DEUX RESPONSABLES DE LA CELLULE DE SANTESSOU ARRETES ET DEFERES AU PARQUET DE THIES
MEURTRE D’UN JEUNE HOMME PAR LE KANKOURANG A MBOUR
Pape Mboup et Pape Mamadou Keita devront donner des explications très convaincantes pour échapper aux mailles de la justice qui s’est saisie du meurtre de Mamadou Top le 10 septembre dernier. respectivement responsable de la cellule de Santessou et guide de Kankourang, Pape Mamadou Kéita et pape Mboup ont été arrêtés et déférés au parquet de Thiès pour non dénonciation d’un crime, complicité de crime et participation à une manifestation non autorisée.
L’étau se resserre autour de deux responsables de la collectivité manding après le meurtre de Mamadou Top survenu le 10 septembre. Mardi dernier, deux responsables de la cellule de Santessou ont été arrêtés et déférés au parquet suite au drame imputé au «kankourang» accusé d’avoir sectionné les veines de Mamadou Top, un jeune de 17 ans. Hier mercredi, les mis en cause ont bénéficié d’un retour de parquet. Ils sont poursuivis pour non dénonciation d’un crime, complicité de crime et participation à une manifestation non autorisée.
Soupçonné par la collectivité mandingue d’avoir infiltré les selbes (accompagnateurs), Mamadou Top a été sauvagement battu. Acheminé à l’hôpital pour des soins, il a rendu l’âme après quatre jours d’hospitalisation. Mais selon une version servie par ses proches, le jeune avait déboursé une certaine somme d’argent pour être initié au kankourang. Malheureusement, ses vis-à-vis n’ont pas respecté leur engagement. Las de courir vainement derrière ses sous, il a tenté un forcing qui lui a été fatal. Il ressort de l’enquête préliminaire que c’est le kankourang qui lui a sectionné les veines, entrainant ainsi sa mort. En effet, le port du kankourang requiert une grande discrétion. C’est un cercle très restreint qui donne la responsabilité à un individu de se vêtir en kankourang. En cas de sortie, le responsable de la cellule et le guide du kankourang sont les premiers responsables.
Cependant devant les enquêteurs, les deux mis en cause ont refusé de coopérer. Mboup et Keita n’ont pas donné l’identité de la personne qui a porté le kankourang le jour des faits d’où le délit de non dénonciation du crime. En tant que responsables moraux aussi, ils sont poursuivis pour complicité de crime. Ce qui aggrave davantage l’affaire, c’est que le jour du drame, le préfet n’avait pas autorisé de sortie du kankourang.
Après les faits, l’ancien commissaire de police et responsable de la collectivité mandingue a fait son mea culpa. «Le dimanche 10, était prévu le diambadon (la danse des mandingues) et le dimanche suivant, c’est-à-dire le17, le kankourang est autorisé à sortir. Malheureusement, ce dernier est sorti avant la date retenue et il s’en est suivi mort d’homme. Nous regrettons beaucoup ce qui s’est passé. Même si la famille éplorée n’a pas porté plainte, cela n’empêche pas le ministère public d’enclencher une action judiciaire. Mais, nous sommes de tout coeur avec les gens arrêtés. Une délégation se rendra auprès de leur famille pour leur manifester notre soutien », indique le secrétaire général adjoint de la collectivité mandingue. A la suite de cela, la police a sorti les gros moyens pour mater les fauteurs de trouble. Pour le moment, le préfet Saër Ndao n’a pas pris de décision interdisant la sortie du kankourang. C’est pourquoi, le secrétaire adjoint de la collectivité mandingue appelle au calme.