LES BLOUSES BLANCHES ENVAHISSENT LA RUE
ZIGUINCHOR-EN CROISADE CONTRE LEURS « DIFFICILES » CONDITIONS DE TRAVAIL
Fortement mobilisées devant le nouvel hôpital de la paix, les blouses blanches de Ziguinchor ont investi, hier matin, les rues de Ziguinchor pour décrier leurs mauvaises conditions de travail. Une série de doléances en bandoulière, ces travailleurs de la santé avec des brassards rouges ont déversé leur colère dans les rues de la capitale du sud.
Retard de salaires des contractuels, paiement des heures supplémentaires, plan de carrière, voire recrutement : telles sont les doléances agitées par ces agents de santé qui ont profité de ce mouvement de grogne pour exhiber une plateforme revendicative locale qui tourne autour des points saillants comme l’installation d’un bloc opératoire dans le centre de santé de Bignona. Un bloc opératoire qui, selon le Secrétaire Général de l’Union Régionale du Sutsas Ousmane Mbaye, « contribue au désengorgement des hôpitaux de Ziguinchor, à la lutte contre la mortalité maternelle et infantino-juvénile, à l’optimalisation du pronostic de service pour les évacuations des districts de Bounkiling, Diouloulou, Thionk Essyl».
Appuyés par leurs collègues de Bignona qui ont débarqué à bord de cars de transport, ces agents de santé ont décrié également le retard de remboursement de la Couverture médicale universelle (Cmu) car, ont-ils déclaré, « l’initiative de gratuité 0-5 ans, préfinancée par les structures sanitaires déjà à genoux ne peut continuer que lorsque les remboursements seront effectivement mensualisés ».
Et comme si cela ne suffisait pas, la question des fonds de dotation de l’Etat a été soulevée par ces blouses blanches qui, par la voix de Ousmane Mbaye, pensent que « la rétention totale ou partielle des fonds de dotation en santé par les communes, particulièrement dans le Bignona et Ziguinchor, ne participe pas du bon fonctionnement des structures de santé à l’heure de la Cmu ».
Après un tour à la gouvernance pour remettre leur mémorandum au chef de l’exécutif régional, les marcheurs ont rallié le district sanitaire de Ziguinchor plus connu sous le nom de l’hôpital Silence pour une assemblée générale d’informations. Ainsi, le temps d’une matinée, ces blouses blanches ont déserté leurs structures sanitaires pour déverser leur colère dans la rue et exhiber tout le mal dont elles souffrent.