LES GRANDES DATES DE L'AFFAIRE KARIM WADE
De la réactivation de la CREI Le jeudi 10 mai 2012, à la libération dans la nuit du 23 au 24 juin 2016
RÉACTIVATION DE LA CREI
Le jeudi 10 mai 2012 : Au Conseil des ministres, Macky Sall réactive la Cour de répression et de l'enrichissement illicite (CREI) créée par la loi 81-54 du 10 juillet 1981. Ainsi par le n° 2012-502 du 10 mai 2012, il nomme les cinq membres du Siège, les deux du Parquet et les quatre de la Commission d'instruction de la CREI.
ACTION PUBLIQUE
En juillet 2012 : le procureur spécial Alioune Ndao lance la traque aux "voleurs" des biens publics en ciblant une liste de 25 dignitaires libéraux qui ont eu à exercer des responsabilités publiques sous le régime du président Abdoulaye Wade.
ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE
Le mardi 03 juillet 2012 : Karim Wade est convoqué pour la première fois par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane avant d'y retourner deux jours plus tard pour audition.
Le 02 août 2012 : Le procureur spécial interdit la sortie du territoire national à Karim Wade et les six autres membres du noyau des "pilleurs" de la République de sortir du territoire.
Le 22 février 2013 : La Cour de justice de la CEDEAO rend un arrêt rendu notifiant que l'interdiction de sortie du territoire faite aux responsables libéraux ciblés "n'a pas de base légale " et que le procureur spécial violait la présomption d'innocence.
Le 08 novembre 2012 : Alioune Ndao et son adjoint Antoine Félix Abdoulaye Diome tiennent une conférence de presse pour annoncer les sept "pilleurs" ciblés spécifiquement par les enquêtes et la somme de 694 milliards planqués pour la plupart dans des comptes off-shore que Karim Wade aurait acquise grâce à la complicité de 9 autres personnes qui lui ont servi de prête-noms dans plusieurs sociétés réelles ou fictives.
Les 15 et 22 novembre 2012 : Le fils de Wade repasse à la Section de Recherche de la gendarmerie.
Le 15 mars 2013 : Le procureur spécial près la CREI, sert à Karim une mise en demeure dont la durée est de 30 jours pour prouver la licéité du patrimoine de 694 milliards de francs CFA qu'on lui attribue.
Le 15 avril 2013 : Les avocats de Karim Wade déposent sur la table d'Alioune Ndao un document de plusieurs milliers de pages justificatives pour réfuter les biens qu'on lui attribue faussement. Trente minutes après lecture de ce document volumineux, le procureur spécial, non satisfait des preuves fournies par Karim, le place sous mandat de dépôt, avant de saisir la Commission d'instruction conformément à l'alinéa 6 de l'article 6 de la loi créant la CREI.
DEUXIÈME MISE EN DEMEURE
Le 13 septembre 2013 : À deux jours de la fin de l'instruction, une seconde mise en demeure est servie à Karim Wade pour s'expliquer sur les 99 milliards de francs CFA découverts à la Julius Baër Bank de Monaco.
Le 06 février 2014 : La Chambre criminelle de la Cour suprême admet la recevabilité du recours des avocats de Karim Wade relative l'anti-constitutionnalité de la CREI et à son incompétence à juger le ministre Karim Wade, lequel bénéficie d'un privilège de juridiction. Mais le procureur général près la Cour suprême a introduit une requête en rabat d'arrêt demandant à ladite juridiction d'annuler l'arrêt n° 23 du 06 février 2014 de la Chambre criminelle, pour "erreur de procédure".
Le 05 mars 2014 : Le Conseil constitutionnel fustige l'attitude de la Cour suprême pour avoir outrepassé ses prérogatives admet la constitutionnalité de la CREI.
Le 13 mars 2014 : Une ordonnance de renvoi est adressée par la Commission d'instruction à la CREI pour juger l'affaire Karim Wade dont le patrimoine est revu à la baisse jusqu'à 117 milliards de francs CFA.
Le 31 juillet 2014 : Débute le procès Karim Wade
Le 19 août 2014 : La Cour suprême statuant en chambres réunies a débouté les avocats de Karim en revenant sur la décision rendue par la chambre criminelle le 06 février.
L'AUDIENCE
Le 11 novembre 2014 : En pleine audience, le procureur spécial Alioune Ndao est limogé.
Le 14 janvier 2015 : Maitre El Hadj Amadou Sall a été expulsé de la salle d'audience et son client Karim Wade, menotté et blessé au genou, est conduit de force à la barre pour comparaître.
Le 22 janvier 2015 : L'assesseur Amadou Yaya Bâ démissionne en plein procès.
REQUISITION DU MINISTÈRE PUBLIC
Le 17 février 2015 : Le ministère public requiert sept ans avec 250 milliards d'amende ainsi que la confiscation de ses biens présents. Il est, en sus, requis une peine complémentaire sur la base de l'article 34 du code pénal.
DÉLIBÉRÉ
Le 19 février : Le juge Henri Grégoire Diop annonce le délibéré pour le 23 mars.
Le 23 mars 2015 : La CREI rend son arrêt qui condamne Karim Wade à six ans d'emprisonnement ferme assorti d'une peine pécuniaire de 138 milliards. Les autres co-accusés Ibrahima Aboukhalil, Mamadou Pouye et Aliou Samba Diassé sont condamnés à cinq ans d'emprisonnement ferme assorti de la même peine pécuniaire. Mbaye Ndiaye et Pierre Agbogba sont relaxés. Quant aux autres qui ont fui, ils ont été condamnés par contumace à la peine maximale de 10 ans.
LIBÉRATION
31 mai 2016 : Libération des codétenus de Karim Wade en l'occurrence Pape Mamadou Pouye, Samba Aliou Diassé et Bibo Bourgi.
1 juin 2016 : Le président Macky Sall déclare à RFI que la libération de Karim Wade est possible avant la fin de l'année.
Dans la nuit du 23 au 24 juin 2016 : Le président de la République, par décret n° 2016-880 du, gracie Meïssa Wade, Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé."