«LES MALADIES DITES RARES SONT SOUVENT MORTELLES»
DR PAPE SAMBA DIEYE MEDECIN CHEF DE DISTRICT GUEDIAWAYE
Le Sénégal s’est joint dans la communauté internationale en célébrant la 10ème édition de la journée internationale des maladies rares. Une occasion saisie par le Dr Pape Samba Dièye médecin chef de district Guédiawaye pour révéler que les maladies dites rares touchant 0,2 % des populations sont souvent mortelles.
Le Sénégal s’est aujourd’hui aligné en 35ème pays du monde à célébrer la journée internationale des maladies rares. En marquant cette 10ème édition, l’Association Humanitaire Contre les Maladies (AHCM) en partenariat avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale a organisé une conférence sur ces maladies dites rares. Estimées à plus de 7000 à travers le monde, ces pathologies dont certaines résultent d’affections négligées peuvent souvent être mortelles. C’est du moins ce qu’a révélé le médecin chef du district de Guédiawaye, le Dr Papa Samba Dieye qui a fait une longue présentation sur la question. Révélant de l’importance que les autorités accordent à cette journée, il a tenu à rappeler que ces affections même si elles sont rares ou négligés nécessitent d’être prises en considération par le système de santé. C’est pour cela a-t-il soutenu que l’OMS a incité ses Etats membres de la célébrer les 28 février de chaque année ou le 29 de ce mois (mars) tous les quatre ans. Le médecin de prévenir aussi qu’il n’existe pas des moyens thérapeutiques contre ces maladies dites rares et qui peuvent être mortelles.
En faisant un tour d’horizon de ces pathologies multiples, il a pris le cas au Sénégal de la fièvre de la vallée du Rift (fvt) qui s’est signalée en 2015. Et que même si un seul cas a été décelé, cela mérite une surveillance épidémiologique a-t-il ajouté car la maladie est due à la zoonose virale qui provient des moutons et qui peut être transmis à l’homme. Le médecin a aussi fait cas du virus Zika qui avait défrayé la chronique et qui se transmet par voie sexuelle. Il a été aussi détecté dans le sperme, le sang, l’urine, la salive ainsi que les liquides organiques trouvées dans le cerveau et est à l’origine des handicaps physiques et des troubles de l’apprentissage chez les enfants à leur naissance. Toutefois, cette maladie générée par les mariages consanguins pourrait être évitée.
Le médecin a également cité la maladie de la vache folle ou Creutzfeldt-Jakob qui a longtemps défrayé la chronique en Europe en tant pathologie rare qui risquait de se propager. Ce qui justifie, selon toujours le médecin du district de Guédiawaye, que les services de santé veillent sur les importations de viande de bœuf ou de ses dérivés. D’autres types de maladies rares sont de plus en plus détectés. C’est aussi le cas de la micro céphalée ou l’enfant mongolien né avec une petite tête causée par une maladie génétique due à une grossesse tardive chez la femme âgée. Ces quelques exemples sont hélas tirés de plus de 7000 pathologies rares détectées à travers le monde dont les causes sont quelques fois méconnues.
A la suite de cette présentation, une autre thématique a porté sur la rhumatologie animée par le Dr Thiéndella Yetna, du Chu le Dantec.
DR MOUNIR DIA, CARDIOLOGUE AU CENTRE MEDICO SOCIAL DE LA FONCTION PUBLIQUE : Les angines mal soignées sont sources de complications cardiaques
Les angines répétées accusent à la longue, un gros risque pour le cœur. Si elles ne sont pas soignées correctement, elles peuvent créer des complications cardiaques graves dont la prise en charge est financièrement lourde. Cet avertissement a été lancé samedi 4 mars par le Dr Mounirou Dia, cardiologue au centre médico-social de la fonction publique, lors de la première célébration au Sénégal de la journée internationale des maladies rares organisée à l’hôtel de ville de Guédiawaye par l’Association humanitaire de lutte contre les maladies (Ahlm).
Soignées à temps par des médicaments pas du tout chers, quand elles sont négligées, les angines chez les enfants de 5 à 15 ans peuvent conduire à de graves complications dont la prise en charge est très onéreuse, sans compter la souffrance du malade. Causées par bactéries ou microbes qui peuvent être éliminées par antibiotique sans difficulté majeure, les angines appelées littéralement Wakhous en «Wolof» qui ne sont pas traitées à temps peuvent cependant avoir des conséquences dramatiques. A l’occasion de la première journée de célébration des maladies rares organisée au Sénégal par l’Association Humanitaire contre les maladies (AHCM), le cardiologue a alerté son auditoire attentif sur les risques encourus par la négligence de faire soigner correctement cette affection chez l’enfant. Avec une projection audiovisuelle très explicite, le spécialiste a démontré comment l’angine calmée évolue au fil des années jusqu’à détériorer le système cardiaque et causé des ennuis regrettables sur la santé dont la valvulopathie et l’insuffisance rénale.
Devant les participants à cette rencontre instructive qui a enregistré la présence du médecin chef de district de Guédiawaye, du responsable des jeunes et des affaires socio-sanitaires de la mairie, des «Bajenou Gokh» et d’une assistance nombreuse, le médecin a surtout interpellé les collectivités locales ainsi que les associations locales pour une vaste campagne de prévention contre les angines négligées.
Premières causes d’hospitalisation
Et pour mieux tirer la sonnette d’alarme, le médecin fera remarquer que les angines négligées sont devenues les premières causes d’hospitalisation dans les services de cardiologies. Le médecin de faire remarquer ensuite qu’il n’existe pas encore de statistiques réelles sur la morbidité et la mortalité des cas enregistrés au Sénégal, mais a tenu à avertir que le mal est devenu de plus en plus fréquent. Il a tenu aussi à saluer le nouveau centre Cuomo qui va permettre aux enfants atteints de ces maladies négligées d’être prises en charge.
Mohamed Yehounou vice-président de l’association a salué l’importance de cette rencontre qui introduit une sensibilisation dans un cas de maladie causée par la négligence et demandé aux autorités de rejoindre leur association dans un ensemble d’actions qui visent à assurer à la population de la banlieue et de l’intérieur du pays des interventions dans plusieurs domaines de la santé.
Le représentant du maire a, quant à lui, montré l’importance de la conférence pour les populations avant de saluer le fait que la ville de Guédiawaye soit à l’honneur pour la première célébration de cette journée des maladies rares.