LES POPULATIONS DE LA VILLE DEFERLENT DANS LES RUES
SEDHIOU - POUR EXIGER LA DILIGENCE DES CHANTIERS ET LA PROMOTION DE LEURS CADRES
Plusieurs centaines de personnes ont pris part hier, dimanche 15 janvier, à une manifestation de rue pour exiger de l’Etat la diligence de l’exécution des chantiers et la valorisation du potentiel humain et naturel. La marche partie du rond-point Julescounda a été stoppée à une centaine de mètres par les forces de l’ordre pour non-conformité avec le document administratif les astreignant à un simple rassemblement. La confrontation a été évitée de justesse.
C’est une foule compacte composée de jeunes, de moins jeunes, de femmes, de personnes du 3e âge qui a manifesté ce dimanche avec des brassards rouges pour décrier l’insuffisance des réalisations dans la région de Sédhiou, une ville toujours à la traine, selon eux, aussi bien dans la valorisation de son potentiel humain que naturel. Le porte-parole du jour Amadou Lèye Konté, président du Conseil communal de la jeunesse de Sédhiou a égrené un chapelet de doléances en ces termes. « Nous, populations de Sédhiou, debout comme un seul homme, jeunes, vieux, femmes toutes religions, toutes obédiences politiques et toutes races confondues considérons la non prise en charge des préoccupations légitimes de notre terroir ».
Et de poursuivre en indexant : « l’absence de promotion des cadres de la région depuis l’avènement à la magistrature suprême du président Macky Sall, l’arrêt des travaux au stade municipal, la lenteur des travaux de l’Espace Numérique ouvert, la non prise en compte de la modernisation des cités religieuses et la non fonctionnalité du centre multimédia, la présence de beaucoup d’abris provisoires dans la région ». Devant une foule surexcitée par moment, Amadou Lèye Konté a souligné « la pauvreté du plateau technique sanitaire et d’équipements d’analyses, des spécialistes et de radio à Sédhiou, l’absence criarde infrastructures routières et de réseaux d’évacuation d’eau de pluie et une mauvaise répartition dans le financement des femmes et des jeunes ».
La confrontation avec les forces de l’ordre évitée de justesse
La marche pacifique qui a débuté au rond-point Julescounda a été stoppée à l’intersection de Koudaba par les forces de l’ordre au motif que c’est juste un rassemblement suivi de déclaration qui est autorisé. Le commandant Moussa Ndiaye de la brigade de gendarmerie de Sédhiou a rejoint les manifestants et au milieu de la foule s’est livré à un exercice d’explication pour éviter, dit-il, une confrontation préjudiciable aux organisateurs et même aux innocents. « Il est écrit noir sur blanc que vous avez le droit de vous rassembler au rond-point et après avoir fini votre activité, aller voir l’autorité pour lui transmettre le mémorandum ».
Les jeunes, par la voix de Pape Diallo, ont expliqué que « nous sommes régaliens et nous avons demandé l’autorisation auprès de l’autorité depuis mardi dernier. Nous avons été bien auditionnés par la gendarmerie et nous avons bel et bien demandé une marche pacifique ».
Ces jeunes disent en outre ne pas simplement marcher contre le limogeage de Jean Pierre Senghor à la tête du Programme des domaines agricoles communautaires mais soutiennent porter le plaidoyer pour l’émergence de la région de Sédhiou par la réalisation de véritables politiques publiques de développement.