«LE FAIT DE MENDIER TUE LE SENS DE LA DIGNITE DE L’ETRE HUMAIN»
Daaray Sembène Ousmane, Mpi-maison de la pédagogie de l’image a dressé un dur réquisitoire contre la mendicité. face à la presse, Dr Hadja Maï Niang directrice de la maison, ecrivaine-cinéaste, enseignant chercheur en Lettres, arts et civilisations (Lac) à l’université de thiès, a indiqué que la mendicité tue à petit feu le sens de la dignité de l’homme.
« Aucun Etat responsable ne destine ses enfants à l’errance et à la mendicité. Aucun Etat responsable ne laisse ses compatriotes handicapés voués à la mendicité : un gouvernement responsable ferait de la formation fonctionnelle des handicapés une norme, afin que ces derniers s’activent dans la vie socio-économique en vue d’un épanouissement personnel, voire familial et d’une vie décente ». Tels sont les propos tenus d’emblée par Dr Hadja Maï Niang, directrice de la Maison de la Pédagogie par l’Image, Ecrivaine-cinéaste, Enseignantechercheure en Lettres, Arts et Civilisations (Lac) à l’Université de Thiès. C’était lors d’un point de presse sur la mendicité des enfants. Une occasion pour elle de dresser un dur réquisitoire contre le fléau et d’affirmer : « pointer un doigt, c’est indexer, tendre la paume, c’est mendier et le fait de mendier tue à petit feu le sens de la dignité de l’être humain ». De l’avis d’Adja Maï Niang, « tout Sénégalais mû par le sens de la valeur humaine s’indigne devant l’image des enfants en errance qui vivent et font vivre en mendicité ».
Dans sa volonté de flétrir la mendicité et de lui opposer des comportements bâtis sur le socle des valeurs, elle déclare : « depuis l’aurore des temps, les Sénégalais ont reçu l’idée selon laquelle le fait de tendre la main en quête de pitance construit le sens de l’humilité de l’être humain. A cette idée reçue, idéologie culturelle et/ou religieuse, Daaray Sembène Ousmane, MPI-Maison de la Pédagogie de l’Image - répond : dans la culture, tout n’est pas valeureux».
A l’en croire, depuis 2008, Daaray Sembène, en tant que membre du Groupe des Organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers pour la protection des enfants (Goscptf), s’investit dans la lutte contre la mendicité des enfants et c’est heureux que l’Etat prenne conscience aujourd’hui de la gravité de ce phénomène, par l’action et la communication. « Le plus grand gouvernement sénégalais de tous les temps sera celui qui soulagera la souffrance des enfants dans la rue en les couvrant d’un milieu familial propre à l’épanouissement et à la formation humaine dans la décence », souligne Dr Adja Maï Niang.
Selon elle, la prise en charge de la problématique passe, entre autres, par « le renforcement des capacités d’accueil des centres publics et privés en les dotant de matériels et de finances, le renforcement des capacités du personnel intervenant dans la prise en charge, la mise à disposition de personnel spécialisé (des intervenants sociaux de rue), la vulgarisation de l’initiative de retrait des enfants au niveau communautaire, national, le renforcement des capacités des agents d’application de la loi (magistrats, policiers, gendarmes), le plaidoyer pour l’accélération de la procédure d’adoption de l’avant projet de loi portant statut, etc. ». Daaray Sembène plaide également pour la mise en place d’un « office national en charge des enfants désoeuvrés en vue du retrait définitif des enfants de la rue tout en apportant des mesures d’accompagnement pertinentes, concrètes, fiables».