LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE VENDREDI 27 NOVEMBRE
NIASSE/MACKY
"Le Président de l'Assemblée nationale n'a jamais reçu une demande ni écrite, ni verbale du président de la République qui exige un compte-rendu au quotidien et détaillé, de ce qui se passe à l'Assemblée nationale", informe un communiqué du Parlement reçu hier, à notre rédaction. Selon la note, le président de la République Macky Sall "veille plutôt au respect de l'indépendance des institutions du pays, ce qui n'exclut pas l'existence d'échanges et de partage d'informations entre les pouvoirs Exécutif et Législatif". Dans son édition d'hier, le journal L'Observateur a publié un article intitulé : "Blocage à l'hémicycle : Le Président réclame à Niasse et à Diakhaté un rapport circonstancié sur la crise à l'Assemblée nationale." Mais pour le communiqué du Parlement, "contrairement à ce que le journal a écrit, il n'y a pas de crise à l'Assemblée nationale. La crise qui sévit au sein d'un parti politique, fût-il représenté à l'Assemblée nationale, n'engage pas notre Institution parlementaire".
GERARD SENAC
Le procès du Président directeur général d'Eiffage et de la Senac, Gérad Senac poursuivi pour homicide involontaire, a été encore renvoyé. Prévu hier, le procès a été renvoyé au 10 décembre prochain pour plaidoiries. La défense voulait plutôt un renvoi au 14 janvier, mais le conseil de la partie civile, Me Cheikh Khoureychi Bâ, s'y est opposé. Il a avancé comme argument son absence du pays à cause du procès de l'ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) et dont il est l'un des conseils. Pour en revenir à l'affaire du PDG de Eiffage et Senac, il faut rappeler que Gérard Sénac est traîné en justice par la famille de Gora Thiam, un jeune transitaire mort à la suite d'un accident sur l'autoroute à péage. Il a été heurté le 5 août dernier, par une vache, alors qu'il conduisait une moto à hauteur de Keur Ndiaye Lô. Comble du supplice, il a été traîné sur une distance de 59 mètres avant que quatre véhicules ne roulent sur lui. Le jour du drame, le défunt supportait sur sa moto son ami Mamadou Thiam qui s'en est sorti avec de "graves blessures". La famille a porté l'affaire devant la justice car elle estime que les sociétés Eiffage et Senac sont civilement responsables de ce drame.
ME MALICK MBENGUE
Hier, lors du procès de Mamadou Diop, Me Malick Mbengue s'est ouvertement attaqué à la police pour déplorer leurs bavures. "Lorsqu'ils sont dans les manifestations des politiques ou des étudiants, ils sont presque en situation de guerre", a soutenu le conseil du député Cheikh Seck. Comme si cela ne suffisait pas, l'avocat a brandi une liste de 29 personnes décédées, dit-il, en garde-en-vue ou dans les locaux de commissariats de police. "La police : c'est tuer, égorger, assassiner...", a accusé Me Mbengue avant de conclure : "Il y a un garçon tué à la fleur de l'âge et un député qui marche maintenant avec une canne."
SÉCURITÉ À TOUBA
La visite du chef de l'État hier à Touba a été très mouvementée. Certainement le contexte du terrorisme est passé par là. Un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. Les forces de l'ordre, intraitables, filtraient l'entrée. Il fallait montrer patte blanche pour accéder à l'intérieur de la Résidence. Tous ceux qui ont eu la chance d'accéder à l'intérieur, sans exception, devaient passer par le détecteur de métaux installé juste à l'entrée. Des dignitaires mourides se sont même vu refuser l'entrée, au grand dam de leurs talibés restés bouche bée devant la scène. Même la presse, d'habitude passe partout, n'a pas échappé aux dures conditions d'accès. Ce n'est que quelques instants avant l'arrivée du PR que les confrères ont été libérés du joug des forces de l'ordre.
