«LES MINISTRES SONT INTERDITS DE SIGNER UN CONTRAT SANS LA PRESENCE D’UN AVOCAT SENEGALAIS»
ME SIDIKI KABA SUR LA PRESERVATION DU PETROLE ET DU GAZ
L’ordre des avocats bénéficie d’une enveloppe de 500 millions FCFA pour le démarrage des travaux de la construction de l’école des avocats sise à Diamniadio. L’annonce est du ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, qui présidait la rentrée solennelle de la conférence du stage du barreau. Un autre montant de 300 millions FCFA est alloué aux avocats en guise d’aide juridictionnelle. par ailleurs, dans le cadre de l’exploitation du pétrole et du gaz, l’etat a interdit aux ministres de signer un quelconque contrat sans la présence d’un avocat sénégalais.
Le ministre de la Justice Sidiki Kaba a présidé hier la rentrée solennelle de la conférence du stage du barreau, après cinq ans de trêve. Lors de cette manifestation, le garde des Sceaux est revenu sur l’importance de la formation des acteurs de justice, surtout dans ce contexte de découverte de pétrole et de gaz dans notre pays. C’est dans ce cadre qu’il a annoncé une enveloppe financière destinée à la construction de l’école des avocats situé sur le site de Diamniadio. «Le ministre du budget a déjà pris un arrêté pour mettre à votre disposition la somme de 500 millions Fcfa pour le démarrage des travaux», a indiqué Me Sidiki Kaba sous les applaudissements des robes noires. En plus de ce montant, ils vont bénéficier d’une autre enveloppe de 300 millions destinée à l’aide juridictionnelle.
En plus de la formation des acteurs de la justice pour préserver les ressources naturelles du pays, le garde des Sceaux a rappelé la volonté de l’exécutif d’impliquer le barreau dans la rédaction des contrats. En effet, dit-il, avec l’exploitation du pétrole et du gaz, il faut nécessairement des avocats de pointe avec une compétence avérée pour pouvoir rédiger les nouveaux contrats, afin de faire partie de l’équipe qui va réfléchir, mais aussi, qui va agir en tant qu’acteurs sur les contrats miniers et pétroliers. Il ajoute que «interdiction a été faite à tous les ministres de ne signer aucun contrat sans la présence d’un avocat».
Dans son allocution, le bâtonnier de l’ordre des avocats, Mbaye Guèye a exhorté ses jeunes confrères à l’humilité et à la compétence. «Je vous exhorte surtout à la compétence. La compétence suppose la conscience, la connaissance, le courage et la confiance. La conscience, parce que l’avocat doit avoir la pleine mesure de sa mission et de ses responsabilités; la connaissance parce que l’avocat doit aussi bien maitriser les règles de fond que de procédure.
Le courage parce qu’il en faut pour porter un combat; la confiance car lorsque l’on prétend porter le combat des uns, on ne doit laisser entrevoir aucune insuffisance. La compétence est une obligation déontologique et professionnelle. Tous les ordres d’avocats et ceux africains plus spécialement, ont par conséquent, l’obligation de s’assurer que tous les avocats inscrits au barreau sont des techniciens du droit», a indiqué Me Guèye. Seulement pour atteindre cet objectif, le bâtonnier estime qu’il faut une bonne formation des avocats. «L’avocat qui aspire à une vie professionnelle réussie, doit se préparer à une réelle formation. Il doit tirer profit de ses aptitudes professionnelles, de son talent et de lutter contre la passivité et la médiocrité», confesse la robe noire.
Par ailleurs, l’avocat est revenu sur le règlement 5 de l’Umoa relative à la présence de l’avocat dès l’interpellation, avant de se désoler que certains aspects de ces dispositions soient mal compris par les acteurs étatiques et judiciaires. «L’arrêt de l’Umoa consacrant la présence de l’avocat dès l’interpellation aurait du recevoir un accueil plus juste, pas une méfiance que rien ne justifie», déplore-t-il. Dans cette logique, il ne manque pas de déplorer le traitement réservé aux présumés terroristes. «La lutte contre le terrorisme est un combat commun qui ne doit pas justifier certaines entorses à la règle. Considérer et traiter toute personne simplement soupçonnée comme étant un terroriste à priver de tous ses droits est une injustice que la défense ne saurait accepter», a rappelé le bâtonnier de l’ordre des avocats qui invite les autorités étatiques à faire en sorte que les citoyens ressentent cette avancée judiciaire du règlement de l’Umoa.