L’ASRED PREND LA DEFENSE DES BARBUS
LONGUE DETENTION PREVENTIVE DES IMAMS NDAO ET DIANKO
Pour que la «détention arbitraire dont ils sont victimes» cesse, l’association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (asred) demande que les prisonniers incarcérés pour des faits liés au terrorisme et qui sont en détention préventive depuis 7 ans, pour certains, soient jugés dans les plus brefs délais.
La situation des détenus, présumés innocents, incarcérés pour les délits liés au terrorisme, préoccupe au plus haut niveau, l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred). Certains, notent Ibrahima Sall et ses camarades, ont fait plus de sept ans de détention et «voient leurs droits les plus élémentaires, à savoir le droit à un procès équitable, être bafoués».
«Paradoxalement, le gouvernement du Sénégal prétend combattre ce fléau en foulant du pied les principes élémentaires des droits humains. Le doute si fragile, si léger profitant toujours aux détenus, ces Sénégalais réclament un procès pour laver l’immoral affront que l’Etat du Sénégal est en train de leur faire subir en les accusant, pour certains, à tort. Les exemples les plus patents sont ceux de l’imam Dianko détenu depuis 2010 et de l’imam, Aliou Ndao», relève l’Asred.
Toujours sur ce volet, elle a décidé de lancer une pétition pour que tous ces imams inculpés pour des faits liés au terrorisme soient jugés dans les plus brefs délais, mais surtout pour mettre un terme aux longues détentions préventives au Sénégal. Une correspondance sera envoyée à toutes les représentations diplomatiques accréditées au Sénégal, à tous les organismes internationaux des droits de l’homme, au Médiateur de la République et à la Cour de justice de la CEDEAO, «afin de mettre un terme à ces longues détentions préventives et arbitraires».
L’Asred estime par ailleurs que la recrudescence des morts dans les prisons sénégalaises est due en grande partie aux mauvaises conditions de détentions. A cela s’ajoute, le manque de moyens de l’administration pénitentiaire. Les agents sont marginalisés et bénéficient de misérables émoluments. «Ce qui explique leurs frustrations et leur démotivation. Dans certaines localités du pays, les détenus marchent pour se rendre au temple du Thémis faute de moyens de transport des établissements pénitenciers», note l’Asred dans la même note. «Pire, sur les 37 prisons que compte le Sénégal, seuls quatre médecins y officient. Au Sénégal, plus de 3.000 détenus sont en situation de longues détentions préventives de 06 mois à 12 ans, sans être jugés. Tous ces prisonniers sans jugement sont, dans les faits, victimes de détention arbitraire». S’adressant au tout nouveau ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, l’Asred lui suggère de soumettre aux députés de la XIIIe législature le vote d’une loi qui permettra aux magistrats d’élire par vote le procureur de la République. Pour finir, l’Asred informe que l’anniversaire du décès du détenu Ibrahima Mbow, tué par balle lors de la mutinerie du 20 Septembre 2016 à Reubeuss, sera commémoré chez lui à Thiaroye. L’association profite de cette occasion pour exiger que toute la lumière soit faite sur cette sinistre affaire.