«IL Y A DES RISQUES DE CIRCULATION DE 55 TONNES DE VIANDE D’ANE A DAKAR»
OUSSEYNOU NIANG DIALLO, CHEF DU SERVICE DEPARTEMENTAL DE L’ELEVAGE DE DAKAR
La multiplication des scandales alimentaires liés à la commercialisation de viande d’âne dans les marchés dakarois interpelle les professionnels du secteur. hier, lors d’une conférence de presse, l’association des bouchers de dakar qui regroupe 1144 membres s’est engagée à combattre ce phénomène. Pour Ousseynou Niang DIALLO, chef du service départemental de l’élevage à dakar, les risques de circulation d’une grande quantité de viande d’âne à Dakar sont probants et estimés à 55 tonnes. toutefois, il prévient que les dispositifs de contrôle du secteur empêchent toute possibilité pour cette viande d’âne d’intégrer le circuit de distribution de la viande.
Face à la recrudescence du phénomène de commercialisation de la viande d’âne, l’Association des bouchers de Dakar est montée au créneau pour dénoncer cette situation. Hier, au cours d’une conférence de presse, ils ont appelé les populations de Dakar à plus de vigilance face à cette grave menace de sante publique. D’autant plus que, informe l’association, une quantité importante de plus de 1.500 peaux de bourricots a été découverte cette semaine. «Nous avons constaté récemment 1.500 abattages d’âne équivalant à 75 tonnes de viande à la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas).
Par ailleurs, les services du ministère de l’Elevage ont mis sous contrôle 20 tonnes de cette viande pour la nourriture des animaux du parc de Hann et des chiens de race. Néanmoins, nous savons qu’il reste prés de 55 tonnes dont on ne connait pas encore la destination finale. Il y a de grands risques de circulation de cette quantité de viande d’âne à Dakar et dans tout le Sénégal », affirme Oussseynou Niang Diallo, chef du service départemental de l’élevage à Dakar. D’après le fonctionnaire au ministère de l’Elevage, la forte demande en viande et peau d’âne désormais vendue à 35.000 Fcfa l’unité pousse un certain nombre de personnes à vouloir s’impliquer dans ce trafic.
Toutefois, tient-il à rappeler, les dispositifs de prévention en collaboration avec les 1.144 bouchers membres de l’association empêchent toute possibilité pour cette viande d’âne d’intégrer le circuit de distribution de la viande à Dakar. « Nous sommes conscients que l’arrêté d’interdiction de l’abattage, de la vente et l’exportation de la viande d’âne va occasionner la multiplication des abattoirs clandestins. Mais, nous avons un système de traçabilité qui nous permet de certifier la viande qui provient des abattoirs de la Sogas et de Rufisque. Un dispositif qui permet aussi de traquer toute viande frauduleuse dans les 28 marchés de Dakar. Ce système nous donne la possibilité de connaitre avec exactitude la quantité de viande qui circule dans nos marchés.» déclare-t-il.
Un numéro vert pour dénoncer tout abattage clandestin Prenant la parole, Ousmane Fall, président de l’association, a déploré ce phénomène qui, selon lui, constitue une grave menace pour la santé publique des populations. Sur ce, il estime que le mode de fonctionnement de ce secteur ne permet pas l’entrée de ce type de viande dans le circuit. « Nous avons initié une série de mesures pour sensibiliser tous les professionnels du secteur face à cette menace. Par ailleurs, nous avons aussi décidé de mettre en place un numéro vert, en partenariat avec les délégués de marché, pour signaler aux autorités toute activité illégale. Nous demandons à l’Etat de renforcer les moyens de la gendarmerie et des autres forces de l’ordre pour qu’elles traquent jusque dans leurs derniers retranchements ces dangereux malfaiteurs », soutient-il. Et le responsable de l’association des bouchers d’ajouter : « Nous demandons aux populations de s’approvisionner en viande dans les marchés et éviter de les acheter dans des coins de rues. En outre, nous exhortons aussi les autorités à renforcer la surveillance des frontières ou passent souvent des choses répréhensibles ».