«SON ENTOURAGE DOIT AVOIR LE COURAGE DE LUI DIRE LA VERITE»
MOUSSA TOURE SUR LA CAMPAGNE DE WADE
L’ancien Ministre Moussa Touré tête de liste de CeT/Jarin sa reew a tenu un meeting à Chérif Lô, département de Tivaouane, dans la campagne électorale. Une occasion pour lui de jeter un regard critique sur les politiques économiques du pouvoir, mais aussi sur l’implication de Me Wade dans la campagne. Selon lui, «l’entourage de ce dernier doit avoir le courage de lui dire la vérité, c’est de la lâcheté de le laisser faire.»
En campagne à Chérif Lo dans le département de Tivaouane, l’ancien ministre Moussa Touré, tête de liste nationale de CET/ Jarin sa Reew, a critiqué l’implication directe de l’ancien Président Me Abdoulaye Wade dans la campagne électorale. «Son entourage doit avoir le courage de lui dire la vérité, c’est de la lâcheté de le laisser faire», a-t-il déclaré.
Selon lui, ce n’est pas le patriarche qu’il faut accuser, «c’est à ses proches qu’il faut imputer la responsabilité, car c’est lâche de se cacher, de se barricader pour pousser quelqu’un parce qu’on a peur de se mouiller, d’avoir mal, d’affronter la réalité.» De l’avis de Moussa Touré, Me Abdoulaye Wade doit rendre grâce à Dieu d’être encore en bonne santé malgré son âge, au point de battre campagne. Mais, le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a gouverné le pays pendant 12 ans, après 26 ans d’opposition doit pouvoir construire des cadres, des responsables des deux genres pour le suppléer car son implication directe n’est pas raisonnable, même s’il reste obnubilé par son projet de voir son fils diriger le Sénégal.
Pour lui, c’est parce que les défauts s’aggravent avec l’âge, mais l’évidence est que ce projet ne peut pas prospérer d’autant plus que son fils n’a rien fait qui puisse lui permettre de diriger ce pays. A son avis, les cadres du parti doivent prendre leurs responsabilités pour faire du patriarche leur président d’honneur. Sur les raisons de sa présence à Chérif Lô, l’ancien Ministre des Finances du Président Abdou Diouf explique qu’une campagne électorale ne consiste pas seulement à aller dans les lieux où les gens sont relativement aisés. Il s’agit de préparer et de signer un contrat avec le peuple et dans lequel, on s’engage à prendre en compte ses besoins, pour calmer ses inquiétudes, le rassurer sur son avenir.
De ce point de vue, dit-il, il faut aller là où les populations rencontrent le plus de difficultés. De l’avis de Moussa Touré, même à Dakar qui est la capitale, les clichés sont différents car il y a le Dakar de Fann Résidence, le Dakar du Point E, mais aussi celui de Grand Dakar, de Keur Massar, des Parcelles, de Yeumbeul où des maisons entières ont été emportées par les inondations et les gens y habitent encore de manière dramatique. «C’est là où il faut aller. Nous avons passé 8 jours en Casamance, mais là aussi il y a d’énormes problèmes. Il s’agit d’une région qui est le paradis du Sénégal en matière écologique et où il fait bon vivre. On devrait pouvoir, avec quelques efforts, assurer l’alimentation du Sénégal tout entier.
Ma conviction est que si ces centaines de milliards dépensés dans un train fantomatique qui ne doit parcourir qu’une quarantaine de kilomètres, dans cet aéroport qui tarde à ouvrir, on pourrait assurer l’alimentation de tout le pays et même exporter à volonté. Ces populations vivent dans la détresse et les doléances qu’elles posent renseignent sur leur état d’esprit. En effet elles demandent qu’on leur achète une grande marmite, quelques chaises, etc».