BOCAR SAMBA DIEYE GAGNE DEVANT LA COUR D’APPEL
AFFAIRE DU RIZ IMPROPRE A LA CONSOMMATION
L’affaire du riz impropre à la consommation qui a valu au magnat du riz, Bocar Samba Dièye, un placement sous contrôle judiciaire en avril 2016, ne devait plus causer des insomnies au vieil homme de 83 ans. il a obtenu récemment, devant la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar une main levée des scellés. ce qui lui permet de disposer de près de 20 000 tonnes de riz qui lui ont coûté 500 millions FCFA, mais la marchandise ne pourra être vendue que pour la consommation animale, puisque le produit s’est déprécié. Une sorte de victoire des commissaires aux enquêtes économiques sur les gendarmes, puisqu’à l’époque, un bras de fer opposait les deux entités au sujet de la procédure.
La Cour d’appel a donné raison à Bocar Samba Dièye dans l’affaire du riz prétendument impropre à la consommation, pour laquelle il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire en avril 2016. La juridiction de seconde degré a tranché en faveur du magnat du riz dans ce dossier aux relents de bras de fer entre commissaires aux enquêtes économiques et gendarmes. La chambre d’accusation a finalement ordonné une mainlevée des scellés sur le riz qui sera remis à la disposition de son propriétaire, mais il ne pourra être vendu que pour la consommation animale. Pour rappel, c’est à la suite d’une enquête menée par les hommes en bleu, que le célèbre commerçant a été placé sous contrôle judiciaire pour mise en vente de produit impropre à la consommation. La gendarmerie avait fait faire une enquête à l’Institut de technologie alimentaire (Ita) qui avait conclu que le riz était impropre à la consommation, d’où la procédure. Les conseils de B S Dièye ont décelé un vice de forme, arguant que, puisqu’il s’agit de matière commerciale, le dossier devait être transféré à la direction du commerce. Fort de ces arguments, ils ont attaqué la décision devant la Cour d’appel et obtenu la mainlevée de la saisie de la marchandise. Le laboratoire du commerce avait attesté que le riz était propre à la consommation.
BOCAR SAMBA DIEYE NE JUBILE PAS : «COMME LATDIOR, ON VA SE BATTRE JUSQU’A LA MORT»
Selon une source au fait du dossier, un laboratoire d’analyse parmi les plus modernes en Afrique de l’Ouest avait dit que seule la direction du Commerce intérieur est habilitée à dire si oui ou non, un riz est impropre à la consommation. Les gendarmes devaient se contenter de constater les faits. Il s’agissait d’une cargaison de 48 000 tonnes qu’un Indien avait fait venir au Sénégal. Bocar Samba Dièye avait acheté 20 000 tonnes et sur cette quantité, il en a vendu 40 tonnes. Au cours d’un entretien accordé à « L’As », Bocar Samba Dièye avait présenté un rapport d’analyse du Laboratoire nationale d’analyse et de contrôle (Lnac) dans lequel il était noté que la marchandise est arrivée le 16 novembre 2015. En bas, à la conclusion, il était écrit : « échantillon conforme à la norme NS03-029 de juin 1956 en ce qui concerne les critères déterminés ».
Le second document de l’Ita, signé par le chef de la division contrôle, le Dr Y Diallo, concernait un contrôle de qualité fait le 13 avril 2016 sur 500 g de riz brisé. L’échantillon a été reçu le 7 avril 2016 et l’analyse phytosanitaire a été signée le 12 avril 2016. Elle conclue : impureté 0, 1, infestation 0. Il est à rappeler que cette affaire fait suite à une enquête de la Brigade de Recherches de la gendarmerie de Faidherbe. Le commerçant a été entendu par les hommes en bleu jeudi 7 avril 2016. Ils lui ont demandé les factures, les déclarations de douane, les chèques, etc. Le vendredi 8, il a été conduit à 10 heures devant le juge, son fournisseur indien a été placé sous mandat de dépôt. Lui, a été convoqué pour le lundi et c’est ce jour qu’on l’a placé sous contrôle judiciaire, après des heures d’audition. Dans le cadre de cette transaction, Bocar Samba Dièye avait dit avoir casqué 69 325 515 FCFA pour la douane. Le riz lui avait coûté 500 millions de FCFA.
Joint au téléphone Bocar Samba Dièye ne jubile pas : « Comme Lat-Dior, on va se battre jusqu’à la mort, la bataille n’est pas terminée, nous allons devant la Cedeao».