LES REVOLUTIONNAIRES PRENNENT LE POUVOIR
PRESIDENCE DE L’UMS
Un vent nouveau souffle au temple de thémis avec l’arrivée à la tête de l’union des magistrats sénégalais (ums) du juge Souleymane Teliko. La vague révolutionnaire menée par le nouvel homme fort a dévasté le bureau sortant de Maguette Diop par 40 voix d’écart. même avec le soutien de Ibrahima Dème, Marième Diop Guéye n’a pu décrocher que 40 voix. a l’arrivée, seuls Cor Sène et Racky dème de l’équipe sortante vont rejoindre la dream team de huit personnes devant redorer le blason de la justice.
Souleymane Teliko, président de chambre à la Cour d’appel de Thiès, est le nouveau président de l’Ums. Au terme de dix minutes de temps d’antenne devant l’Ag, il n’a fait qu’une bouffée de son adversaire Maguette Diop dont le bilan est loin d’être reluisant. A l’heure du vote, la vague révolutionnaire implicitement appelée «And Suxali Justice» a eu raison de la coalition «Benno Tass Yakaar» du président sortant. Souleymane Teliko, Cheikh Ahmed Tidiane Youm, Alioune Faye et consorts ont été portés au pinacle pour redresser la pente dans un contexte où la Justice n’a pas bonne presse.
Sur 240 votes valablement exprimés, le président de chambre à la Cour d’appel de Thiès en a obtenu 127 contre 87 voix pour son challenger, Maguette Diop. Né à Dakar, Souleymane Téliko est entré à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) en 1995 avec comme camarades de promotion, le juge Abdoulaye Ba, le Procureur Ibrahima Bakhoum entre autres. Partout où il est passé, sa probité et son indépendance ont fait tâche d’huile. Et, c’est pour cette raison qu’il n’hésite jamais à donner son point de vue. Même si parfois, cela indispose la Chancellerie comme dans l’affaire des consultations à domicile. Après un long périple à l’intérieur du pays, il est retourné à Dakar. De 2000 à 2003, il a été affecté au deuxième cabinet du juge d’instruction.
Après trois ans, il retourne vers le sud, cette foisci, comme président du Tribunal régional de Kolda. Il reviendra à Dakar pour un bref séjour avant d’être affecté à Kaolack comme conseiller à la Cour d’appel. Dans cette juridiction, il a également été nommé Secrétaire général de la Cour d’appel entre 2010 à 2013. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il prononcera son fameux discours sur le droit à un procès équitable dans lequel il s’érigeait en défenseur des justiciables. Depuis 2015, il occupe les fonctions de président de chambre à la Cour d’appel de Thiès. Ses collègues ne tarissent pas déloges pour lui. Un magistrat nourri à l’école des valeurs du défunt juge Kéba Mbaye, mais qui n’en demeure pas moins un homme de son temps. Un magistrat pieux et imperturbable dans les dossiers politicojudiciaires. Dans ses habits de nouveau président de l’Ums, Souleymane Teliko estime que c’est la victoire de la magistrature à travers ses collègues qui lui ont fait confiance. Même si les chantiers qui l’attendent sont nombreux et le chemin périlleux, il espère mener cette mission à bon port avec le soutien du bureau et de ses collègues. «Considérons cette élection comme un motif de fierté et comme une source de motivation pour relever les défis qui nous attendent dans le renforcement de l’indépendance de la justice et l’instauration de la transparence dans la carrière de la gestion des magistrats et évidemment l’amélioration des conditions de travail des magistrats », a indiqué le patron de l’Ums. Et, pour la nouvelle génération, l’indépendance de la justice ne doit plus être un slogan.
Désormais, l’esclave qui se pavanait, errait et poirotait avant de revenir chez le maître, parce que ne sachant où aller pour paraphraser l’ancien président de la République, Dame Justice veut rompre les chaînes qui la lient à l’exécutif. Une entreprise en chantier. En effet, pour ses collègues, Souleymane Téliko est un homme d’honneur. «Ni l’argent, ni la femme ne peuvent le dévier de ses principes. C’est un homme qui aime partager ses points de vue, mais dont la main ne tremble jamais quand il faut prendre une décision», a confié un magistrat sous le couvert de l’anonymat. Reste à savoir quels seront ses rapports avec le garde des Sceaux et le Premier président de la Cour suprême qui le vouaient au bûcher. Une page qui semble être tournée, car le président nouvellement élu a rappelé qu’il ne peut y avoir de rapport de force entre la Chancellerie et l’Ums. «Les deux parties vont dialoguer pour l’intérêt de la justice et des justiciables», confie-t-il.