POLIOMYÉLITE : L’OMS ANNONCE LA VACCINATION DE PLUS DE 116 MILLIONS D’ENFANTS
Dakar, 24 mars (APS) - Plus de 116 millions d’enfants seront vaccinés, à partir de la semaine prochaine contre la poliomyélite dans 13 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, annonce l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sans donner de détail sur la date exacte de la campagne.
Dans un communiqué daté du 23 mars, l’OMS précise que 190 000 vaccinateurs seront mobilisés à cet effet, avec l’objectif de ‘’faire disparaître le dernier bastion’’ de cette maladie sur ce continent africain.
"La campagne de vaccination synchronisée, l’une des plus grandes jamais organisées en Afrique, fait partie des mesures urgentes pour mettre définitivement fin à la poliomyélite sur ce continent’’, insiste-t-elle.
Cette campagne de vaccination va concerner le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Sierra Leone et le Tchad.
"Tous les enfants de moins de 5 ans dans les 13 pays […] seront simultanément vaccinés dans le cadre d’un effort coordonné pour renforcer l’immunité des enfants contre la poliomyélite à l’échelle continentale’’, explique l’OMS.
En août 2016, quatre enfants ont été paralysés par cette maladie dans des zones d’insécurité de l’État de Borno, au nord-est du Nigéria, généralement considéré comme étant le dernier endroit en Afrique où le virus reste implanté.
"Il y a 20 ans, Nelson Mandela a lancé la campagne panafricaine "Bouter la polio hors d’Afrique", a rappelé le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.
"À cette époque, la poliomyélite était endémique dans chaque pays du continent et, chaque année, cette terrible maladie paralysait plus de 75 000 enfants pour tout le reste de leur vie. Grâce au dévouement des gouvernements, des communautés, des parents et des personnels de santé, elle est maintenant combattue jusque dans son dernier réservoir’’, ajoute t-il.
Le Dr Moeti a prévenu cependant que ce progrès était fragile, compte tenu du potentiel épidémique du virus. Bien que confiné dans une région proportionnellement petite du continent, les experts ont averti que le virus pouvait se propager facilement dans des zones mal protégées des pays limitrophes.
C’est la raison pour laquelle les ministres de la Santé publique des 5 pays du bassin du Lac Tchad – le Cameroun, le Niger, le Nigéria, la République centrafricaine et le Tchad – ont déclaré que la flambée était une urgence régionale de santé publique et se sont engagés à organiser de multiples campagnes de vaccination synchronisées.
La directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Marie Pierre Poirier, estime qu’’’avec l’engagement résolu des dirigeants africains, on peut s’attendre à ce que ce dernier réservoir finisse par être balayé’’.