LE FSA RECUSE MANSOUR SY
ORGANISATION DES ELECTIONS DE REPRESENTATIVITE SYNDICALE
En perspective des élections de représentativité syndicale prévues avant la fin de l’année, le front syndical autonome (Fsa) a tenu hier une conférence de presse pour décliner sa position. Selon le coordinateur du FSA, Sidya Ndiaye, le ministre du Travail et du dialogue social, Mansour sy est disqualifié pour organiser ces élections. par ailleurs, les syndicalistes réclament l’élaboration du fichier électoral, ce qui n’a pas été jusque-là pas fait.
Le Front syndical autonome (Fsa) reste méfiant par rapport à l’organisation et au déroulement des élections de représentativité syndicale. Le coordonnateur du front, Sidya Ndiaye, relève un certain nombre de préoccupations quant à la préparation, l’exécution et la proclamation des résultats mais aussi au contenu des textes juridiques et réglementaires qui consacrent l’organisation des élections de représentativité. «Ces élections ont, à coup sûr, un impact sur la construction, la vie et la sauvegarde du pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Leur tenue ne doit pas être préparée à la légère, encore moins exécutée sur la base de textes qui renferment un certain nombre de points inconsistants, non consensuels et troublants », martèle Sidya Ndiaye qui regrette l’absence jusqu’ici de commission nationale électorale. Très en verve, le leader de la Fgts estime que le ministre du Travail se retrouve avec de nouvelles compétences qui font de lui juge et partie par le biais d’un projet d’arrêté abrogeant et remplaçant l’arrêté ministériel du 22 mars 2010. «Le Fsa ne saurait accepter cette combinaison, ce manque de transparence et demande vivement qu’une commission nationale électorale soit mise sur pied et qu’une personnalité indépendante soit placée à la tête de ladite commission», tonne le syndicaliste qui s’interroge sur la période d’élaborations du fichier électoral. Il avertit toutefois que si les autorités veulent aller convenablement aux élections dans un climat apaisé, fait de transparence et de justice, le ministère de l’Intérieur devra se charger de son organisation.
Revenant sur le projet d’arrêté, le Fsa y décèle des manquements. Il s’agit du mode de scrutin majoritaire à un tour, du scrutin proportionnel, la périodicité de 5 ans au lieu de 3 ans, la candidature qui exclut les coalitions de centrales, l’absence de commission nationale électorale, le mode de délibération des commissions électorales, et le recours juridictionnel avec l’absence de délais qui ne doit pas dépasser un mois. « Nous avons constaté que la loi donne au ministre du Travail le pouvoir de fixer le seuil de représentativité de organisations syndicales à 10% à l’issue des élections sociales, là où pour l’élection présidentielle, le seuil est fixé par consensus à 50% pour près de 2 millions d’électeurs », dénonce Sidya Ndiaye qui soutient : «avec les actes posés par le ministère du Travail, la gouvernance du secteur souffre de beaucoup de problèmes qui compromettent la justice sociale et menacent la stabilité sociale ».
Pour faire face à ces manquements, le Fsa autonome exige entre autres, l’ouverture des inscriptions pour la constitution du fichier électoral, le transfert de l’organisation matérielle des élections au ministère de l’Intérieur et la publication du budget consacré auxdites élections et le niveau actuel de dépenses affectées.