IDRISSA NDONG ENCOURT SEPT ANS DE PRISON
DETOURNEMENT DE 98 MILLIONS A LA POSTE
En détention depuis le 31 octobre 2013, l’ancien receveur de la poste de sébikotane, Idrissa Ndong risque de prolonger pendant longtemps son séjour carcéral, si le tribunal suit le représentant du parquet dans sa demande de répression. en effet, le maître des poursuites a requis sept ans de prison contre le prévenu qui a comparu, hier, à la barre du tribunal correctionnel pour détournement de deniers publics portant sur 98 millions francs Cfa. il sera édifié sur son sort le 2 mars prochain.
98 millions francs Cfa ! C’est le préjudice occasionné par Idrissa Ndong dans sa gestion en tant que Receveur de la Poste de Sébikotane. Le pot aux roses a été découvert le 24 septembre 2013 à la suite d’un contrôle inopiné d’un inspecteur de la Poste qui a découvert un trou de dix millions. Un montant qui ne constituait que la partie visible de l’iceberg. En effet, lorsque des investigations ont été approfondies, le montant du préjudice est monté crescendo. Le receveur a manipulé les comptes des tiers pour effectuer des opérations fictives. Il a, à cet effet, manipulé frauduleusement 52 comptes pour en soutirer plus de 30 millions.
Outre la manipulation des comptes de clients, le Receveur s’est également sucré à travers les factures de la Sénélec ou de la Sonatel. A la barre, le prévenu n’a pas contesté les faits. A l’en croire, en plus de l’argent des clients qui alimentait sa caisse, il effectuait un recouvrement parallèle de l’argent d’autres particuliers. Seulement, lorsque la Poste de Sébikotane a été cambriolée, le 3 avril 2013, il a enregistré un déficit de 20 millions. Un montant composé aussi bien de l’argent des clients que des particuliers.
Toutefois, le Receveur n’a jamais fait état de ce recouvrement parallèle à ses supérieurs hiérarchiques et a préféré rembourser le montant du préjudice en manipulant les comptes des clients de la Poste. En effet, après avoir encaissé le versement des clients, il inscrivait le montant dans leurs carnets, mais aucune trace dans sa caisse. Par cette méthode, il ne voulait pas dit-il, que cette affaire s’ébruite. Mais, mal lui en a pris. Dos au mur, le prévenu assume et révèle qu’il n’a jamais voulu se soustraire de la justice.
A l’en croire, il avait la possibilité, pendant sept mois, de prendre la poudre d’escampette. Mais, il a préféré rester au Sénégal pour éponger cette dette. Une attitude qui ne le dédouane nullement aux yeux du représentant du parquet qui estime que le prévenu, en sa qualité de fonctionnaire, ne bénéficie nullement de circonstances atténuantes. Pire, il ne pourra pas écoper d’une peine assortie du sursis. En effet, pour bénéficier d’une telle décision, il faut auparavant cautionner avant jugement le tiers du montant du préjudice. Ce qui n’a pas été fait, relève le substitut du procureur qui sollicite dans la foulée une peine de sept ans de prison contre le Receveur de Poste.
En sus de cette répression salée du parquet, l’Agent judiciaire de l’Etat a réclamé 150 millions Fcfa en guise de dommages et intérêts. A l’image du prévenu, son conseil estime que les faits sont constants. Seulement, il a rappelé que l’objectif de l’argent détourné n’était pas destiné à un investissement personnel ou à s’enrichir illégalement, mais de rembourser des dépôts parallèles emportés lors du cambriolage du bureau de Sébikotane.
Poursuivant, il considère que le montant réclamé par l’Agent judiciaire de l’Etat en guise de dommages et intérêts est exagéré; non sans inviter le Tribunal à revoir à la baisse cette somme. De plus, l’avocat révèle que la Poste est une société nationale avec une autonomie financière et à ce titre, la présence de l’Agent judiciaire ne s’explique pas. En attendant le délibéré du juge le 2 mars prochain, Idrissa Ndong est retourné en prison où il séjourne depuis le mois d’octobre 2013.