LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE MERCREDI 25 NOVEMBRE
COMMERCIALISATION DES DÉCODEURS TNT
Excaf dessaisi par le juge
Le communiqué n'est pas passé inaperçu. Le groupe Excaf a été désavoué par le délibéré du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar du 30 octobre 2015, qui a requis "l'arrêt de la commercialisation des décodeurs par Excaf Télécom ainsi que la mise sous scellés de décodeurs disponibles". Que s'est-il passé ? A en croire l'avis diffusé par la société Africa transaction processing & services (ATPS), "Excaf Télécom a commercialisé les décodeurs TNT by Excaf, de façon détournée à d'autres grossistes et ce, sans en informer ATPS Sénégal". Une procédure qui violait le contrat conférant à ATPS la qualité de distributeur exclusif de décodeurs TNT by Excaf sur l'ensemble du territoire. Malgré plusieurs mises en demeure adressées au groupe du défunt Ben Bass Diagne, pour mettre fin à cette violation, "Excaf Télécom a continué à ne respecter ni ses engagements d'exclusivité contractuels, ni les délais de livraison des décodeurs TNT by Excaf commandés et payés par ATPS Sénégal". Le dossier TNT reste néanmoins entre les mains d'Excaf. Une voix du groupe Canal qui dit n'en savoir pas plus sur cette décision de justice déclare être "dans l'incompréhension et l'interrogation la plus profonde sur le professionnalisme qui entoure la gestion de ce dossier". Ce représentant de la chaîne cryptée française est dans la circonspection la plus totale au vu des reports de date et des rendez-vous manqués depuis le 17 juin 2015, date à laquelle, le basculement vers la télévision numérique devait être effectif. Ce dernier qui n'a jamais caché son appréhension envers Excaf, estime que "gérer la télévision n'est pas simple car elle exige beaucoup de professionnalisme et de rigueur sinon, on s'engage dans une voie très compliquée".
FORCES ARMÉES
Sans aucune surprise, le budget du ministère des Forces Armées a été voté hier sans débat, à l'unanimité par les députés. Pour l'année 2016, il a connu une hausse globale de plus de 23 milliards de F CFA en valeur absolue et 18,53% en valeur relative. Ce budget a été ainsi arrêté à plus de 150 milliards de francs CFA. Le ministre des Forces Armées, Augustin Tine, s'est félicité du vote de ce budget. Il justifie son accroissement par la hausse du nombre des recrutements prévue en 2016. "Nous allons passer de 1 000 à 2 000 pour le recrutement des gendarmes, et des militaires. Donc, il est tout à fait normal que le budget connaisse une augmentation. Car il faut aussi une acquisition de matériels qui doit accompagner ce personnel", a-t-il informé. Il invite tous les citoyens à collaborer avec les forces de défense et de sécurité pour appréhender les individus mal intentionnés. "Nous suivons les instructions du président de la République pour que les Sénégalais continuent à vivre en paix et dans la sécurité", a soutenu le ministre Tine.
USURPATION D'IDENTITÉ
Il y a toujours de petits malins pour se faire une place douillette sur la toile très complexe de l'internet, via les réseaux sociaux. Le but du jeu est d'attendre le moment opportun pour plumer une victime. Mais l'imagination débordante d'un de ces faussaires, caché sous l'identité de Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, a fait long feu sur Facebook. Une note portant précision du chef du Service de l'Information, de la Communication et des Relations publiques du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur informe en effet que l'individu se faisant passer sur Facebook pour Mankeur Ndiaye n'en est rien. Parce que tout simplement, le vrai Mankeur Ndiaye, patron de la diplomatie sénégalaise, n'est pas sur Facebook et n'y possède aucun compte. "Mankeur Ndiaye n'a jamais ouvert de compte Facebook et n'en dispose pas. Le seul compte que détient le ministre sur les réseaux sociaux est un compte Twitter. Toute suite appropriée sera donnée à cette nouvelle tentative d'escroquerie sur le net", affirme le communiqué du Ministère des Affaires étrangères.
