24 DECES ENREGISTRES SUR 138 000 CAS DE PALU EN 2015 A TAMBA
JOURNEE DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Le paludisme continue de tuer au Sénégal, particulièrement dans la région de Tambacounda. Malgré les efforts consentis par le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) et les acteurs locaux, le taux de décès reste supérieur à la moyenne nationale.
TAMBA - Tambacounda a célébré, hier, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Une maladie endémique qui reste encore une grande préoccupation de santé publique, aussi bien dans le monde que dans notre pays. Surtout dans la région de Tambacounda où les caractéristiques pluviales, climatiques et environnementales prédisposent la zone encore au fléau.
Ainsi, malgré les efforts consentis par le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), et les acteurs locaux, le taux de prévalence reste très élevé par rapport à la moyenne nationale. En 2015, 24 personnes ont perdu la vie, sur 135 000 cas de malades de paludisme déclarés dans la région, a révélé, hier, le Dr Alioune Ndiaye, médecin chef de région face à la presse. Un tableau inquiétant, contrairement à certaines régions du pays qui tendent vers la pré élimination de la maladie. Ce qui lui fait dire que beaucoup reste à faire dans cette partie du pays, pour diverses raisons.
D’abord, il est question de l’augmentation du nombre de cas de malades, l’enclavement de certaines zones, les difficultés relevées par rapport à l’utilisation des moustiquaires par les populations. Ces moustiquaires constituent le matériel essentiel de lutte contre les maladies à transmission vectorielle. «Un travail méticuleux de sensibilisation reste à faire pour que les gens dorment sous leurs moustiquaires toutes les nuits toute l’année», a souligné le Dr Ndiaye.
«Nous pensons mettre à profit cette journée pour renforcer la sensibilisation auprès de toutes les populations, pour que la région puisse émettre dans la même dynamique que les autres régions. Pour cela, la région médicale compte s’appuyer sur les mouvements associatifs et les navétanes (championnat populaires) pour toucher le maximum de personnes. Nous voulons nouer des partenariats avec le mouvement associatif, pour sensibiliser davantage les populations sur l’utilisation des moustiquaires, aspect sur lequel nous devons travailler. Car la lutte contre le paludisme est un travail de longue durée. Nous devons nous battre pour qu’il n’y ait plus de décès lié au paludisme», a indiqué le Dr Alioune Ndiaye.
En termes de dispositifs tout est là, selon lui. A savoir des instruments de diagnostic très performants, des médicaments disponibles et gratuits, sans compter les stratégies supplémentaires faites dans la région à travers les campagnes chimio-prévention, Aid aspersion intra domiciliaires et distribution de moustiquaires imprégnées. Bref, a-t-il dit, tout un ensemble de stratégies est mis en places dans la région.
«Cependant, il y a un aspect sur lequel du travail reste à faire, c’est l’utilisation des moustiquaires. 478 000 moustiquaires ont été distribuées. Et cela n’a pas suffi à baisser le nombre de malades. Reste à amener les populations à s’en servir comme le veut le slogan des ‘3Toutes’ : ‘Toute la famille. Toute la nuit. Toute l’année’», a conclu le médecin chef de région.