BRAQUAGE DES TERRES DE DAKAR-YOFF
Depuis neuf mois, l’Aéroport international léopold sédar senghor est fermé - Conséquence : c’est la ruée vers les terres de Dakar-Yoff officiellement devenu, pourtant, un aéroport militaire
Depuis neuf mois, l’Aéroport international léopold sédar senghor est fermé suite à l’ouverture de l’Aéroport international blaise Diagne (AIBD). Conséquence : c’est la ruée vers les terres de Dakar-Yoff officiellement devenu, pourtant, un aéroport militaire. bénéficiant d’une complicité des services étatiques, des gangsters du foncier ont entrepris de « dépecer » les 800 hectares de terrains de l’ancien aéroport.
L’ouverture de l’Aéroport international blaise Diagne (AIBD) de Diass a provoqué la fermeture du mythique aéroport de Dakar-Yoff qui s’étend sur plus 800 hectares. cette délocalisation a déclenché une âpre bataille entre opérateurs immobiliers et autres spéculateurs fonciers pour le contrôle des terres restantes (près de 450 ha) dont la valeur estimative est de 1.200 milliards cfa. Ces derniers temps, les riverains autochtones quise sont aventurés dans la zone aéroportuaire ont eu à éprouver un sentiment de regret et de tristesse : le patrimoine foncier de Dakar-Yoff fait déjà l’objet d’une spéculation à grande échelle. Les uns commencent déjà à contrôler leur territoire foncier, les autres font la reconnaissance des lieux dans le but de mieux actionner ultérieurement les bulldozers.
Par exemple sur la « bande verte » jouxtant l’aéroport, de nombreux chantiers sortent de terre. ici, les morcellementsclandestins et autres attributions à caractère népotique sont effectués par les services de l’Etat avec la complicité de certaines autorités coutumières de Yoff. L’accusation émane d’un opérateur immobilier très actif dans le domaine aéroportuaire. D’abord, il tient à nous préciser que, depuis le transfert des activités de l’aéroport Léopold Sédar Senghor vers Diass, la zone jadis frappée de nombreuses interdictions, semble avoir perdu sa sensibilité à l’usage d’habitation. Conséquence : ce gigantesque espace foncier libéré est pris d’assaut par des bulldozers, équerres optiques et autres instruments de topographie annonçant des travaux tous azimuts. Autrement dit, tout porte à croire qu’un schéma de loto en mode « tong-tong » se dessine lentement dans la zone : les petites « mises » foncières au profit des pontes nationaux et la « cagnotte » aux futurs investisseurs étrangers. Et Dieu sait qu’il y a de quoi se partager dans ce vaste domaine aéroportuaire !
Des alentours de l’ancienne aérogare des pèlerins en passant par l’ex -centre de maintenance d’Air Afrique jusqu’aux abords de la piste de décollage, les travaux s’accélèrent et les maisons poussent comme des champignons. Même la zone estampillée « servitude de l’aéroport » n’est pas épargnée par l’offensive foncière !
De la «bande verte» à la « bande noire»…
Sur presque toute la réserve foncière du « défunt » aéroport, la guerre des baux et des titres fonciers vrais ou bidons fait rage ! ce, au grand bonheur d’un cercle restreint de bénéficiaires composé de dignitaires religieux, coutumiers et autres, hommes d’affaires et autorités étatiques. Lesquels savourent les fruits du brigandage après s’être foncièrement bien servis. D’ailleurs sur place, courtiers et « géomètres » dénoncent cet homme d’affaires très proche du pouvoir qui s’est tapé une superficie de 5.000 m2. Sur place, force est de constater que la fameuse cité « tobago », que l’Etat avait démolie, risque également de renaitre de ses décombres. Car des entrepreneurs du dimanche commencent à grignoter sur cette « bande verte » comme l’attestent les quelques piquets qui y font le… guet. comme des voleurs ! et si aucune réprobation ou aucun bruit ne se fait entendre sur cette « bande noire », nos spéculateurs s’empareront de leurs truelles pour passer à l’acte !
Lors de la campagne électorale de 2012, le candidat Macky Sall, ayant constaté et déploré la boulimie foncière de l’ancien régime de Me Wade — auquel il avait appartenu ! —, avait promis qu’une fois élu, il allait organiser un audit foncier national en vue de faire toute la lumière sur les conditions dans lesquelles les terres de l’aéroport de Dakar-Yoff ont été distribuées ou attribuées. Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient ! il est vrai qu’entre-temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avec la délocalisation de l’aéroport de Dakar vers Diass. Mais bien avant le transfert, en lieu et place d’un audit, beaucoup de villas ont été « coulées » en béton dans la zone. Pour dire qu’entre les régimes des présidents Wade et sall, la boulimie foncière n'est qu'une continuité en béton...