LA MAIRIE DESENCOMBRE LE MARCHE HLM SUR FOND D’ACCROCHAGES AVEC LES COMMERÇANTS
OPERATION DE DEGUERPISSEMENT NOCTURNE
La mairie des Hlm a déguerpi, samedi soir, les commerçants qui occupaient les axes routiers du marché. Une opération de désencombrement qui a occasionné quelques heurts.
La guerre entre marchands ambulants du marché des Hlm et la mairie persiste. En effet, samedi soir, aux environs de 22 heures, des policiers du Gmi fortement armés ont encadré les agents municipaux, sous la houlette de l'adjoint du maire, pour mettre en branle l’opération «Commune propre», initiée par la mairie. Elle visait à désencombrer les axes routiers qui mènent au marché des Hlm et les ruelles envahies par les commerçants.
Mais l’opération a viré à l’intifada. Car, frustrés et énervés, les quelques commerçants qui étaient présents ont voulu s’opposer au déguerpissement. Et c’est en usant de jets de pierres qu’ils ont tenté de faire face aux forces de l’ordre et aux agents de la mairie.
Dans les affrontements, l'imam Modou Mamour Diakhaté, responsable du marché des Hlm, a reçu un coup de barre de fer et s'est évanoui. Il a été par la suite évacué par les sapeurs-pompiers vers 00 heure à l'hôpital général de Grand-Yoff.
Selon Thierno Ndoye, chef de la Brigade de désencombrement de la commune des Hlm, «c'est depuis le mois de juillet passé qu'ont leur a envoyé des sommations. Et chacun d'entre eux en a reçu une pour quitter les lieux sur les plus bref délais». Parce que, a-t-il ajouté, la mairie a prévu une grosse somme pour mettre des pavages commençant des Hlm1 jusqu'à Cité-Port. Et pour que ce projet puisse se réaliser, il faut que les axes de la commune concernés soient nettoyés.
Contraint de se plier malgré eux, les marchands ambulants ont crié haut et fort qu’ils n’entendent pas renoncer et qu’ils vont se battre pour revenir. Car déterminés à gagner leur vie en ce lieu. «Ils nous ont surpris, mais nous ne nous laisserons pas faire. C’est le commencement de la guerre», a martelé, le bâton à la main et des soupirs incessants, Mamadou Dione, marchand ambulant.
Soutenant que «ça fait 10 ans qu'on est là et qu’on paye chaque jour que Dieu fait une quittance de 150 francs, et pour certains même 300 ou 500 francs», il a asséné qu’il n’est pas question de céder. «Durant les fêtes, on nous a vendu des places à 150 000 francs Cfa. Alors, quand ils disent qu'on a reçu des sommations, moi je dis que ce n'est pas vrai», a-t-il pesté soulignant qu’ils ne partiront pas. Car n’ayant pas où aller.
En effet, a indiqué Alioune Ndiaye, un autre ambulant: «La quasi-totalité d’entre nous a donné 300 000 au maire des Hlm, Ababacar Sadikh Seck, qui nous a soi-disant mis en rapport avec un promoteur du nom de Assane Fall qui doit bâtir un site en vue d'une centre commercial au ‘Parc Mazout’. Et depuis lors, nous n’avons rien vu, les promesses n’ont pas été tenues».