EL HADJI KASSÉ
Hier, la presse a eu la surprise de sa vie. Pour la première fois dans l'histoire d'une visite de chef d'Etat à Touba, les journalistes, venus nombreux couvrir l'événement, ont exceptionnellement tous accédé à la salle où se tenait l'audience entre le président Macky Sall et Cheikh Sidy Mactar Mbacké. Cette faveur, la presse la doit à El Hadji Kassé, le tout nouveau responsable de la cellule de communication de la Présidence. Ce dernier a donc dû tordre le bras au protocole pour satisfaire les journalistes.
EXPRESSO/AGRESSION
Hier à l'Assemblée nationale, il a été beaucoup question de la SONATEL. Mais il n'y avait pas que celle-ci. Expresso aussi a été pointé du doigt pour une pratique non appréciée par les consommateurs. C'est le député Ali Kébé qui a partagé sa colère contre l'opérateur. "Expresso agresse les gens avec ses SMS. Ils (les dirigeants) ne peuvent pas nous réveiller à tout moment pour nous parler de Mégamagic. A la seule journée d'hier, j'en ai reçu cinq". Ce qui irrite davantage le député, c'est qu'Expresso précise à son client, à la fin du SMS, que s'il ne veut pas de l'offre, il peut taper le code qui lui est indiqué. Mais lorsque le parlementaire a saisi le code, l'opérateur en prend acte et lui signifie qu'il ne recevra plus de SMS pour cette offre. Ce qui veut dire que les SMS indésirables continuent pour les autres offres de promotion. Il demande alors au ministre d'exiger d'Expresso le respect pour les clients qui ne se sont pas portés volontaires pour recevoir les SMS. Ainsi, il exige l'arrêt des messages et réclame des sanctions au besoin.
SONATEL / VOL
Décidément les opérateurs téléphoniques agacent les consommateurs. Alors qu'Expresso est accusé d'agression, Orange lui est dénoncé pour vol. Et c'est le député Cheikh Seck qui est passé par là. Le parlementaire explique qu'un jour, il allait en France. A l'aéroport de Dakar, il a consulté son crédit et a vu qu'il avait 87 000 francs de crédit. Il éteint alors son cellulaire. Arrivé à Paris, il le rallume pour consulter à nouveau son crédit. Surprise : il a 0 F. son chauffeur lui achète une carte de 10 000 F, il effectue la recharge et entre dans les toilettes pour faire ses ablutions. A sa sortie, nouvelle surprise : Il se retrouve à nouveau avec 0 F. Depuis, il s'est plaint auprès des responsables de la SONATEL, mais rien n'a été fait. Ce qui suppose, à son avis, que d'autres qui en seraient victimes connaissent le même sort. "97 000 F, peut-être que ce n'est pas beaucoup pour moi, mais pour les autres Sénégalais, ça peut poser problème". Le parlementaire de demander plus de contrôle et des sanctions, le cas échéant.
ME EL HADJI DIOUF
Lors du vote du budget du ministère des Sports, Me El Hadji Diouf s'est fait encore remarquer. Comme à son habitude, il n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer son désaccord. "Je ne voterai pas votre budget, car on ne vous a pas donné les moyens de travailler", a-t-il fulminé. Selon lui, l'Etat ne peut exiger des résultats tant que des moyens suffisants ne sont pas mis dans le sport. "Il faut que le Président (Macky Sall) rehausse le budget du ministère des Sports à 1% du budget général comme il l'a promis. Qu'il l'augmente même jusqu'à 2%, 60 milliards", dit-il. A en croire "le député du peuple", "les résultats obtenus par le Sénégal en compétitions internationales ne sont pas mérités car les infrastructures ne suffisent pas". Pour lui, le succès du sport sénégalais est rendu possible grâce à la "bravoure des sportifs et du ministre (des Sports)". Au lieu d'attendre que les sportifs se mettent en grève pour des primes, "il faut les mettre dans de bonnes conditions pour les motiver". "Mais on est là à colmater", fustige-t-il.
HEMICYCLE
On a beau chasser le naturel, il revient toujours au galop. La réaction du président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, de prendre des sanctions face à l'absentéisme des députés, ne semble pas avoir changé quelque chose. Certains parlementaires ont encore brillé par leur absence lors de l'examen du projet du budget du ministère des Sports, hier. La séance a été présidée par le 4e Vice-président Abdoul Mbaye, en l'absence du président Niasse, empêché.