SYTJUST
Le fonctionnement de la justice a été perturbé hier, durant une bonne heure, au Palais de justice Lat Dior. En fait, la cellule du Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) de Dakar a décrété un arrêt de travail pour protester contre la décision du gouvernement de supprimer le paiement des heures supplémentaires. A cet effet, les travailleurs de la justice ont arboré des brassards rouges et ont tenu un sit-in dans le hall du tribunal. Selon Me Idrissa Ndiaye, responsable de la cellule, ils ont observé un arrêt de travail pour dénoncer "la mesure injustifiée, inopportune, arbitraire et unilatérale du gouvernement de supprimer le paiement des heures supplémentaires dans le secteur de la justice". Le BEN du SYTJUST organise un point de presse, aujourd'hui avec d'autres syndicats en vue d'une synergie d'actions destinées à faire revenir le gouvernement sur sa décision.
FAUX
L'ancien président de la délégation spéciale de Tivaouane Peul, El Hadj Diop, a été attrait hier à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour conclusion d'une convention portant sur un terrain du domaine national. Il lui est reproché d'avoir apposé sa signature sur 10 actes qui avaient fait l'objet d'une délibération antérieure et qu'il avait signés auparavant. Ces 10 actes font partie d'une liste de terrains venant d'un lotissement et qu'il avait paraphés pour le compte de son prédécesseur, le président de la délégation spéciale de Sangalkam. D'après le prévenu, les actes incriminés lui ont été remis par le sous-préfet qui avait contresigné l'ensemble des actes. C'est pourquoi M. Diop a soutenu avoir été trompé de bonne foi. Ses avocats ont abondé dans le même sens en soutenant que leur client a signé sur la base de la confiance. Par conséquent, ils ont plaidé la relaxe tout en soulignant que les terrains en question ne font pas partie du domaine national. Délibéré le 12 décembre.
DDD
L'ancien directeur général de Dakar Dem dikk (DDD), Dame Diop, est rattrapé par sa gestion. L'institut de prévoyance maladie (IMP) l'a attrait à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Il lui est reproché de n'avoir pas reversé les cotisations des travailleurs alors que celles-ci étaient coupées à la source. L'affaire a été enrôlée hier mais elle a été finalement renvoyée au 8 décembre car le prévenu Dame Diop n'a pas comparu.
ME AMADOU SALL
Me El Hadj Amadou Sall devra encore patienter avant d'être jugé sur les faits d'offense au Chef de l'État et d'atteinte à la sûreté de l'État pour lesquels il est poursuivi. Son procès qui était prévu hier a été renvoyé au 26 janvier 2016. Du côté de la défense, la demande de renvoi est motivée par l'absence de Me Madické Niang, qui serait absent du pays. La Chambre spéciale de la Cour d'appel, présidée par le Premier président de ladite juridiction, était dans les mêmes dispositions que la défense. Mais elle voulait un renvoi pour le 29 décembre. Une date qui ne convient pas aux avocats de Me Sall qui ont exprimé le souhait de voir le dossier être jugé en janvier, du fait que certains d'entre eux vont voyager. "Mais les gens voyagent tout le temps. A ce rythme, on ne va jamais juger cette affaire", leur a lancé le président Kandji avant de retenir finalement la date du 26 janvier prochain.
MOUSTAPHA DIOP
Le communiqué de Pape Massar Ndoye, secrétaire général adjoint de la coordination communale Ps de Louga, n'a pas raté le ministre de la Microfinance, Moustapha Diop, par ailleurs édile de la ville. "Le Maire de Louga, atteint de troubles obsessionnels compulsifs, suite à la grande clameur nourrie par ses propres camarades de parti peu fiers de ses pratiques (distribution automatique de billets de banque à l'origine douteuse, annonces de soutiens financiers sans effet…), se signale dans l'espace médiatique par des actes puérils", lit-on dans le contenu. A l'origine de cette sortie, l'annonce d'un remaniement ministériel qui fait que "certains détenteurs de pouvoirs, peu sûrs de leurs performances et redoutant le glaive du Chef, entrent dans une phase de névrose précisément de schizophrénie et se livrent à un jeu d'un autre âge", dénonce le communiqué. Il déplore en outre la massification factice dont se glorifie le ministre et l'invite à se calmer avant le "verdict de la Cour des Comptes".
