«IL FAUT QUE LES SENEGALAIS FASSENT FACE AUX MALFAITEURS…»
OUMAR MAAL, DIRECTEUR GENERAL DE LA POLICE NATIONALE
Le directeur général de la police nationale (dgpn), Oumar Maal revenant sur le sentiment d’insécurité qui prévaut actuellement au Sénégal interpelle les sénégalais. conscient des défis auxquels sont confrontées les forces de l’ordre, le Dgpn demande aux citoyens de faire face aussi aux malfaiteurs pour assurer de manière immédiate leur sécurité en soutenant la police.
L’insécurité devenue grandissante ne laisse personne indifférent à travers le pays a fortiori le chef des policiers. Intervenant dans l’émission ‘’Saytou’’ de la Rts hier, le Directeur général de la Police nationale (Dgpn), Oumar Maal a invité les citoyens à être leur premier bouclier sécuritaire. Même s’il rappelle que cette mission est dévolue aux forces de l’ordre, il est d’avis que les citoyens doivent pouvoir faire face dans un premier temps, «car l’Etat ne peut pas mettre un policier derrière chaque Sénégalais».
Revenant sur la polémique soulevée par ses propos dans ce sens, le Dgpn précise qu’il voulait simplement dire que les populations doivent participer à leur sécurisation en dénonçant dans un premier temps les malfaiteurs et en s’impliquant ainsi dans la sécurisation immédiate de leur environnement, dans les quartiers, villages etc. «La sécurité est une affaire de tous. Il faut que tout Sénégalais qui voit quelque chose de louche dans son environnement, saisisse la Police qui va intervenir. Avec le développement des Tic, tout cela est possible et la sécurité et l’anonymat des lanceurs d’alerte seront garantis», explique Oumar Maal. «Il faut que les Sénégalais fassent face aux malfaiteurs.
Ces derniers ne sont pas plus courageux que les citoyens. Par exemple quand quelqu’un se fait agresser, si les témoins interviennent et crient sur lui dans un premier temps, il va reculer ou s’enfuir», déclare M. Maal qui confie toutefois que c’est à la Police de terminer ce travail en procédant à des arrestations.
SENTIMENT D’INSECURITE A DAKAR
Par rapport à la sécurité dans la capitale, le Dgpn rappelle que la population de Dakar est en progression depuis 1960 et la Police doit s’adapter. «Il y a beaucoup de quartiers populaires qui ont vu le jour avec des zones criminogènes du fait de la surpopulation et de la promiscuité. Il y a un sentiment d’insécurité actuellement à travers le pays, mais les services de sécurité sont présents et font leur travail sur le terrain. On a toujours été présents sur le terrain, même si on ne communiquait pas là-dessus. Chaque nuit, la Police est sur le terrain. C’est vrai que les malfaiteurs sont ingénieux et s’adaptent à toutes les conditions, mais c’est notre rôle aussi de tout faire pour être à leur niveau et les mettre hors d’état de nuire», renchérit le patron des flics. Sur les vols à bord de scooters, le Dgpn indique que c’est difficile d’enquêter sur ça car ils se font souvent avec des deux roues volées, lors des rassemblements sportifs. De ce fait, il considère qu’il faut immatriculer tous les véhicules à deux roues dans le pays pour pouvoir les contrôler, connaître les propriétaires en vue de pouvoir identifier les motos volées. Interpellé sur la mort du détenu Elimane Touré ; au commissariat du Port, le Directeur de Police a réaffirmé «qu’après autopsie, on a établi qu’il s’est réellement pendu».
ACCENTUATION DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET LA CYBERCRIMINALITE
Sur la cybercriminalité, il informe que la Police va monter en puissance avec une division sur ce secteur car il y a des cybercriminels dangereux qui opéraient entre le Sénégal, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire et d’autres continuaient d’arnaquer et de déplumer d’honnêtes gens sur internet. La Division des services techniques et scientifiques, poursuit-il, fait son travail dans les enquêtes qui demandent leur expertise. Dans ce sens, il informe que des informaticiens sont à la disposition de la Police pour faire face à la cyber criminalité. Par rapport à la lutte contre le terrorisme, il laisse entendre que la Direction du Renseignement national (Drn) est au courant de tout supposé terroriste qui entre dans le pays ; «c’est ainsi que les deux présumés Djihadistes ont été arrêtés il y a quelques semaines à Dakar. Il y a dans le dispositif aussi des arabisants qui travaillent avec la Police», révèle-t-il.
En outre, les intervenants sont revenus sur les grâces présidentielles en faveur de détenus qu’il faut revoir car disent-ils « on ne peut pas gracier quelqu’un et une semaine après qu’il commette un meurtre ». Le Dgpn a regretté les incidents qui se sont passés au Commissariat de Kolda avec le saccage de cette structure par des jeunes. Il demande aux citoyens de protéger aussi les policiers qui ont comme unique mission d’assurer leur sécurité.