LE MINISTRE DES FORCES ARMEES VEUT UN PERFECTIONNEMENT DES METHODES ET TECHNIQUES
PRISE EN CHARGE DES MENACES SECURITAIRES
Le ministre des Forces armées, Dr Augustin Tine, a invité, hier, à Dakar, les forces de défense et de sécurité à intégrer dans les modules de formation la complexité des menaces terroristes qui pèsent sur les Etats.
«Aujourd’hui, ce n’est point un secret, la question de la sécurité est devenue une préoccupation majeure dans l’agenda politique nationale et internationale. L’extrémisme violent et le crime organisé dans la bande sahélo-sahélienne et en Afrique n’épargnent aucun Etat», a alerté Augustin Tine.
«Le terrorisme constitue l’un des plus terribles fléaux des temps modernes»
Ainsi, face aux menaces de plus en plus grandissantes, le ministre des Forces armées a invité les forces de défense et de sécurité et plus particulièrement la gendarmerie à perfectionner leurs modes d’intervention. «Nous devons lui (le terrorisme) faire face courageusement pour freiner son élan, au risque d’être rattrapé par la réalité. La gendarmerie est l’une des pièces maîtresses de notre système de sécurité. Elle devra, de ce fait, toujours perfectionner ses méthodes et ses techniques afin de rester cette force humaine de continuité», a-t-il recommandé.
Aussi, a-t-il ajouté: «Dans un contexte où le besoin en sécurité devient sans cesse important, en tant qu’acteurs de la sécurité, il vous faut donc faire preuve de courage, d’imagination et d’esprit d’anticipation pour être, en permanence, à même d’adapter votre posture aux exigence des nouvelles réalités du contexte sécuritaire national et international».
Le ministre des Forces armées a aussi dressé la typologie des menaces terroristes qui n’épargnent, selon lui, aucun pays au monde. «Le terrorisme, il faut le rappeler avec force, constitue l’un des plus terribles fléaux des temps modernes. Il s’agit d’un ennemi qui menace à la fois notre intégrité territoriale, notre mode de vie et nos populations. La menace qu’il constitue n’est plus forcément un phénomène qui nous vient d’ailleurs en profitant de la porosité de nos frontières. Mais elle germe aujourd’hui sous pieds, sous nos yeux, en endoctrinant, en enrôlant la jeunesse sur qui repose notre espoir pour relever les défis du développement économique», a expliqué le Dr Tine.
«Des remparts de l’ordre républicain et des garants des libertés fondamentales des citoyens»
Hormis les menaces liées au terrorisme, le ministre des Forces armées a invité les forces de défense à veiller au grain sur l’encadrement des libertés démocratiques. «La vitalité démocratique de notre pays exige des forces de défense et de sécurité d’être à la fois des remparts de l’ordre républicain et des garants des libertés fondamentales des citoyens», a dit le ministre qui présidait, hier, à Ouakam, la cérémonie de remise d’épaulettes aux élèves officiers gendarmes de la 8e promotion de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale (Eogn).
Forte de 41 éléments, dont 3 élèves officiers, cette promotion qui porte le nom de feu le Colonel Ba Malick Ndiour, est composée de 31 aspirants destinés à servir dans la gendarmerie, 5 recrutés pour le compte de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, 3 élèves officiers du Togo et 2 du Niger. Selon le directeur de l’Eogn, le Colonel Jean Bertrand Bocandé, la 8e promotion a reçu une formation adaptée au contexte actuel.
«Cette promotion présente la particularité d’être entièrement formée suivant un nouveau curriculum de formation plaçant les matières juridiques et professionnelles au cœur de la formation de l’officier. Le nouveau programme (…) comporte 50% de pratique et 70% d’enseignement juridique et professionnel, respectivement, en 1ere année et 2e année. Ce programme offre une formation parfaitement au service de la gendarmerie, tout en restant ancré dans la militarité», a rassuré le Colonel Bocandé.
L’objectif poursuivi à travers l’adaptation de la formation, a expliqué le directeur de l’Eogn, est de permettre aux jeunes officiers de disposer, au terme de leur deuxième année de formation, de connaissances suffisantes pour tenir des postes de commandant de peloton mobile, de commandant de brigade territoriale ou adjoint au commandant de compagnie.