LA PLANIFICATION FAMILIALE EN QUÊTE D’ONCTION RELIGIEUSE DANS LE DISCTRICT DE TOUBA
Le Programme national de planification familiale peine à prendre racine dans la région de Diourbel (centre) notamment dans la ville de Touba où la barrière religieuse continue d’être "un obstacle de taille" même si des "pas timides" commencent à être franchis avec l’accompagnement de certains religieux réceptifs à l’argumentaire médicale.
"Avec un faible taux de prévalence contraceptive 6% pour 21% au niveau national, un faible taux de recrutement 3% en 2016, les barrières sociaux culturelles et religieuses, le District sanitaire de Touba est derrière ceux de Mbacké (12,5%) et Bambey (9%)", relève la région médicale.
Ce faible taux est l’un des grands défis de santé de la région pour autorités médicales et à leurs partenaires pour promouvoir l’espacement des naissances avec la campagne "Moytu Nef", selon le médecin-chef régional, Dr Mame Balla Mboup.
Pourtant l’espacement des naissances comme principal facteur pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile continue à être démontré par des études scientifiques menées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
C’est pourquoi à travers la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’enfant, des initiatives sont prises par les Districts sanitaires pour la promotion de l’espacement des naissances en impliquant les religieux dans ce processus.
"On a formé les religieux sur plusieurs jours dans la salle du Centre de santé Touba Mbacké Madina Darou Khoudoss pour accompagner la promotion de l’espacement des naissances" a confié le médecin-chef du District de Touba, Dr Mamadou Dieng lors d’une mission d’étude de journalistes sur la PF initiée par Population Référence Bureau et la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant (DSRE).
Ces religieux favorables à l’espacement des naissances et se basant sur "un argumentaire solide" accompagneront le district dans les campagnes de communication et de sensibilisation de proximité afin de régler "ce problème", selon Dr Dieng.
Pour le médecin-chef de district, "ils ont été cooptés pour sensibiliser les autres religieux avec des arguments qui vont au-delà de l’argumentaire scientifique des médecins".
Leurs arguments seront basés sur des "hadiths" et des versets coraniques pour être plus à l’aise pour parler à leurs pairs.
Mais, a relevé le médecin, "il faut dire qu’il y a toujours des religieux qui ne sont pas réceptifs et même très réfractaires aux messages et ne prennent même pas le temps d’écouter encore moins d’échanger sur la nécessité pour une femme d’espacer les naissances".
Selon les autorités médicales, "certains religieux n’acceptent pas dans une manifestation où ils sont présents qu’on développe ces arguments, mais il y en a de plus en plus qui acceptent de discuter et de se laisser convaincre surtout par l’argument médical".
Le District sanitaire composé de deux hôpitaux, d’un centre de santé et de 24 postes de santé déroule des programmes de planification dans ces structures de santé.
Ces programmes sont menés avec l’appui des 100 sages-femmes du district, de 525 Bajenu Gox (marraines de quartier) et de 105 agents de santé communautaire qui organisent au sein des quartiers des séances de causeries sur la PF, renseigne la Coordonnatrice de la Santé de la Reproduction du district, Thioro Faye Mbacké.
Le District travaille également avec l’association des femmes de Touba Darou Khoudoss sur beaucoup de programmes de santé dont celle relative à la promotion de la planification familiale.
"Il y a des jalons qui ont été posé par rapport à la situation antérieure puisque il y a quelques années personne n’osait parler de planification familiale en public, dans les stations radios ou au cours des manifestations où les religieux sont présent", a-t-elle ajouté.
Mais il y a encore beaucoup d’efforts à faire encore pour régler cette question, selon plusieurs témoignages.