LES TRAVAILLEURS VEULENT DEUX MOIS DE PLUS
DEGUERPISSEMENT A COLOBANE
Dans le cadre de la réalisation du projet train express régional, les artisans-brocanteurs de Colobane Wakhinane sont en train d’être déguerpis. le site va faire office de gare de maintenance des trains. les artisans qui travaillent dans ce lieu ne l’entendent pas de cette oreille. ils demandent aux autorités un délai de 2 mois pour leur déguerpissement et exigent aussi, le respect des fourchettes d'indemnisation.
L’érection d’une gare pour la maintenance du Train Express est mal perçue par les artisans brocanteurs de Colobane . Estimant que leur effort à l'économie nationale ne doit pas être minimisé par l’Etat, ils sont montés au créneau pour s’offusquer de leur déguerpissement de ce lieu où ils gagnent leur pain. Face à la presse hier, ils ont dénoncé « l’attitude cavalière des autorités du pays en ce qui concerne le déguerpissement de 2693 artisans brocanteurs ». Cheikh Diop, le secrétaire général du collectif des artisans, par ailleurs, porteparole, sollicite un délai de deux (2) mois pour le déguerpissement et exige le respect des engagements de l’État. «Nous, artisans, exigeons des autorités le respect des fourchettes d'indemnisation. Par la même occasion, nous leur demandons de nous accorder un délai de 2 mois pour que nous puissions nous occuper des détails liés à notre déplacement, du fait de la lourdeur de nos bagages et de l'approche du Grand Magal de Touba», a-t-il martelé.
En fait, depuis près d'un an, les autorités ont fait part de leur souhait de mettre en place le projet Train Express Régional. Ce faisant, elles leur ont notifié que le site qu’ils occupent actuellement ferait office de gare de maintenance des trains. Toutefois, les autorités étatiques ne comptent pas laisser ces artisans à leur propre sort en leur trouvant un site de recasement. D’ailleurs, lundi dernier, le gouverneur de Dakar, accompagné du Directeur de l’Artisanat et des responsables de l'APIX ont visité ledit site qui se trouve à Sébikotane. Il s’agit d’un espace d’une superficie de 3 ha et demi, alloué par l'État et qui est en cours d'aménagement. Pour le moment, dit-on, c’est l’eau et l'électricité qui font défaut. «En plus, c’est un site inaccessible surtout pour beaucoup d'entre nous qui ne sommes pas véhiculés», a reconnu le porte-parole, selon qui, les artisans doivent tout de même se plier à la volonté des autorités pour préserver l'intérêt public.
Toutefois, il déplore l’absence de concertation de la part de l’Etat dans cette affaire. «Il semble que les autorités ne veulent pas jouer la carte de la concertation», regrette Cheikh Diop . Le représentant du collectif des artisans-brocanteurs déplore aussi le démarrage du déguerpissement. Il rappelle que les artisans occupent depuis 1976, ce site de six (6) hectares et contribuent à l'élan de développement économique du pays. «Certes, il est du ressort de l'État de doter le pays d'infrastructures, mais il est également de son rôle régalien d'encadrer ses dignes fils qui contribuent au développement du pays», déclare-t-il.