"UN PROJET GIGANTESQUE QUI VA RENDRE COMPÉTITIFS NOS ETATS"
L’ambassadeur du Sénégal au Maroc, Amadou Sow a soutenu, mercredi à Rabat (Maroc), que la construction d’un gazoduc reliant le Maroc et le Nigéria est un projet "gigantesque" dont la mise en œuvre va permettre aux économies des Etats concernés d’être plus compétitives sur le plan mondial.
"Sa majesté a eu cette idée lumineuse de créer un lien ombilical très fort entre le Maroc et les pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est un projet gigantesque, qu’il faut absolument mettre en œuvre", a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Le Royaume chérifien et la République fédérale du Nigéria ont signé, lundi dernier, un accord pour la construction d’un gazoduc reliant le Maroc et le Nigéria et qui va traverser tous les pays de l’Afrique de l’Ouest.
"Beaucoup n’y croyait pas lorsque la décision a été prise le 2 décembre dernier. Mais quand sa majesté lance une idée, elle est immédiatement mise en œuvre. Ses services techniques ont travaillé avec les nigérians pour créer quelque chose de concret", a-t-il dit.
Le diplomatique Sénégalais a soutenu que la mise en œuvre de ce projet "commence véritablement" avec cette signature, soulignant toutefois que "ce pipeline ne verra pas le jour demain, mais dans plusieurs dizaines d’années".
M. Sow a expliqué que "les pays concernés vont bénéficier de ce projet gazier, puisqu’ils pourront se connecter sur le pipeline, y prendre du gaz ou bien y mettre leur gaz. Et ce gazoduc une fois arrivé au Maroc va traverser la méditerranée pour aller en Europe".
Ce qui va permettre, a-t-il poursuivi, "au Sénégal et à la Mauritanie d’y mettre leur gaz et à la Guinée qui n’en a pas d’en puiser".
"Et cela va permettre de développer l’électrification, ce qui va rendre nos économies plus compétitives au plan mondial. Ce qui plombe notre compétitivité au niveau de la CEDEAO, c’est le coût de l’électricité", a-t-il fait remarquer.
L’ambassadeur du Sénégal au Maroc a rappelé que "ce projet va coûter très cher, mais il est déjà porté par un certain nombre de bailleurs de fonds dont les pays arabes qui sont prêts à l’appuyer de même que la Banque africaine de développement".
"Maintenant il reste à négocier avec les autres Etats qui vont être traversés par ce pipeline. Est ce qu’il y aura des réticences des Etats, il faut y aller et convaincre chaque Etat de la nécessité de ce projet", a-t-il dit.
Le diplomate a, cependant, que "si le Maroc intègre la CEDEAO, sa présence dans l’union pourra servir de catalyseur à la mise en œuvre de ce projet et ce sera tout bénéfique pour tous les pays concernés".