ASUTIC VS ORANGE
L'Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC au Sénégal (Asutic) remet ça. La structure dit avoir "constaté que Orange a augmenté, depuis le 28 août 2015, son tarif de communication nationale et celui vers certains pays africains à fort volume de communication et ce, malgré les bénéfices faramineux que réalise Sonatel/Orange d'année en année. Pire, cette hausse est appliquée au moment où la qualité de ses services est décriée de plus en plus par les Sénégalais", déplore la structure dirigée par Ndiaga Guèye. L'Asutic estime que "cette hausse est non justifiée, choquante et inacceptable et va impacter négativement sur le pouvoir d'achat de tous les Sénégalais, sans exception". Aussi appelle-t-elle l'ARTP, le peuple sénégalais, les députés, les élus, à s'opposer à cette hausse. Mieux, ou pis, elle se "réserve la possibilité d'ester en justice afin de faire respecter les dispositions de l'article 15 de la loi 2011-1 du 24 février 2011 portant code des télécommunications et de l'article 21 et 23 du décret n° 2011-265 du 23 février 2011 portant approbation du cahier des Charges de Sonatel modifié.
ATTENTAT À TUNIS
La pieuvre terroriste a encore frappé Tunis. En effet, "un engin non encore identifié" a fait exploser un bus qui transportait l'équipe de nuit de la garde présidentielle vers le Palais de Carthage, selon une source sécuritaire. "À bord, il devait y avoir près de 25 agents, tous âgés de moins de trente ans", renseigne un responsable au ministère de l'Intérieur. Le bilan provisoire de cet attentat fait état au moins de 12 morts et près de 20 blessés. Le gouvernement, dont plusieurs ministres assistaient au débat sur la loi de Finances 2016 à l'Assemblée, ne s'est pas encore exprimé mais, partis et syndicats appellent à oublier les dissensions politiques qui divisent le pays, et à donner la priorité à l'union nationale. Sur les chaînes de télévision tunisiennes, le président de la République Béji Caïd Essebsi a décrété l'état d'urgence pour les 30 prochains jours et une interdiction de circuler dans le Grand Tunis de 21h à 5h du matin. Il a d'ores et déjà annulé une visite officielle en Suisse qui devait débuter demain. Selon la police, il s'agit d'un acte terroriste non encore revendiqué.
DANGOTE
Le richissime milliardaire nigérian Aliko Dangote et sa cimenterie de Pout touchent du bois au Sénégal où ils nagent sur un fleuve tranquille, malgré les protestations épisodiques mais vigoureuses de ses concurrents. Ce n'est pas du tout le même tableau dans son pays natal où deux tragédies successives ont placé la société Dangote sous les projecteurs pour des raisons pas du tout égayantes. Car vendredi dernier, au Nigeria, sur la voie Bénin-Asaba, en face de l'aéroport de la capitale de l'État du Delta, un camion de Dangote transportant des personnes est entré en collision avec un tanker chargé d'une cargaison de liquide très inflammable. Le choc a été si violent que les deux véhicules ont pris feu causant la mort immédiate de 18 personnes.
DANGOTE (SUITE)
Le bilan pourrait s'alourdir puisque beaucoup d'autres personnes ont été gravement atteintes par les flammes. D'ailleurs, la plupart des corps des personnes tuées par le feu ont été brûlés et calcinés compliquant un peu plus le travail pour leur identification. Les corps ont été déposés à la morgue du centre hospitalier Federal Medical Center d'Asaba. Une semaine auparavant, une autre remorque de la société Dangote était impliquée dans un autre accident à Ajegunle, Alakuko, Sango Tollgate. Là aussi, le bilan a été très lourd puisque plus d'une vingtaine de personnes ont trouvé la mort dans cette tragédie.