LES INTERVENTIONS DES FORCES DE LA CEDEAO
- Rappel des principales interventions de forces de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a mandaté l'armée sénégalaise pour intervenir en Gambie.
La Cédéao, créée en 1975, s'est surtout impliquée dans la gestion des conflits régionaux. Elle compte quinze membres: huit francophones (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal et Togo), cinq anglophones (Gambie, Ghana, Liberia, Nigeria et Sierra Leone) et deux lusophones (Cap-Vert et Guinée-Bissau).
L'organisation est dominée politiquement et économiquement par le Nigeria.
- Mali -
Le 11 janvier 2013, les pays ouest-africains autorisent l'envoi immédiat de troupes d'une force d'intervention, conformément à une résolution de l'ONU, pour aider Bamako à reprendre le contrôle du Nord, tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
Le même jour, la France avait lancé son opération Serval pour arrêter la progression des jihadistes et soutenir les troupes maliennes face à la menace d'une offensive vers Bamako. Initialement formée par la Cédéao, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) va regrouper 6.300 hommes, de pays d'Afrique de l'Ouest, mais aussi du Tchad, qui ne fait pas partie de la Cédéao.
Les 2.000 soldats tchadiens seront en première ligne aux côtés des militaires français dans les combats contre les islamistes. Le 1er juillet 2013, la Misma est absorbée par la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma, quelque 13.000 hommes actuellement).
- Guinée-Bissau -
La mission de la Cédéao en Guinée-Bissau, baptisée Ecomib, est déployée en mai-juin 2012 pour sécuriser le processus de transition politique après le coup d'Etat du 12 avril.
Elle compte plus de 600 policiers, gendarmes ou militaires, originaires du Nigeria, du Burkina Faso, du Sénégal, du Togo et du Niger. Elle a notamment pour mission de s'occuper notamment de la protection des personnalités et des édifices publics.
Déjà, en février 1999, l'Ecomog, une force mandatée par la Cédéao et créée en 1990 à l'initiative du Nigeria, avait été déployée, grâce à une aide logistique de la France, pour régler la crise politico-militaire dans le pays soumis à une sanglante rébellion.
Mais la force, dotée d'armes légères, s'était retirée quelques mois plus tard, n'ayant pu empêcher une reprise des combats puis le renversement du chef de l'Etat.
- Liberia -
En août 1990, à l'initiative de la Cédéao, l'Ecomog débarque à Monrovia, huit mois après le déclenchement d'une guerre civile.
Conçue comme une force d'interposition, elle est amenée à prendre de plus en plus de responsabilités dans le maintien de l'ordre. L'Ecomog (jusqu'à 20.000 hommes) réussit à ramener finalement la paix en 1997, après avoir mené à bien le désarmement des combattants et l'organisation d'élections.
Les derniers soldats de l'Ecomog quittent le Liberia en octobre 1999. En août 2003, une Mission de la Cédéao, l'Ecomil, est déployée à Monrovia après trois mois de siège par une rébellion.
Mais, limitée à quelque 3.500 hommes, l'Ecomil n'arrive pas à se déployer dans l'ensemble du pays et transfère son contingent à l'ONU.
- Sierra Leone -
En mai 1997, l'Ecomog se redéploie dans sa grande majorité en Sierra Leone, voisine du Liberia et également en proie à une guerre civile depuis 1991.
Le contingent nigérian de l'Ecomog chasse de Freetown une junte militaire (1997-1998) puis rétablit le président Ahmad Tejan Kabbah au pouvoir. Début 1999, les soldats nigérians s'opposent à une offensive rebelle sur la capitale.
L'Ecomog, qui a compté jusqu'à 11.000 hommes, cède la place en 2000 à une mission de l'ONU.
- Côte d'Ivoire -
En Côte d'Ivoire, en proie depuis septembre 2002 à une rébellion, une mission de la Cédéao (Miceci, 1.300 militaires) est déployée en janvier 2003, mais en 2004, les soldats sont intégrés au sein de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci).