LES PIQUES DE L'AS DE CE WEEK-END
Jammeh vire le Dga de la Nia
Cela sent mauvais pour le dictateur gambien de plus en plus isolé et paranoïaque. Après la défection de son ministre des Affaires étrangères, il y a des remous au sein de la redoutable Nia, services de renseignements gambiens. D’après Freedom newspaper, le Directeur général adjoint du service de renseignements Lees Gomez a été viré hier. Son patron Yankuba Badjie, le Dg de la Nia, le soupçonne de déloyauté. Bras de Jammeh, Lees Gomez fait partie des agents la Nia qui ont perpétré beaucoup de crimes sous les instructions de Yaya Jammeh. A présent, il est soupçonné d’être à l’origine des fuites d’informations confidentielles sur le régime entraînant ainsi le début de la purge contre les agents déloyaux au régime finissant de Jammeh. Contacté par nos confrères gambiens, Lees Gomez a dit: «Je suis désolé ... Je ne peux pas vous parler mon frère».
Deux proches de Jammeh arrêtés…
La police de Rosso Sénégal a interpellé deux Gambiens qui se rendaient en Mauritanie. Reconnus comme des proches de Yaya Jammeh, ils ont indiqué au cours de leur interrogatoire par les forces de l’ordre qu’ils se rendaient dans ce pays pour acheter des moutons, boeufs et chameaux destinés à l’armée gambienne. Le chef du poste de police de Rosso Sénégal et ses hommes ont d’abord appréhendé le soldat Ousseynou Jammeh, aux environs de 17 heures. Les deux Gambiens étaient à bord d’un véhicule de marque Nissan d’immatriculation gambienne.
… A la frontière Sénégalo-mauritanienne
Âgé d’une trentaine d’années, le militaire gambien conduisait le véhicule et ne présentait pas de soupçon, puisque selon nos sources, il était relax avec son concitoyen. Le jeune Gambien n’avait ni sa pièce d’identité encore moins son passeport. Il ne détenait par devers lui que sa carte militaire. Pis, il n’avait aucun papier pouvant lui permettre de sortir du territoire gambien. D’après les informations, il était en service à la Présidence Gambienne. C’est lui qui assure l’approvisionnement en viande de toute l’armée de la Gambie. Son acolyte interrogé est aussi militaire à la Présidence de la République gambienne, mais aussi il était le président du comité de lutte. Malgré l’insistance des forces de l’ordre, ils se sont cantonnés sur leurs déclarations. Après les enquêtes d’usage, ils ont été mis à la disposition de la hiérarchie à savoir le commandement de la gendarmerie avant leur acheminement sur Dakar où les enquêtes seront poursuivies.
Problèmes financiers de la Gambie
Un malheur ne vient jamais seul. Alors que la Gambie est plongée dans une crise politique, voilà qu’au plan économique, les conséquences commencent à se faire sentir. Le gouvernement a décidé de revoir à la hausse les prix du carburant, du tabac et autres. A la crise politique s’est greffée une situation économique et financière carabinée, avec un déficit budgétaire qui s’est creusé de 20.4%. Pour faire face, le site «The Point» informe que Abdou Kolley, le ministre de l’Economie et des Finances Gambien, a soutenu que des réformes devront être prises pour une restriction du budget national et la réduction du stock de la dette publique. Il soutient qu’il faut aussi réformer les sociétés nationales. «Bien que certaines des réformes peuvent être difficiles, elles sont néanmoins nécessaires si nous voulons rétablir la stabilité macroéconomique », a déclaré Abdou Kolley, face aux députés. De ce fait, à partir de janvier 2017, le litre du carburant sera revu à la hausse par le gouvernement. Selon le ministre des Finances, cette majoration est motivée par le fait que les transporteurs tardent ou ne payent pas la vignette et autres taxes. Ce qui fait perdre à l’Etat des sommes énormes. C’est pourquoi, l’Etat a décidé de faire payer ces taxes dans le prix du carburant. La taxe sur la cigarette aussi sera haussée et une taxe d’accise sera imposée sur les autres produits du tabac.
Israël menace le Sénégal
Journée historique. La résolution pour l’arrêt de la colonisation israélienne a été adoptée par l’ONU. Et fort curieusement, les Etats-Unis n’ont pas opposé leur véto qu’ils ont toujours systématiquement opposé pour marquer leur amitié à Israël. L’administration américaine s’est abstenue. La dernière fois que les Etats-Unis ont refusé de voter une résolution de l’ONU remonte à 2009, lors d’un appel à un cessez-le feu à Gaza. En 2011, lors d’une résolution identique à celle qui vient d’être adoptée par le Conseil de sécurité, condamnant la colonisation des Territoires palestiniens, les Etats-Unis avaient bloqué son adoption en utilisant le droit de veto. Mais, depuis, les relations entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu se sont sérieusement détériorées, même si les Etats-Unis n’ont jamais réduit leur assistance militaire à Israël, Barack Obama n’a jamais caché son opposition à cette colonisation qui constitue un obstacle à un quelconque accord de paix crédible. Initiée par l’Egypte au début, c’est le Sénégal qui a finalement porté la résolution et obtenu son adoption par les Nations-Unies. Un succès diplomatique qui aura des conséquences diplomatiques, puisque Israël a non seulement décidé de le rejeter mas aussi également, d’engager des représailles contre le Sénégal en demandant l’annulation du voyage de Mankeur Ndiaye prévu en Israël et la suspension de tous les programmes d’aide au Sénégal. En tout cas, un porte-parole du premier ministre Benyamin Netanyahou l’a déclaré peu après l’adoption de la résolution. Aux Etats-Unis, Paul Ryan, le leader de la majorité républicaine au congrès, s’est indigné de « cette forfaiture » avant de promettre que l’administration Trump et « le parti républicain pèseront de tout leur poids pour rétablir les relations entre Israël et les Etats-Unis».
Cms débloque 3,8 milliards Fcfa pour la campagne agricole
Le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) a décaissé la somme de 3,8 milliards Fcfa en faveur de la campagne arachidière 2016/2017. Ce montant sera octroyé, sous forme de crédit, aux producteurs d’arachides sénégalais et aux opérateurs privés stockeurs pour la campagne de commercialisation de l’arachide 2016-2017, entamée depuis le 1er décembre et devant s’achever le 30 avril prochain. «12 547 demandes de crédits ont été enregistrées à ce jour, contre 11 352 dossiers traités pour la précédente campagne 2015-2016 », souligne Moustapha Bâ, le responsable crédits du Cms. La campagne de commercialisation d’arachides 2016/2017 s’est ouverte avec un prix au producteur d’arachides de 210 Fcfa/kg.
Les feux d’artifice interdits en fin d’année
Comme ce fut le cas l’année dernière, il n’y aura pas de feu d’artifice pour les fêtes de fin d’année. Ce, pour des raisons de sécurité. Encore une fois, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique Abdoulaye Daouda Diallo a interdit l’utilisation des feux d’artifice sur toute l’étendue du territoire national, depuis hier jusqu’au 21 janvier, par arrêté comme ce fut le cas en 2015. «Pour prévenir tout trouble à l’ordre public à l’occasion des fêtes de fin d’année, il est interdit l’usage de feux d’artifice sur toute l’étendue du territoire national, dans la période allant du 23 décembre 2016 au 21 janvier 2017», d’après un communiqué du ministère de l’Intérieur. Se montrant intransigeant sur cette mesure, Abdoulaye Daouda Diallo prévient que «toute infraction au présent arrêté sera punie des peines prévues par la loi».
Yavuz Selim résiste
Après la décision des autorités sénégalaises de changer le modèle d’administration du Groupe scolaire Yavuz Selim en confiant l’administration à la fondation (Maarif) du fait des pressions du régime turc, les parents d’élèves, élèves et travailleurs de l’école ne comptent pas se laisser faire. Hier, ils ont battu le rappel des troupes pour organiser une grande marche de protestation contre cette décision des autorités sénégalaises. Les élèves arborant des Tee-shirt à l’effigie du groupe Yavuz Sélim brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Touche pas à mon école», «A Maarif de créer ses propres écoles et d’initier son propre modèle éducatif», «Nouvelle gestion administrative égale mort progressive et programmée de notre modèle éducatif». Les élèves accompagnés de leurs parents, des professeurs et même d’hommes politiques ont marché de la place de l’Obélisque au rond point de la Rts. Ils étaient des milliers scandant «Touche pas à mon école». Les responsables de ce groupe scolaire réputé pour son sérieux et la qualité de ses enseignements n’entendent pas laisser à cette fondation proche des autorités d’Ankara le soin de gérer leur groupe après un investissement de plusieurs années.
Fada soutient Yavuz Selim
Lors de cette manifestation, des hommes politiques étaient de la rencontre pour témoigner leur solidarité à ce groupe scolaire réputé proche du prédicateur turc Fethullah Gûllen, réfugié aux Etats Unis et déclaré ennemi numéro 1 de Ankara. Modou Diagne Fada, président de Ldr Yessal, et son ancien poulain, Bassirou Kébé ont participé à la marche en soutenant que ce groupe ne doit pas être sacrifié pour des intérêts étrangers. Il y a eu aussi la présence de la députée libérale de Bokk Guis Guis, Seynabou Wade, ancienne maire de Gueule Tapée-Fass Colobane. Avec cette mobilisation réussie, les responsables du groupe Yavuz Selim entendent faire plier l’Etat pour éviter un changement d’administration qui risque d’être fatal pour le modèle scolaire.