VIDEO"NOUS NE NOUS ENGAGERONS PAS DANS DES PROCÉDÉS DE SAUVETAGE DES ÉLECTIONS"
DÉTHIÉ FALL de Manko Taxawu Sénégal
Dakar, 25 juil (APS) - La coalition "Mankoo Taxawu Sénégal’’ a averti mardi qu’elle ne s’engagerait "pas dans des procédés de sauvetage des élections" législatives prévues dimanche, appelant le président de la République, Macky Sall, à se conformer aux textes de la loi électorale qui fait de la carte d’électeur le seul moyen d’accomplir le vote.
"Nous ne sommes pas dans des procédés de sauvetage des élections. On ne peut pas être là pour dire on fait ceci, on fait cela. Ce qui doit être fait, a été déjà établi par la loi électorale", a déclaré son porte-parole, Déthié Fall, mardi, au sortir d’une rencontre avec la Mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA).
Cette rencontre intervient après l’annonce, lundi, de la décision du chef de l’Etat, Macky Sall, de saisir le Conseil constitutionnel "sur la possibilité que les électeurs n’ayant pu retirer leur carte d’électeur puissent voter aux élections législatives du 30 juillet 2017" avec d’autres documents, dont la carte d’identité nationale numérisée.
Compte tenu des "lenteurs notées dans le retrait des cartes d’identité biométriques", cette saisine vise à amener le Conseil constitutionnel à autoriser les électeurs à voter avec une carte d’identité nationale numérisée, ou une carte d’électeur numérisée, ou un passeport, ou un permis de conduire, ou encore un document d’immatriculation, pour les "primo-inscrits" non détenteurs d’un des quatre premiers documents administratifs déjà indiqués, selon un communiqué de la présidence de la République.
Le porte-parole de la coalition Mankoo Taxawu Sénégal estime qu’il "faut se conformer aux textes [...] pour que chacun puisse exprimer librement le droit que ces textes lui confèrent’’.
"Aujourd’hui, ces textes disent que chaque citoyen doit disposer de sa carte d’électeur. Nous ne sommes pas dans une République bananière", a-t-il rappelé.
Et de marteler : "On n’attend pas une autre solution allant dans le sens de violer les dispositions de la loi électorale. Déjà, il y a le choix des 5 sur les 47 listes qui, d’ailleurs, enlève le secret du vote."
M. Fall, vice-président du parti Rewmi, a rapporté que "Manko Taxawu Sénégal" avait signifié aux observateurs de l’UA son exigence de voir "les 6.250.000 Sénégalais qui ont eu à s’inscrire [...] recevoir leur carte d’identité et leur carte d’électeur pour exprimer leur droit constitutionnel librement le 30 juillet".
"Le calendrier électoral est préétabli. On a une administration forte mais dirigée aujourd’hui par des politiques. Voter avec un permis, un passeport, c’est une disposition incompréhensible que l’opposition ne peut pas accepter’’, s’est-il insurgé.
Il a indiqué Manko Taxawu a profité de sa rencontre avec la mission de l’UA pour revenir "sur l’alerte que l’opposition’’ a donnée "depuis plus d’un an’’, notamment sur "l’inaptitude du ministre de l’Intérieur à organiser des élections libres, démocratiques et transparentes’’.
De son côté, Abdoulaye Wade, le leader national de la Coalition gagnate/"Wattu Senegaal", avait mis en garde le gouvernement contre un éventuel recours à des pièces d’identité autres que la carte d’électeur et la carte nationale d’identité (CNI) pour le vote aux élections législatives de dimanche prochain.
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"Je m’oppose à toute modification de la loi électorale autorisant le recours à une pièce d’identité autre que la carte nationale d’identité et la carte d’électeur", a-t-il dit dans une brève déclaration en présence de militants de sa coalition, lundi soir, dans la commune de Kaolack (centre).
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"Toute modification autorisant l’usage d’une carte autre que la carte d’identité nationale et la carte d’électeur est une violation de la loi électorale. Par conséquent, je demande aux représentants de notre coalition dans les bureaux de vote de s’y opposer", ajoutait l’ex-président de la République, en s’exprimant en wolof.
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’’Manko Taxawu Senegaal’’, au cours de sa rencontre avec la MINUSMA, a aussi évoqué "le temps extrêmement court qui sépare la revue technique du Code électoral de la période de la tenue des élections législatives, ce qui ne permet pas une refonte totale du fichier électoral’’, a poursuivi Déthié Fall.
Mais il est malgré tout ’’impensable de reporter les élections’’. "C’est un mot à oublier, a-t-il dit. Le ministre de l’Intérieur doit démissionner, car il a avoué que toutes les cartes ne peuvent pas être imprimées’’.
"C’est regrettable dans une démocratie majeure comme le Sénégal", a conclu le porte-parole de la coalition Mankoo Taxawu Sénégal.
Toutes les nouvelles cartes nationales d’identité ne pourront pas être délivrées avant les élections législatives de dimanche, a indiqué lundi le président de la Commission électorale nationale autonome, Doudou Ndir, à la fin d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo.
Les Sénégalais vont élire 165 députés dimanche prochain. Quinze des futurs élus vont représenter les Sénégalais vivant à l’étranger.
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Mais de nombreux électeurs inscrits auprès des commissions administratives mises en place par le ministère de l’Intérieur retournent chez eux sans la carte d’électeur et la carte nationale d’identité, avec lesquelles ils sont censés voter.
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La carte d’électeur est délivrée en même temps que la nouvelle carte nationale d’identité biométrique instituée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), que le Sénégal, l’un des 15 pays membres de cette organisation, a été le premier à délivrer à ses citoyens.