’agit notamment des dernières élections législatives, de la mise en place du nouveau gouvernement et de l’installation des députés de la 13ème législature. Durant les débats, l’ombre de Khalifa Sall et de ses camarades dissidents a plané dans la salle. Ils sont accusés d’avoir violé les règles de fonctionnement du navire socialiste. «Des camarades responsables poursuivant des ambitions personnelles ont délibérément choisi et continuent de ramer à contre-courant des décisions majoritaires. Ils ont ainsi quotidiennement posé des actes de défiance notoire, portant gravement atteinte à l’image, à l’unité et aux intérêts de parti. Parmi ces actes, il y a la création de mouvements à caractère politique et plus récemment, la constitution de listes concurrentes, lors des élections législatives, en violation flagrante des règles de discipline et de démocratie», rapporte Cheikh Adibou Sèye, secrétaire permanent du Ps.
Ces actes, martèle- t-il, sont incompatibles avec leur appartenance au Ps. Par leur démarche, relèvent les membres de l’instance dirigeante de la formation de Colobane, Khalifa Sall et compagnie se sont «autoexclus » du Ps ; pour la bonne et simple raison «qu’ils appartiennent désormais à des organisations à caractère politique concurrentes, poursuivent des objectifs autres que ceux définis par le parti, n’agissent et ne défendent plus les intérêts du Parti socialiste dont ils se sont démarqués de la ligne d’orientation », souligne l’instance dirigeante du Ps. Cette proposition d’exclusion a été approuvée à l’unanimité par le Sen et sera soumise à l’approbation du Bureau politique. La balle est désormais dans le camp du tribunal du Bureau politique prévu en novembre prochain pour décider de rompre «définitivement» le lien ombilical qui lie le Ps de Tanor au maire de Dakar et son camp. En attendant la rupture officielle, le Sen a invité les militants et autres responsables socialistes à tourner la page des «contradictions conjoncturelles» et à «s’engager» à l’animation des instances et à la massification du parti en perspective du prochain congrès.
WILANE ET ME MOUSSA BOCAR THIAM RECADRES
Revenant sur la formation du gouvernement, explique Cheikh Adibou Sèye, le secrétariat exécutif national s’est réjoui de la reconduction des ministres Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam. Toutefois, nos sources révèlent que le Sen n’a pas manqué de fustiger l’attitude de certains responsables socialistes qui avaient décrié les deux seuls postes de ministre attribués à leur formation politique dans le gouvernement Dionne 2. On se rappelle les sorties fracassantes de Me Moussa Bocar Thiam et Abdoulaye Wilane, respectivement porteparole adjoint et porte-parole du Ps soit pour critiquer le parti du président ou pour demander la libération de Khalifa Sall.
Ousmane Tanor Dieng et ses partisans se sont ainsi démarqués de ces attaques intempestives à l’endroit du pouvoir sans l’onction des instances du parti. De leur côté, les mis en cause ont fait amende honorable indiquant avoir agi à «titre personnel». Une incompréhension vite dépassée par les responsables socialistes. Par ailleurs, le Sen a réaffirmé son ancrage dans la coalition présidentielle et encouragé le Président Macky Sall «à créer les conditions d’un dialogue fécond, avec l’ensemble des acteurs politiques et des forces vives de la Nation, en vue de réaliser des consensus forts, sur les préoccupations essentielles du peuple, sources de paix civile, de progrès économique, social et démocratique ».