«NOUS ASSISTONS A UNE REVOLUTION AGRICOLE, N’EN DEPLAISE AUX POLITICIENS EN MAL DE POPULARITE»
NGAGNE SENE, PCA DE L’ISRA ET MEMBRE DU DIRECTOIRE DE L’APR
Président du Conseil d’administration (Pca) de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) et membre du Directoire du parti présidentiel, Ngagne Sène monte au front. Et c’est pour rétablir la «vérité» des chiffres par rapport à la campagne agricole 2015/2016, mais également commenter deux autres questions d’actualité.
Campagne agricole 2015/2016
«J’aimerais porter la réplique à l’ancien président du Sénat, qui ne s’appelle pas Pape Diop, mais Moustapha Diop. Je vais livrer des chiffres qui vont démontrer que tout ce qu’il a dit sur la campagne agricole ne repose pas sur la vérité. La production du riz est de 917 371 tonnes, soit une augmentation de 64% par rapport à la campagne agricole de 2014/2015. Le riz pluvial occupe, cette année, 57% de la production rizicole totale de la campagne 2015/2016. La production de mil est de 748 566 tonnes, soit une hausse de 83% par rapport à la campagne 2014. La production de sorgho est de 214 154 tonnes, soit une hausse de 109% par rapport à 2014. Pour le maïs, la production est de 387 754 tonnes, soit une hausse de 117% par rapport à 2014. La production de fonio est de 3238 tonnes, soit une hausse de 49%. La production d’arachide est de 1 121 474 tonnes, soit une hausse de 68% par rapport à la campagne 2014/2015. La production de niébé est de 143 856 tonnes, soit une hausse de 125% par rapport à 2014. Le sésame est à 12 342 tonnes, soit une augmentation de 22% par rapport à 2014. La production de manioc est de 431 739 tonnes, soit une hausse de 17% par rapport à 2014. La production horticole (en cours) est de 1 133 430 tonnes en 2015, soit une hausse de 14% par rapport à 2014. Les exportations horticoles en cours sont estimées actuellement à 87 714 tonnes, soit une hausse de 3% par rapport à 2014. La production du coton est de 31 000 tonnes, soit une augmentation de 17% par rapport à 2014. Il y a également l’acquisition d’équipements agricoles pour le monde rural entre 2012-2015. Ces chiffres sont confirmés par le Cilss, la Fao, le Pam et Fews net. La campagne a été plus que satisfaisante, n’en déplaise aux adeptes de la politique politicienne. L’ensemble des demandes en semences a été couvert. En 4 ans, près de cinquante-trois milliards sont affectés à l’équipement rural. D’ici 2017, le montant estimé est de quatre-vingt-dix milliards. Nous assistons à une révolution agricole, n’en déplaise aux politiciens en mal de popularité. Le Sénégal a la chance d’avoir un ministre de l’Agriculture compétent et rompu à la tâche. Pape Abdoulaye Seck est l’homme de la situation. Nous remercions le Président de l’avoir choisi».
Projet de révision de la Constitution
«C’est un projet extrêmement noble et très pertinent que le Président Macky Sall compte soumettre au peuple sénégalais, à travers un référendum. ça participe du renforcement de la démocratie sénégalaise. Toutes les réformes proposées par le président de la République sont importantes. Mais, c’est celle relative à la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans qui intéresse le plus l’homme de la rue et les opposants. Le Président Macky Sall est un homme de parole. Attendons maintenant que le Conseil constitutionnel donne son avis. Et je vous garantis que, quelle que soit la teneur de cet avis, le chef de l’Etat s’y conformera scrupuleusement. Ceux qui demandent au Président de démissionner n’ont rien compris. Si le Conseil constitutionnel émet un avis défavorable, le chef de l’Etat sera obligé de poursuivre son mandat jusqu’en 2019. L’avis du Conseil constitutionnel lie le président de la République. Maintenant, si l’avis du Conseil constitutionnel est favorable, nous, militants de base, devrons faire preuve de discipline, en appuyant la volonté du Président Macky Sall. C’est le seul Président au monde qui décide de réduire la durée de son mandat, sans aucune contrainte. L’objectif du chef de l’Etat est de développer le Sénégal et de renforcer sa démocratie. Un tel homme, qui n’est pas obnubilé par le pouvoir, mérite d’être soutenu et encouragé. Parler peu et agir beaucoup. Tel est son slogan. J’appelle les Sénégalais à continuer à lui faire confiance. Et je puis les assurer qu’ils ne le regretteront pas. Aujourd’hui, le Sénégal est sur la voie de l’émergence. Et le processus est devenu irréversible».
Débat sur la double nationalité de Karim Wade
«Ce débat est en train de faire rage. Moi, je ne savais même pas qu’il bénéficie d’une double nationalité. C’est récemment que je l’ai appris. Dans la Constitution sénégalaise, il est clairement mentionné qu’il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise pour participer à l’élection présidentielle. Si Karim Wade ou d’autres prétendants au fauteuil présidentiel bénéficient d’autres nationalités, mais ils sont exclus du jeu. A moins qu’ils daignent renoncer à leur autre nationalité. Il ne faut même pas badiner avec certaines choses. Il faut que les gens soient conséquents avec eux-mêmes. Si nous sommes des patriotes, je pense que nous n’avons pas besoin d’une nationalité autre que celle de notre pays. Le peuple sénégalais est un peuple mûr. Personne ne peut le berner. Tous ceux qui ont essayé, se sont mordu les doigts. Je cite le cas du Sans domicile fixe (Sdf) Idrissa Seck qui passe son temps à errer. Il est tellement déboussolé, qu’il ne sait plus où donner de la tête. Il ne fait que bavarder, au moment où le Président Macky Sall travaille. Pour en revenir à Karim Wade, je déplore le fait que le Groupe de travail des Nations-unies veuille s’ingérer dans nos affaires internes. J’invite ce Groupe de travail à savoir raison garder et à éviter de s’immiscer dans nos affaires. Le Sénégal n’a de leçons à recevoir de qui que ce soit. La séparation des pouvoirs est une réalité dans le pays. Nous avons des juges compétents, indépendants et impartiaux, dont l’expertise est avérée. Nous n’accepterons aucune ingérence, d’où qu’elle vienne. D’ailleurs, j’exhorte la justice sénégalaise à aller jusqu’au bout dans la traque des biens mal acquis. Toutes les personnes coupables de détournement de deniers publics doivent être sanctionnées, sans aucun état d’âme. Les délinquants financiers doivent être traqués et arrêtés. C’est ça ma conviction».