VIDEOMAARIF NE DIRIGERA PAS CETTE ECOLE
Madiambal Diagne sur la notification de fermeture de Yavuz Selim
Le groupe scolaire Yavuz Selim a fait face à la presse hier dans leurs locaux pour parler de la notification de fermeture qu’ils ont reçue de l’Etat du Sénégal. Ainsi, le gouvernement persiste et signe sur la fermeture de l’établissement.
Le groupe Yavuz Selim n’est pas au bout du tunnel. Le gouvernement du Sénégal par le biais du ministre de l’Intérieur lui a envoyé une notification de fermeture hier. Pour cela, le groupe a convoqué la presse pour des éclaircissements. Le président du conseil d’administration,
Madiambal Diagne est sur une logique de dialogue avec l’Etat du Sénégal. « Dés le début, les autorités ne parlaient que de la sécurité publique mais dans la notification, cela n’est nullement indiqué. Nous allons demander la rétractation de la justice. Nous n’accepterons pas que Maarif dirige cette école. Nous ne sommes pas dans une logique de dédommagement.
Nous sommes pour le dialogue, les Turcs sont dans ce pays depuis plus de 20 ans et ils ont commencé au plus bas. Nous restons ouverts au dialogue et nous allons faire valoir nos droits », tonne-t-il. Pour l’avocat du Groupe, Me Boucountou Cissé, cet arrêté n’honore ni notre pays ni ses auteurs.
« L’arrêté range le Sénégal dans les Républiques qui ont accepté de tordre la loi pour faire plaisir au prince quelque part, ce prince turc. J’avais dit la dernière fois que dans les démocraties achevées où on a fini de consolider l’Etat de droit, jamais on n’acceptera de suivre la volonté du prince turc si elle est contraire à la loi et au bon sens », affirme-t-il.
Poursuivant son propos, il indique : « L’arrêté date du 07 décembre et nous sommes aujourd’hui le 11 janvier. Plus d’un mois pour la notification. Nous constatons que l’accouchement a été long et douloureux. L’Etat voulait tailler sur mesure un arrêté en lui donnant un contenu qui n’est pas le contenu réel et ils avaient beaucoup de peine à notifier cet arrêté ».
L’avocat du groupe pense que c’est une association qui est en train d’être créée et qui permet à l’autorité d’intervenir pour bloquer la marche de l’établissement. « Dans l’arrêté, c’est le ministre lui-même qui dit que cette association va être créée. Nous prenons acte de cet état de fait pour retirer l’autorisation qui a été accordée à la première association. Si tel est le cas, on doit informer celle-ci pour qu’elle convoque à son tour une assemblée générale pour dire qu’il y a un fait nouveau ».
«NE PAS VENDRE NOTRE AME POUR DES AEROPORTS»
Le droit dit que l’on ne peut pas associer deux personnes morales distinctes. Il y a l’association sénégalaise que dirige Madiambal Diagne et autres et celle turque appelée Maarif à qui l’Etat veut confier le groupe Yavuz Selim. « Si on veut lier notre sort à une association internationale, c’est impossible en droit parce qu’il y a deux personnes morales distinctes qui ont une personnalité juridique distincte. Le ministre ne peut pas se substituer à l’assemblée générale.
Dans l’arrêté, le but visé est la fermeture de l’établissement et la remise de l’établissement à d’autres mains. Nous sommes en face d’un détournement de pouvoir », soutient-il. L’avocat informe qu’ils vont saisir la cour suprême. « Nous allons saisir la cour suprême pour un recours en annulation pour excès de pouvoir. L’Etat sait que ce sont des milliards qui ont été investis ici. Pour des aéroports que l’on nous promet, cela ne vaut pas la peine de vendre notre âme au diable », regrette Me Boucountou Diallo.
Présent lors de ce face-à-face avec la presse, le mouvement « Y en a marre », par le biais de Fadel Barro s’est indigné de cette décision de l’Etat. « Il s’agit de se mobiliser pour préserver notre honneur et notre dignité. Si nous laissons notre Etat exprimer cette faiblesse face aux autres, le Sénégal ne sera plus ce pays de la téranga. C’est le combat des Sénégalais et c’est une question de souveraineté. Ce sont les valeurs qui construisent un pays ».