LA PRE-ELIMINATION, UNE ETAPE A FRANCHIR D’ABORD
INTENSIFICATION DE LA LUTTE POUR L’ELIMINATION DU PALUDISME D’ICI 2030
Au Sud du Sénégal, le Paludisme continue de faire des ravages, avec de nombreux cas de décès. C’est dans le souci de barrer la route à cette maladie que le coordonnateur du Programme National de Lutte contre Paludisme (PNLP), Docteur Omar Sarr et son équipe ont fait face à la presse hier, lundi 21 août, pour dévoiler de nouvelles stratégies de lutte pour arriver, d’ici 2030, à zéro (0) cas de paludisme au Sénégal. Cela passe par la mise en œuvre d’un ensemble d’interventions et de stratégies pour atteindre la pré-élimination d’abord.
Le Sénégal est dans le lot des pays de l’Afrique Sub Saharienne (ASS) où le paludisme est endémique et constitue un problème de santé majeur. C’est pourquoi Docteur Omar Sarr, le coordonateur du Programme National de Lutte contre Paludisme (PNLP) et son équipe vont à nouveau intensifier la lutte, avec de nouvelles stratégies à mettre en place, pour arriver à zéro (0) cas de paludisme d’ici 2030. Et, par rapport à cet objectif, une régression significative de la maladie a été notée avec plus de 50% entre 2009 et 2015 et aussi une prévalence parasitaire qui est passée de 3% à 1,2%.
Selon le Docteur Sarr, pour faire face au paludisme, «un dispositif de prévention a été mis en place, mais surtout à l’échelle individuel, à partir de l’utilisation des moustiquaires imprégnés qui sont disponibles dans les structures de santé partout au Sénégal. Cependant, des préventions au niveau collectif ne sont pas en reste, avec la mise en œuvre d’inspections intra-domiciliaires mais aussi la chimio prophylaxie chez les enfants de 3 mois à 10 ans qui sont prés de 600.000 dans la zone sud», soutient le coordonateur de programme.
En ce qui concerne la prise en charge, elle est effectif au partout au Sénégal avec la généralisation des Tests de Diagnostic Rapide (TDR) qui confirme des cas de paludisme en un temps record de 15mns au plus et aussi de sa gratuité depuis 2007. Sans oublier la disponibilité des médicaments ACT (médicaments à base de dérivés d’Artémisinine) qui ne prend en charge que le paludisme simple dans les structures sanitaires jusqu’au niveau communautaire. Et, dans ce cas, les populations peuvent bénéficier de la gratuité de ces médicaments effectif depuis 2006.
En outre, les médicaments contre le paludisme d’un niveau grave sont aussi disponibles dans les hôpitaux et centres de santé. La gratuité de l’artésunate (molécule de première intention) est effective pour cette année 2017 dans 6 régions que sont Kédougou, Kolda, Sédhiou, Tambacounda, Diourbel, et Kaolack qui sont les zones rouges sur la carte des régions à forte transmission. Et, l’extension de cette gratuité est prévue pour les autres régions à la fin de l’année.
Interpellé sur le taux de morbidité-mortalité lié au paludisme le Dr Omar Sarr affirme que «le Sénégal a fait beaucoup d’effort en ce qui concerne le taux de mortalité. Et l’analyse qui a été faite à partir des données de 2016 a montré une morbidité-mortalité proportionnelle de 3% et une mortalité de l’ordre de 2%. Et cela montre que le programme a eu à faire de grands pas en avant pour atteindre cet objectif. Mais, l’objectif final, c’est d’avoir zéro (0) cas de palu mais aussi d’aller à zéro (0) cas décès de paludisme au Sénégal. Et cela ne sera possible que si l’ensemble des interventions et stratégies sont mises en œuvre dans le but d’atteindre la pré-élimination dans les années à venir», conclut-il.