MBAGNICK NDIAYE ENVISAGE DE CRÉER UN REGROUPEMENT DES CHEFS TRADITIONNELS
Oussouye, 24 mars (APS) – L’Etat va aider les chefs coutumiers à mieux s’organiser en mettant en place un organe réunissant les rois traditionnels du Sénégal, a-t-on appris, vendredi, à Oussouye (sud), du ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye.
"Du Saloum (centre) en Casamance (sud), en passant par le Fouta (nord), Dakar (ouest) et le Sénégal Oriental (est), les chefs traditionnels jouent un rôle de régulation sociale. Il faut donc penser à les réunir dans un cadre fédérateur, pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations", a dit M. Ndiaye.
Il présidait, à Oussouye, une réunion des chefs traditionnels de la Basse Casamance, sur le thème : "Rôles et fonctions des chefs coutumiers au sein de la communauté en Casamance".
"Nous avons déjà tenu une rencontre pareille dans le Saloum, où nous avons réuni tous les chefs traditionnels. La Casamance constitue la deuxième étape d’une série de rencontres que nous tiendrons au Fouta, au Sénégal Oriental et dans d’autres contrées du pays", a expliqué Mbagnick Ndiaye.
Il a invité une vingtaine de chefs traditionnels de la Casamance réunis à Oussouye, dont le roi de cette localité, Simbilumbaye Diédhiou, à "dresser une liste de leurs doléances", en vue de leur "pleine contribution au développement du pays".
Le président du conseil départemental d’Oussouye, Sény Diatta, a expliqué Mbagnick Ndiaye et aux autorités administratives de la région de Ziguinchor les fonctions exercées par les rois traditionnels de la Casamance.
M. Diatta suggère que l’Etat trouve une "formule adéquate" pour rémunérer le travail de régulation sociale effectué par les chefs coutumiers.
"A Oussouye, vous ne verrez jamais un mendiant ou un ‘talibé’ (élève de l’école coranique) dans la rue. Il y a certes des personnes démunies, mais elles sont prises en charge par les rois, qui réservent une bonne partie de leurs champs aux personnes nécessiteuses. L’Etat devrait trouver un statut ou une sorte d’indemnité annuelle ou biannuelle, pour aider les chefs traditionnels", a plaidé Sény Diatta.
Ce plaidoyer fait en présence du ministre de la Culture et des chefs traditionnels, il s’est retiré avec ces derniers pour, dit-il, "recueillir leurs doléances et leur apporter des solutions".
M. Diatta a ensuite pris part, au conseil départemental d’Oussouye, à un panel sur "l’importance de la chefferie traditionnelle en Casamance".
Une délégation du ministère de la Culture et de la Communication séjourne à Ziguinchor, où elle a visité jeudi le chantier de l’église de l’île de Karabane, qui bénéficie d’une subvention étatique de 200 millions francs CFA.