LA TUTELLE VANTE LES SUCCÈS DE L’"APPROCHE COMMUNAUTAIRE"
LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE
Dakar, 24 mars (APS) - La ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, a salué, vendredi, à Dakar, le rôle de l’"approche communautaire" qui, selon elle, a permis à son ministère d’atteindre un taux de guérison de la tuberculose de 88% au Sénégal.
"L’approche communautaire que nous avons eu à entreprendre, en nous appuyant sur les ONG et les communautés locales, c’est cela qui est important. En matière de santé, c’est la bonne approche", a souligné Mme Seck lors d’une cérémonie marquant la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, à Dakar.
L’approche communautaire consiste à impliquer dans la lutte contre cette maladie des organisations de la société civile et des relais de santé chargés d’assister le personnel médical.
La manifestation portait sur le thème : "S’unir pour mettre fin à la tuberculose en ne laissant personne de côté".
"Au Sénégal, 13.166 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont été enregistrés en 2016. Le taux de détection est de 65%, le taux de guérison est de 88%. Et le succès du traitement est de 91%", indique un document remis aux journalistes, lors de la cérémonie, par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Selon le document, le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) veut "réduire de 75% le nombre de décès par rapport à 2015 et de 95% le taux d’incidence de la tuberculose d’ici à 2035".
"Il faut que les communautés soient impliquées. Je suis d’accord avec vous qu’il faut augmenter les financements devant aller aux communautés" impliquées dans la lutte contre cette maladie, a dit la ministre de la Santé.
Selon la coordonatrice du PNLT, Marie Sarr Diouf, la communauté internationale va travailler à l’élimination de la tuberculose avec "trois objectifs essentiels" à atteindre d’ici à 2035.
Il s’agira de réduire la fréquence de la tuberculose dans les prochaines années, de réduire le taux de mortalité liée à la maladie de 95% par rapport à son niveau en 2015, et de réduire les coûts du traitement.
"Nous avons mis en œuvre des stratégies innovantes, telles que les interventions communautaires", grâce auxquelles "la tuberculose n’est pas gérée par les prestataires de santé, mais par la société civile", a dit Awa Marie Coll Seck.
Une unité mobile de radiographie pulmonaire a été déployée dans les zones éloignées des principaux établissements de santé pour dépister la tuberculose chez les populations, "avec le maximum de précision", selon Mme Seck.
"Nous avons des outils de haute portée en matière de diagnostic. Et les patients peuvent se faire dépister (…) en moins de 48 heures. Nous avons beaucoup d’experts, qui ont aidé à mettre en place un dispositif efficace", a-t-elle souligné.
Selon Marie Sarr Diouf, le Sénégal est "sur la bonne voix" en matière de lutte contre la tuberculose, mais des "défis" liés à la détection de la maladie par exemple restent à relever.
"Nous n’avons pas encore atteint la cible attendue. Il nous reste des cas qui se sont dispersés dans la nature, que nous devons aller chercher", a-t-elle signalé, en parlant des malades perdus de vue par le personnel médical et les agents communautaires impliqués à la lutte contre la maladie.
"Les enfants, les personnes vivant avec les VIH, les détenus, les drogués et les femmes de ménage sont des groupes vulnérables. Nous avons l’obligation de leur assurer des services de dépistage", a poursuivi Mme Diouf.