«NOUS NE SOMMES PAS DANS UNE LOGIQUE D’OPPOSITION CLASSIQUE QUI PASSE SON TEMPS A CRITIQUER ET A INJURIER»
CHEIKH TIDIANE GADIO, LEADER DU MPCL
Les responsables de l’opposition doivent changer de fusil d’épaule, s’ils aspirent à diriger un jour le pays. C’est le conseil donné par Cheikh Tidiane Gadio, secrétaire général national du Mpcl et candidat à l’élection présidentielle de 2019. L’ancien ministre des Affaires étrangères considère qu’une opposition qui passe son temps à critiquer et à injurier ne peut pas apporter aux Sénégalais la rupture qu’ils attendent depuis les indépendances.
«Notre aspiration profonde, aujourd’hui, est de diriger ce pays pour permettre aux Sénégalais de connaître enfin la rupture», a déclaré Dr Cheikh Tidiane Gadio depuis Djilor où il était en visite ce weekend. Candidat à la prochaine présidentielle, le leader du Mpcl pense qu’il est l’heure pour les hommes politiques sénégalais de passer aux choses sérieuses, car le pays a suffisamment expérimenté l’alternance. «Il nous faut une alternative. De 1960 à nos jours, tous les Présidents qui se sont succédé à la tête du pays ont réalisé des choses certes, mais ce qu’ils ont fait est minime par rapport à ce qu’ils auraient dû faire pour le Sénégal et l’Afrique».
A l’en croire, on ne peut plus se permettre d’élire un prochain Président du Sénégal pour qu’il amène lui aussi sa famille, ses amis, ses camarades de parti dans le gouvernement et essaie de leur donner leur part du gâteau. «Nous voulons un Président qui rassemble les Sénégalais. Et le Mpcl sera le parti du rassemblement des Sénégalais. Nous sommes fatigués de la politique politicienne, nous sommes fatigués des querelles partisanes », tonne l’ex-chef de la diplomatie sénégalaise. Aussi, appelle-t-il, l’opposition à changer démarche pour sortir le pays de l’ornière. «Je ne suis pas avec la mouvance présidentielle, mais je ne suis pas non plus d’accord avec une opposition qui passe son temps à critiquer et injurier. Nous ne sommes pas dans cette logique. Aujourd’hui, trop peu de Sénégalais mangent deux repas par jour et il faut qu’on essaie de résoudre cela», affirme-t-il avant d’exhorter les populations à donner un avertissement aux hommes politiques lors des prochaines législatives. «Il faut donner un coup de sommation, un avertissement solennel que le temps du changement est arrivé. Les hommes politiques qui n’ont aucun respect pour les populations vont se présenter sous peu devant ces dernières avec du riz et de l’argent pensant que tout le monde est acheter», peste l’ancien ministre des Affaires étrangères avant de s’adresser aux populations : «quand les gouvernants qui pillent vos ressources et s’accaparent de vos moyens, vous donnent quelque chose en veille d’élections, ils n’ont fait aucun effort en ramenant aux populations leurs dus. Quand un voleur te vole et te rend ce qu’il t’a volé, il n’y a pas lieu de se sentir gêné. Prenez tout ce qu’ils vous donneront parce que cela vous appartient.» Par ailleurs, Cheikh Tidiane Gadio pense que les priorités du pays ne sont pas très bien sériées. «Un train régional à 575 milliards alors que la crise de l’éducation est là, la crise de l’agriculture est là, le rail sénégalais est dans une profonde crise», cela montre les gouvernants actuels ne sont pas dans une dynamique de rupture. «Si tel c’était le cas, nous les aurions accompagnés. Pendant des années, nous nous sommes abstenus de toute critique. Nous avons souhaité leur réussite parce que le Sénégal seul en gagnerait, mais malheureusement la situation est là.
Après cinq ans de gouvernance, les Sénégalais ne sont pas satisfaits.» Abordant la question liée à la foultitude de partis politiques enregistrée au Sénégal, Dr Cheikh Tidiane Gadio affirme : «il est temps qu’on prône les grands regroupements. Les gens de Bby peuvent avoir leur liste, les gens d’une certaine forme d’opposition peuvent présenter leur liste et ceux qui comme nous, veulent changer la façon de faire la politique, arrêter les insultes et les querelles, nous concentrer sur comment sauver notre pays et l’amener de l’avant, peuvent aussi constituer leur liste. Si chacun présente sa liste, ce sera vraiment un sabotage du processus électoral et institutionnel ».