LIBÉRÉ À 1H 30 DU MATIN, KARIM WADE SE SERAIT ENVOLE À 2H 45 VERS LE QATAR
Grâce présidentielle
Karim Wade est libre. Il a quitté la prison de Rebeuss ce vendredi, à 1 heure 30 du matin. Il se serait ensuite envolé, à 2 heures 45 vers le Qatar ou Paris. Quant à ses partisans, ils sont certes contents de le savoir libre, mais déçus de ne pas l'avoir vu.
Trois ans et près de deux mois après avoir été mis en prison, Karim Wade a recouvré la liberté, cette nuit. En effet, c'est vers 00 heure que l'ancien ministre d'État a reçu le décret de grâce signé par le Président Macky Sall. Mais, selon nos sources, Karim Wade n'a pas voulu signer l'autorisation de sortie, renvoyant ses geôliers à la décision du Groupe consultatif des Nations unies qui a jugé sa détention arbitraire et demandé sa remise en libéré immédiatement et sans condition.
Toutefois et toujours d'après nos sources, les autorités n'ont pas voulu donner suite à son exigence. Et c'est finalement vers 1 heure 30 du matin qu'il a quitté la prison de Rebeuss, à bord du véhicule de Me Madické Niang qui était venu le récupérer. Karim s'est rendu directement au domicile de Me Niang où, renseigne-t-on, il aurait été rejoint par des dignitaires mourides et tidianes et quelques responsables du Pds.
Il se rend chez Madické et discute avec son père au téléphone
Karim s'est aussi entretenu au téléphone avec son père, Me Abdoulaye Wade, qui suivait l'affaire depuis sa résidence de Versailles à Paris, en France. Egalement, avec Oumar Sarr, coordonnateur du Pds, qui se trouve à Paris.
Alors qu'il était annoncé que Karim Wade se rendrait à son domicile du Point E où l'attendait une foule de militants "Karimistes" et libéraux, avant de rallier dans la nuit Touba, le fils de Me Wade n'y a pas été vu. En fait, après le domicile de Me Madické Niang, Karim Wade aurait rallié l'aéroport de Dakar avant de quitter le Sénégal.
La Rfm précisera même que Karim Wade, qui se serait envolé à 2 heures 45 minutes, est parti à bord d'un jet privé de Qatar Executif, qui l'attendait depuis 48 heures, vers justement le Qatar.
Les partisans de Wade-fils se sentent trahis
D'autres sources parlent cependant de Paris comme destination de Wade-fils. Le fait étant que le Qatar a joué un grand rôle, ces derniers mois, dans le dossier Karim Wade. Ce pays du Golf où le fils de l'ancien président a de solides entrées aurait négocié sa libération depuis des mois avec les autorités sénégalaises. Le dénouement de son dossier ayant été finalement finalisé, dit-on, il y a un mois, lors d'une rencontre à Paris.
Toujours est-il que selon diverses sources, Karim Wade a bel et bien quitté le Sénégal, ce qui a eu pour conséquence de susciter la déception, et même la désolation du côté de ses partisans. Certes, ils sont contents de sa libération, mais ceux qui se sont massés devant son domicile du Point E parlent même de "trahison" pour ne pas l'avoir vu.
Certains se sont offusqués en disant qu'il n'avait pas le droit de quitter le Sénégal. Pourquoi, si après 3 ans de combat ils ne peuvent même pas le voir, et s'il sort de prison pour s'exiler loin du Sénégal, alors le combat n'en valait pas la peine.
Karim Wade a été condamné par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), à une peine de 6 ans fermes de prison et à 138 milliards de francs Cfa d'amende, avec ses complices Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi, Alioune Samba Diassé, Pape Mamadou Pouye. Karim devait sortir de prison en 2019.
Karim, Bibo et Diassé graciés par Macky, mais…
Cette libération de Karim Wade qui était annoncée, depuis plusieurs semaines, a été confirmée très tard dans la nuit à 2 heures 30 passées par la présidence de la République qui a balancé un communiqué sur la grâce qui lui a été accordée. "Le président de la République, par décret n° 2016-880 du 24 juin 2016, a gracié Messieurs Karim Meïssa Wade, Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé", est-il noté dans le document. Concernant Pape Mamadou Pouye, il a bénéficié d'une liberté conditionnelle.
Toutefois, le communiqué du service communication de la Présidence a tenu à faire une précision de taille. A savoir que "cette mesure dispense seulement les condamnés de subir la peine d'emprisonnement restant à courir". "Ainsi, soutient le Palais, les sanctions financières contenues dans la décision de justice du 23 mars 2015 et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent".
A noter, en outre, que le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, tient ce vendredi, à 9 heures 30, à la salle de conférence du ministère, une conférence de presse qui portera sur l'actualité brûlante, principalement la grâce de Karim Wade.