LES BLOUSES BLANCHES EN CROISADE CONTRE L’EXERCICE ILLEGAL DE LEUR PROFESSION
PUBLICATION DU TABLEAU DE L’ORDRE NATIONAL DES MEDECINS DU SENEGAL
L’ordre national des médecins du Sénégal (onms) est plus que jamais déterminé à faire face à l’exercice illégal de leur profession. ces médecins ont publié hier le tableau de leur ordre national qui regroupe 1007 professionnels du secteur privé et public. selon le président de l’onms, ce tableau sera affiché dans les postes et commissariats de police entre autres pour prévenir des cas d’exercice illégal de la profession de médecine devenus récurrents de nos jours.
L’exercice illégal de la profession de médecine inquiète l’Onms qui a publié hier son tableau regroupant 1007 médecins inscrits dont 660 inscrits dans le public et 347 dans le privé. Selon le président de l’Onms, Alpha Boubacar Sy, cet ordre a une fonction fédératrice et de conseil des pouvoirs publics. « C’est un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et donne son avis sur tous les décrets et lois pris par les autorités. Il porte l’intérêt des patients au niveau des institutions nationales et africaines. Il a un pouvoir réglementaire qui est au coeur des problèmes du tableau de l’Ordre», explique Dr Sy qui indique que l’ordre est garant du maintien de la compétence du corps médical.
A l’en croire, dans ce tableau, seuls les doctorants et ceux qui ont des diplômes équivalents pour exercer la profession peuvent s’y inscrire. Hormis les médecins militaires, explique le président de l’Onms, tous ceux qui veulent exercice la médecine sont obligés de s’inscrire à l’Onms. «L’ordre a un pouvoir important que le législateur lui a confié, c’est le pouvoir juridictionnel que les chambres lui ont confié», souligne Dr Alpha Boubacar Sy qui renchérit : «nous sommes confrontés à l’exercice illégal de la profession que l’on voit tous les jours à travers les médias. Nous avons de plus en plus des procès dans ce cadre. C’est pourquoi, il est important que ces tableaux qui regroupent la hiérarchie A et B soient connus de toutes les institutions du Sénégal.
Pour le vice-président de l’Onms, Dr Joseph Mendy, nul ne peut exercer la médecine qu’avec l’obtention d’un diplôme de médecine ou titulaire. «Il faut être de nationalité sénégalaise, inscrit à l’ordre. Faute de quoi, le patricien exerce illégalement la profession. C’est un délit pénal qui engage la responsabilité du praticien. Il peut être poursuivi par la Cour pénale», martèle le neurochirurgien qui indique qu’avant 2006, les médecins inscrits étaient au nombre de 150. « Ce n’est qu’après cette période qu’il y a eu une prise de conscience des médecins par rapport à la nécessité de protéger la profession et les populations, ainsi les médecins ont adhéré à l’inscription qui est de 1007 médecins », dit-il. De son avis, ce nombre ne représente que 50 à 60% de l’ensemble des médecins et a pour conséquence un mauvais traitement des patients jusqu’à la prise en charge financière et la surfacturation des populations. «L’autre conséquence, c’est la montée du charlatanisme. En plus de nos charlatans, il y en a qui viennent d’autres pays pour s’installer au Sénégal. Ils donnent de faux bilans et on dirait qu’ils utilisent une machine extra terrestre qui donne en une minute tout ce que vous avez dans le corps. Ce qui décrit le principe rationnel de la médecine», argue Docteur Joseph Mendy. A noter que ce tableau sera publié dans tous les commissariats, les ordres et au niveau de leur portail web.
CAS D’EXERCICE DE PROFESSION ILLEGALE DE LA PROFESSION : L’INFIRMIER CHEF DE POSTE DE DIOFIOR JUGE AUJOURD’HUI
Le procès fixé aujourd’hui, l’Ordre national des médecins du Sénégal a réagi face à ce qu’il assimile à un «exercice illégal de leur profession» par l’infirmier chef de poste de Diofior. Ce dernier avait fait une échographie à une femme enceinte, ce qui a mis dans tous ses états le Sames en dénonçant cette pratique. Le président de l’Ordre national des médecins bat en brèche la thèse selon laquelle c’est un médecin belge qui l’a déclaré compétent pour faire l’échographie. « L’infirmier chef de poste est sous la responsabilité du médecin-chef de district. Il n’est pas donc dans l’exercice de ses fonctions», tonne le médecin qui regrette que leur collègue médecin qui l’a dénoncé soit muté. «C’est le Procureur qui s’est autosaisi de cette ffaire», dit-il. Le vice-président de l’Ordre national des médecins, Joseph Mendy, annonce une campagne de contrôle durant laquelle, les coupables seront traduits devant les juridictions compétentes. Les sanctions disciplinaires peuvent aller jusqu’à la radiation temporaire ou définitive, ou une condamnation ferme et ainsi qu’une peine lourde contre les récidivistes», lance le neurochirurgien. Sur les missions humanitaires, Dr Joseph Mendy soutient que dans d’autres pays, c’est l’Ordre qui donne une autorisation temporaire d’exercice de la profession. « Mais au Sénégal, on ne sait pas qui fait quoi. Des missions humanitaires distribuent parfois des médicaments périmés, c’est un problème de santé publique», alerte ce professionnel.